Rien de nouveau sous le soleil ?

9 May, 2023 - 15:29

Lancée il y a une dizaine de jours, la campagne électorale bat son plein de bruits et de tintamarres pour ceux qui peuvent se les payer.  Il existe en effet un hiatus évident entre les tentes, leurs équipements et animation, selon la moughataa où l’on se trouve. D’un côté, ceux qui ne lésinent pas sur les moyens, dressant des lieux de rencontres superbement équipés et animés par des groupes musicaux dont les cachets ne sont pas à la portée de toutes les bourses ; de l’autre, ceux qui n’en ont pas ou si peu mais essayant tant bien que mal d’assurer l’essentiel. Rien que du classique dans un pays où le fossé ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres. 

Outre le fait qu’elle nous a, une fois de plus, rappelé cette dichotomie, la campagne a fait passer au second plan le procès de la décennie. Après s’être accroché à l’article 93 de la Constitution stipulant qu’un président ne peut être jugé que par une haute Cour de Justice, Ould Abdel Aziz a fini par prendre la parole la semaine dernière. Accablé par les témoins appelés à la barre, aussi bien les hauts fonctionnaires ayant travaillé sous ses ordres que les hommes d’affaires, à qui il confiait des sommes énormes, Aziz a essayé de se défendre tant mal que bien. Mais les faits sont têtus, dit-on, et il sera difficile voire impossible pour cet ex-Président qui se croyait intouchable de justifier les milliards trouvés en sa possession. Une équation à plusieurs inconnues que ses conseils devront résoudre au plus vite, s’ils ne veulent pas voir leur client finir ses jours en prison. Une hypothèse lourde de conséquences pour le fossé susdit ? Il n’est peut-être pas vain d’espérer quelque chose de nouveau sous le soleil…

                                                                            Ahmed ould Cheikh