Lettre ouverte au Président de la République Islamique de Mauritanie: Les victimes collatérales de la COVID-19 ou la souffrance des désespérés

14 October, 2020 - 23:27

Monsieur le Président, nous, travailleurs de l’informel et autres contractuels, souffrons. Vos projets et programmes pour atténuer les effets de la pandémie de coronavirus sur vos concitoyens ne semblent pas nous concerner. Nous avons été oubliés. J’ai rencontré beaucoup de concitoyens de tous bords qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont appauvris. Ils sont démunis. Et surtout, ils sont désespérés car ne voyant rien venir à l’horizon. Monsieur le Président, même si vous le savez déjà, je veux vous parler de la situation très précaire de ces Mauritaniens lambda qui, depuis que cette pandémie planétaire s’est invitée dans notre pays en mars 2020, a perturbé leurs activités. À cause des mesures de restriction pour la prévention et la lutte contre la COVID-19, les activités de milliers de concitoyens ont cessé. Et à tout cela s’ajoute les conséquences des inondations. Beaucoup de Mauritaniens (pères, mères et soutiens de familles) ont été mis au chômage à cause de cette pandémie. Le secteur informel est étouffé, voire anéanti. Ces travailleurs, qui survivaient, se retrouvent aujourd’hui sans revenus. Beaucoup d’entre eux font face aux problèmes de paiements de loyers. Des familles entières se sont retrouvées sans abri, faute de moyens de s’acquitter du prix de leurs locations. D’autres s’entassent dans des locaux inadéquats, avec une promiscuité inouïe, loin des mesures de prévention qu’impose la lutte contre la pandémie. Monsieur le Président, ces concitoyens ne mangent plus à leur faim. Leurs enfants, malgré la reprise de l’école, ne peuvent aller étudier. Les factures d’eau et d’électricité pleuvent et la flambée des prix des denrées de première nécessité ne facilite pas les choses. Pire, la SOMELEC et la SNDE, sans aucune considération pour le contexte, présentent aux pauvres abonnés des cumuls de factures qui, pensons-nous, devraient être à la charge de l'État, comme cela semblait avoir été promis. Monsieur le Président, Par la grâce d’Allah (SWT), la situation de ces concitoyens mérite une solution rapide et adéquate. Et je pense qu’elle relève de votre responsabilité.

Cherif DEM