2e vague COVID : Comment on en est arrivé-là?

4 December, 2020 - 13:01

La recrudescence des cas de contamination à la COVID-19 interroge et inquiète à la fois les mauritaniens. Beaucoup d’entre eux avaient cru, naïvement peut-être, que la maladie est derrière nous. C’était sans compter avec la détermination du virus mais aussi de notre laxisme. On nous avait répété, à tue-tête qu’on devrait apprendre à vivre avec ce virus mais nous nous sommes hâtés de lâcher prise trop tôt. Le personnel soignant et les responsables en premier lieu. Dans les structures de santé, les médecins et leurs collaborateurs ont  trop vite rangé leurs masques dans les placards ou dans leurs voitures, donnant ainsi un mauvais exemple aux autres citoyens. L’armée avait levé, elle aussi, rapidement les centres d’accueil qu’elle avait installés  en pleine crise de la COVID. Tout le monde a alors cru que nous avons vaincu la maladie, comme le début de la phase I quand nous avons enregistré 0 cas de contamination  Il s’en est suivi  les autres mesures barrières: distanciation sociale, lavage de mains, consultation en cas de signes inquiétants.... Les mariages, l’entassement dans les moyens de transports etc. Que dire des tests et moyens de sensibilisation ? Même chose sinon pire dans les établissements scolaires, les épiceries, les marchés à l’entrée desquels on ne trouve plus de moyens de prévention. Selon des sources concordantes, il n’y a  plus de test et de prise de température à l’entrée ou à la sortie du pays, des établissements publics, des marchés etc. Tout l'équipement installé au début de la pandémie a disparu ou n'est plus opérationnel.  Aujourd’hui,  le  protocole institué lors de la reprise des cours en septembre dernier a été très vite oublié.

Par rapports aux tests COVID, seuls désormais ceux qui veulent  voyager à l’extérieur du pays (étudiants, malades ou hommes d’affaires) ont l’obligation de les  réaliser (PCR) payant à l’institut de recherche en santé publique (IMRS) où on constate, depuis quelques temps, des files de voitures. Faute de quoi, ils ne sont pas acceptés dans les pays de destination. Les autres établissements effectuent des tests rapides pour des personnes suspectes ou  sur des patients à opérer.

A cause de notre négligence, du laxisme de nos structures de santé et de nos responsables, nous avons créé les conditions du retour de la COVID.  Et la question est  à  savoir d’où sont venus ces nombreux cas visiblement importés ?  Les mauritaniens continuent de voyager et de rentrer au pays, depuis le 11 octobre dernier, date de l’ouverture de l’aéroport international de Nouakchott. Sans grande mesures de précaution. Et face à cette situation,  nos écoliers sont les premiers à payer cash le prix. Ils sont mis en vacances forcées durant dix jours, après seulement quelques semaines de classes. Et qui sait ce qui adviendra de nous si le nombre de cas de contamination  et de morts continue à augmenter. La fermeture des écoles et facultés, universités, l’annulation de réunions non indispensables, la limitation des attroupements non indispensables également comme les visitations présidentielles et le récent défilé militaire à l’occasion de la célébration du 60eme anniversaire de l’indépendance qui a jeté dans la rue des milliers de mauritaniens ne suffisent pas à limiter les dégâts. Le virus est actif et il faut  un véritable sursaut dans la sensibilisation des citoyens, pas de folklore, pour contenir la pandémie. Il faut aller au-delà en restreignant les déplacements et retrouvailles  dans les grands commerces  de luxe  et les lieux de loisirs de Tevragh Zeina principal quartier endémique où le virus ne cesse  de se propager sinon, les cas communautaires suivront, si ce n’est pas déjà le cas. Les virées noctures doivent elles aussi être stoppées.

Enfin, le gouvernement doit dire aux mauritaniens ce qu’il a fait des ressources (propres et aides) qu’il a réussi à mobiliser lors de la première vague, les équipements acquis et les incitations octroyées au personnel soignant qui était au front.