Boko Haram ou le terrorisme à la conquête de l’Afrique réaction du CRAN

22 January, 2015 - 22:25

Par Guy Samuel Nyoumsi, Vice-président du CRAN et président de solidarité Africaine de France (SAF)

 

Les activités  de Boko Haram  depuis 2009 dans la région située au Nigéria et aux frontières du Niger, du Cameroun, du Tchad et ses actions s’étendent jusqu’au Mali.

Du Nigéria au Cameroun en passant par le Mali, le continent africain serait actuellement en proie à de nombreuses attaques attribuées à un groupe Islamique dénommé Boko Haram.

Il s’agirait d’une organisation salafiste basé au Nord-Est du Nigéria et qui se serait formée en 2002. Ce groupe terroriste composé d’environ 8000 hommes met en danger la sécurité régionale des pays voisins du Nigéria. C’est dans cette optique qu’elle aurait régulièrement procédé  à des attaques, des enlèvements et à des massacres sur des populations civiles.

Pendant de nombreuses années ses actions violentes  l’opposent  fréquemment aux forces de sécurité du pays et se seraient souvent soldées par l’échec des services de l’État. Il y a eu l’agression de Bornou mais c’est surtout les attaques simultanées dans plusieurs villes du Nigéria  à partir de 2009 qui vont faire basculer cette jeune  organisation terroriste dans la violence et  contribuer à la faire  connaitre sur le plan international avec un bilan de 3600 morts, essentiellement des civils.

Les années 2013 et 2014 ont été les plus marquantes. Pour donner un exemple d’attaque, le 10 janvier 2015 Boko Haram aurait engagé toujours au Nigéria une offensive dans 16 localités du pays détruisant au passage  les rives du lac Tchad et  aurait  enlevé 185 personnes dont des femmes et des enfants. Autre exemple, le  18 décembre 2014, il aurait  tué 32 personnes à Gumsuri sans compter les enlèvements de 200 jeunes filles dans les lycées.

Aujourd’hui, Boko Haram a donc décidé d’agir non seulement dans pratiquement toutes les régions du pays mais elle s’étend désormais à l’extérieur et expose en particulier les pays frontaliers  du Nigéria à une grande insécurité.  Si le Niger et le Tchad ne sont pas encore atteints, les incidents à répétition au Nigéria, au Mali et au Cameroun  ne les laissent  pas indifférents.

Au Mali en avril 2012, certains membres de Boko Haram se seraient joints aux mercenaires religieux et auraient ainsi participé à l’attaque du consulat algérien à Gao,  opération qui se serait soldée par l’enlèvement d’un diplomate Algérien et de ses collaborateurs.

Au Cameroun on entend parler de Boko Haram pour la première fois  lorsque cette organisation procède à l’enlèvement de touristes Français venus visiter le parc touristique. Elle s’attaque ensuite à un camp militaire située à l’extrême Nord du pays (précisément à kolofata) faisant 143 morts dont un soldat Camerounais tué. Le 18 janvier 2015,   

Son mode opératoire semble être rodé puisqu’il présente partout les mêmes caractéristiques : sièges, menaces, enlèvements, destructions. 

Cette organisation est également à l’origine des déplacements des populations :  au moins 1.5 millions à Baga au Nigéria, enlèvements de femmes, massacre des enfants. Le bilan aujourd’hui serait lourd : plus de 13000 morts (insurgés, force de l’ordre et civiles compris)  et 1.5 million de déplacés. 

Face à cette menace devenue permanente, les défenses s’organisent. Si les aides internationales sont envisagées, c’est surtout une solution régionale qui serait fortement souhaitée de façon récurrente.

1.Combattre Boko Haram : une réponse régionale vivement souhaitée

En attendant que cette organisation terroriste, composée de mercenaires religieux, avides de pouvoir et d’argent facile, et ses membres soient traduits devant la  Cour Pénal international pour ce que le Président Hollande et le secrétaire d’État américain qualifie de  « crime contre l’humanité », une réponse régionale au terrorisme Boko Haram est  souhaitée. Sur ce plan, certaines autorités africaines comme le  Président Ghanéen John Dramani  actuel président de la CEDEAO propose une réponse régionale et  souhaite qu’un plan d’action local soit rapidement mis en place pour aborder  la question. 

Le sous-secrétaire d’État des Nations Unis, Monsieur Adamou DIENG,  souhaite une riposte collective et régionale pendant que sur la même idée, le Président Ghanéen souhaite un plan d’action rapide.

Première grande action d’envergure est celle qu’a menée  l’armée Tchadienne : L’objectif est de libérer la ville de Baga, ville du nord-est du Nigéria située sur la rive droit du lac Tchad qu’avait assiégé Boko Haram causant 1.500 millions de déplacés semblerait  être atteint.   

Selon certains médias, l’armée Tchadienne est arrivé au Cameroun suite à l’accord conclu entre le Cameroun et ce pays.

Autre grande action toujours engagée par le Tchad : l’offensive menée dans le nord du Cameroun par  la force d’intervention  de l’armée Tchadienne visant à mettre ce groupe terroriste africain hors d’état de nuire.

2.Aide internationale : contrepartie imposée ou contrepartie négociée

Bien entendu, lorsqu’un imprévu survient comme celui-là, chaque pays avec son organisation doit d’abord faire face, avant de faire appel aux autres.

C’est ce qu’a fait le Cameroun. Alors qu’il mobilise déjà son armée du côté de la presqu’Ile de Bakassi, le Cameroun,   confronté aux actions terroriste de Boko déploie son armée pour affronter cette difficulté nouvelle à laquelle elle doit pourtant faire face.

Concernant les interventions extérieures,  celle de l’ONU semble pour l’instant à exclure quand on voit les exemples du Mali et la côte d’ivoire. 

Pour l’instant et à ce stade,  c’est l’incompréhension qui  règne sur l’attitude du Nigéria face à Boko Haram. Ce pays  ne semble pas déployer tout son potentiel militaire  pour combattre Boko Haram comme cela devrait être le cas.  Alors que celle-ci  mène des actions terroristes de grande envergure à l’intérieur de son pays et tente de s’étendre dans les pays limitrophes, le Nigéria ne manifeste aucune velléité à combattre cette organisation illégale.

Quant au soutien international, on apprend  par le figaro du 16 janvier 2015 que La Russie aurait  décidé d’apporter son soutien au Cameroun pour combattre le groupe islamique armé  Boko Haram  en fournissant des armes modernes à l’armée Camerounaise, c’est ce qui ressort de l’entretien entre le président Paul Biya et l’ambassadeur de Russie.

De même l’Allemagne aurait  promis son aide au Cameroun.

Face à ces questions sans réponses, d’autres questions fusent : qui est vraiment boko Haram ?

Comment une organisation terroriste composée d’environ 8000 Hommes a pu survivre  de 2002 à ce jour  alors que pour leurs seuls frais d’alimentation journalière  il faut compter la somme de 80.000 € par jour (à raison de 10 € par homme)

Qui fournit Boko en arme ? A quel prix ? Qui  a fourni les armes avec lesquelles le groupe s’est entrainé pendant toute sa phase de démarrage ? Qui fournit  l’argent pour qu’elle s’équipe.  Qui se cache derrière Boko ?

Au final Boko Haram est –elle une réalité ou une fiction ?

Boko Haram serait-il seulement une simple manifestation du marketing international ? qui consisterait à créer un besoin à partir d’éléments latents, à orienter ainsi les consommations ?

Si nous respectons le côté commercial de la démarche, nous ne pouvons néanmoins nous empêcher de  nous interroger  sur la pertinence de vendre à des états aux PIB les plus bas, à l’économie exsangue  et au niveau de vie les plus bas  des produits liés à leur peur.  

Pourquoi ne pas  leur vendre  des produits dont ces pays auraient réellement besoin.  Nous pensons réellement à des produits éducatifs, tout en se réservant le service après-vente ?

Cela permettrait aux populations de ces pays de chercher du travail chez eux et d’y rester au lieu de se lancer dans des projets de départs vers l’occident où la précarité par exemple peut altérer fortement leur rêve d’une vie meilleure.

C’est la raison pour laquelle, il est important que les responsables politiques, économiques africains comprennent qu’il est plus judicieux d’apporter une réponse commune pour combattre militairement ces nouveaux mercenaires africains et une réponse commune pour combattre la pauvreté endémique en donnant du travail à la jeunesse africaine. Ainsi, elle ne sera plus tentée de rejoindre ces vendeurs de la mort et du chaos que représentent Boko Haram.

Ci-joint le coup du matériel militaire dont Boko Haram est supposé se servir. Cette liste est faite sous réserve des prix des matériels lourds comme les avions, les hélicoptères et autre…

Equipement militaire :

Tenue de camouflage : 70 €

Treillis 70 €

Pantalon 60 €

Bache cam 45 €

Hamak commando 44 €

tente biplace 50 €

tapis de sol autogonglant 30 €

Douche solaire 10 €

Gamelle 6€

Protection faciale tankiste

Douche solaire 9€

Sac de couchage 90 €

Un avion militaire (type latécoere) 300.000€

Frégate 250 millions

Patrouilleur : 5 milliard

Fusil d’assaut

On se souvient que par une résolution 2100 le  Conseil de sécurité des nations unies avait créé une mission pour la stabilisation au Mali, laquelle prenait le relai d’un autre organisme des nations unies (MISMA) qui est toujours au mali à ce jour.