Chronique : Entre Nous/Sneiba El Kory

14 February, 2023 - 13:45

Une certaine sagesse populaire dit que quand le ‘’ cri vient de la montagne où faut-il fuir’’ ? Certainement pas vers le commissariat de police de Dar Naim 2. Ni vers une quelconque caserne militaire ni un groupement général pour la sécurité routière ni vers une brigade de la gendarmerie. Une nouvelle affaire d’un Georges Floyd national défraie la chronique depuis quelques jours au pays des nous qui aimons tellement ‘’monter les vagues ‘’ pour n’importe quoi , Pour un peuple comme nous, c’est vraiment une aubaine que d’avoir à la fois le procès de la décennie et ses imprévisibles rebondissements et guéguerre de procédures auquel vient s’ajouter la mort dans des conditions floues d’un militant des droits de l’homme dans un commissariat de police qui ne brille ni par le professionnalisme ni par la moralité. Vraiment alléchant pour les spécialistes et experts de la rumeur, du mensonge et du colportage. Il parait que ceci. Il paraît que cela. Dans tout ce qu’on dit autour de cette affaire, il y a à boire et à manger. Les versions se suivent et se contredisent : des plus fantaisistes au plus idiotes chacun y allant de tout ce qui lui passe par la tête. Les morts par ‘’accident’’ dans les commissariats de police ou par bavure à cause d’une balle perdue d’un gendarme ou d’un godasse mal intentionné d’un garde ou d’un petit coup d’épaule d’un GGSR ou de la baïonnette d’un soldat carré qui ne connaît que les ordres, ces morts-là sont nombreux. De Maghama à Inal ou de Kankossa à Zouérate, les bavures se suivent et se ressemblent. Les auteurs partent souvent ‘’ leurs mollets forts’’ en dépit sinon à cause d’un imbroglio de considérations parfois officielles parfois officieuses parfois formelles parfois informelles. L’essentiel étant de promouvoir l’impunité de sadiques au mode opératoire ridicule et criminel. Quand le mort meurt de diarrhées ou de fièvre ou de strangulation ou d’étouffement sous la torture de quelques policiers déchainés et fous furieux parce qu’ils sont très mal payés par leur État, le mort est mort malheureusement sans savoir pourquoi il est mort ni si ses assassins répondront de leur horreur ou seront décorés au prochain anniversaire de l’indépendance nationale par leur ministère de tutelle. Les médecins légistes ou les experts de l’autopsie. Les ‘’autopsistes’’ n’ont que leur rapport scientifique qui n’a pas d’esprit et s’accommode peu des interprétations. Vertèbres du cou cassées entraînent la mort. Strangulation ayant entrainé étouffement peut tuer. C’est un peu comme du 1+1=2 ! Ce sont les magistrats qui ont les lois et leur lettre et esprit donc leur interprétation. Et c’est là où 2+2 peuvent ne pas être = à 4 ! Paix éternelle et miséricorde à notre Georges Floyd national qui est malheureusement mort. Attendons de savoir, nous qui ne sommes probablement que des Georges Floyd potentiels si la justice prendra normalement son cours pour déterminer qui a tué, comment il a tué pourquoi il a tué et le cas échéant de quelle peine il va écopé ? Salut !