De la Banque Centrale à tout faire, à la banque Centrale à ne rien faire (IIèmepartie) : Donner une culture économique aux Mauritaniens

17 January, 2023 - 19:04

Dans ce monde en constante mutation, aucun pays ne peut rester en marge de l’important processus de l’émergence auquel aspirent tous les pays africains.

C’est pourquoi, cette communication voudrait déboucher sur des recommandations afin que notre pays, grâce aux énormes potentialités de son sous-sol, puisse relever les défis de l’émergence.

L’homme moderne de ce début du III ème millénaire ne sera-t-il pas celui qui, formé par un enseignement adapté aux besoins de son époque, serait capable de ne pas subir passivement les flux d’informations énormes et disparates qui lui sont déversés en permanence par la puissance anesthésiante de l’image et du son ?

En effet l’opinion Mauritanienne a été plus fréquemment conviée par les médias à observer l’agitation au parlement, les emballements politiques et les faits divers, qu’à écouter et comprendre le domaine économique.

Pourtant l’Etat, par le système éducatif a un rôle crucial à jouer : celui de donner une culture économique aux citoyens.

L’auteur que je suis, de cette approche ne prétend pas proposer une réforme du système éducatif, (loin de là). Mais il observe que l’éducation économique des jeunes Mauritaniens reste à faire. Non pour « fabriquer » des économistes mais simplement pour former des citoyens aptes à prendre eux-mêmes les décisions qui les concernent.

Transposant volontiers une formule célèbre, l’auteur pense aujourd’hui que toute éducation qui négligerait l’économie, serait seulement, « l’art d’empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regarde. »

Qu’on nous comprenne bien, il ne s’agit pas d’apprendre ce qu’est la Bourse ou le marché financier, mais d’adapter le système éducatif aux besoins des enfants à comprendre et à maitriser les problèmes de la société dans laquelle ils vivent, et où ils auront plus tard à exercer des choix de citoyens.

 

Assimiler le langage économique

Il s’agit d’abord de leur faire assimiler et dominer le langage économique, puis les problèmes, les domaines, les outils de la vie économique.

Ensuite leur enseigner, une approche pratique de la réalité des entreprises, la nécessité de leurs financements, le renforcement de la culture entrepreneuriale et les exigences de la bonne gestion.

Ce type d’enseignement doit être pris très tôt et à cet égard, la recherche pédagogique a un rôle important à jouer pour l’adapter aux divers stades de la capacité de compréhension des enfants y compris, bien entendu à la fin de l’enseignement primaire.

L’enseignement secondaire aurait ensuite à poursuivre et à élargir les bases ainsi données dès l’enseignement primaire.

Il faut donc par le contenu des programmes et la qualité des recrutements (maitres et élèves) donner toutes ses lettres de noblesse à la spécialisation économique.

Mais la tâche sera longue et c’est dès maintenant que les media peuvent apporter leur contribution à l’éducation économique. En fait, c’est de la radio et surtout de la télévision qu’il faut attendre les impulsions décisives.

Certes il existe déjà des chroniques économiques, mais ce sont des émissions d’information non d’éducation.

Est-il inimaginable d’envisager que la télévision puisse de façon claire expliquer, ce qui est le fonctionnement des entreprises ?

Qu’elles sont les chances, les risques et l’utilité des décisions d’investissement ?

Est-il techniquement impossible d’expliquer le rôle de l’épargne vis-à-vis de l’investissement ?

Les journalistes de talent ne manquent pas pour y contribuer, les méthodes audio-visuelles non plus. Ce qui manque peut-être, c’est le sentiment voir la volonté de traiter les Mauritaniens en adultes responsables.

Cependant en dépit des réformes et des progrès réalisés, le creux de la vague reste à venir, avec la hausse générale des prix et la réduction des revenus que cette pandémie du coronavirus 19, fais encore craindre à tous les pays du monde.

La présente approche, doit être considérée comme une pièce à verser à un débat, longtemps négligé mais qu’il s’agit maintenant de mener à bien, sur l’élaboration d’une politique active du système bancaire qui brille par son absence, dans les discours officiels.

Au moment où partout ailleurs dans le monde, les débats sur les thèmes économiques font salle comble, il est surprenant que notre élite n’éprouve pas le besoin de se concerter dans un débat public, pour réfléchir en commun aux problèmes de l’heure.

Mais peut-être, ai-je tort de m’étonner ? Après tout, ce n’est pas la première fois qu’on prend du retard, avant d’adopter chez nous, un exemple étranger convainquant.

N’est- il pas surprenant en effet, que notre pays soit si déficitaire en matière de recherche ? Il est étrange que dans un pays où l’élite est censée suivre la débâcle et les crises économiques mondiales, un minimum de consensus ne se soit pas encore fait jour, non pour admettre l’impérieuse nécessité de la recherche économique, mais tout simplement pour commencer à en discuter raisonnablement.

La priorité doit être donnée à l’analyse économique au même titre que la recherche du gaz ou du pétrole.

Bien sûr, ces deux derniers volets de la recherche, ont dans l’opinion un degré d’urgence beaucoup plus grand que celui dont l’auteur a voulu se saisir. Et c’est normal. Mais aucun des grands problèmes de la société et de l’économie Mauritanienne ne pourrait recevoir de solution durable, si était négligée ou mal comprise, l’absolue nécessité de donner une culture économique aux jeunes Mauritaniens.

 

Conclusion

 

Encore faut –il que les responsables puissent mieux cerner les risques et mieux profiter des chances. Il est justement un point sur lequel je tiens à insister : Se méfier des larbins qui sont parfois de hauts cadres, tournoyants toujours autour du dirigeant comme un essaim et cherchant uniquement à défendre leurs propres intérêts, en gardant le statu quo quoi qu’il en coute au pays et à l’intérêt collectif.

Ce genre de haut cadre, plus royaliste que le roi se trouve dans certaines de nos Institutions, comme ce céphalopode qui ne lâche jamais sa proie, se développe dans nos fonds marins.

Au 1er aspect, cette pieuvre humaine offre une physionomie plate, tantôt foncée, tantôt blanchâtre et qui certes ne trahit rien de de vénéneux.

Dans ce pâle produit, vous eussiez reconnu le larbin par excellence.

 

 

Lehbib Bourdid