Face à la chute des prix, plus une once de rentabilité pour les miniers !

10 June, 2015 - 23:42

Confrontés à une baisse continue  des cours depuis 2013, les producteurs de fer voient leur compte virer au rouge. Selon le célèbre journal Jeune Afrique, « Les faibles niveaux de prix d’un certain nombre de matières premières, observés en 2014, ont plombé les performances des principales sociétés minières ». Une tendance qui devrait se poursuivre cette année. C’est ce qui ressort de l’enquête publiée récemment par The Africa Report  dans son classement des 500 premières entreprises du continent. Ces groupes ont vu leur chiffre d’affaires reculer, en 2014, d’environ 6,2 % par rapport à 2013, pour s’établir à 58,1 milliards de dollars (47,8 milliards d’euros). Le ralentissement économique de la Chine et l’envolée du dollar – la devise d’échange des principales matières premières a vu sa valeur croître, par rapport aux principales monnaies internationales, sur la deuxième moitié de l’année écoulée – ont pénalisé le prix de la plupart des minéraux. « En 2014, le cours du fer a dégringolé affectant, profondément, Anglo American, Kumba Iron Ore et, bien évidemment, African Mineral », explique Jérémy Wrathall, responsable du secteur des ressources naturelles chez Investec, le spécialiste des services financiers. « Cela a aussi eu un effet important sur tous les soi-disant nouveaux hubs africains de ce minerai, particulièrement la Sierra Leone et la Guinée. Ceux-ci sont, en quelque sorte, devenus une chimère car tous ces opérateurs produisent à des coûts élevés. » Pour ne rien arranger, l’arrivée, sur les marchés internationaux, de minerais de fer produits, à bas coûts, au Brésil et en Australie continue à maintenir les prix bas.

Les prix du fer ont chuté de plus de 40% en 2014, mettant, notamment, en difficulté les plus petites sociétés minières qui se sont lancées dans l’exploration et les premières étapes de la production. London Minning, centré essentiellement sur la Sierra Leone, a ainsi été placé en redressement judiciaire en Octobre. L’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis en a d’ailleurs profité pour reprendre sa mine de Marampa. Pour sa part, Kumba Iron Ore, détenu par Anglo-American, a annoncé, dès le mois de Novembre, que ses bénéfices annuels allaient baisser d’au moins trois milliards de rands (environ 220 millions d’euros). Toutefois, ce recul n’a pas retardé ses projets d’expansion.

Les ouvriers de la SNIM qui viennent de reprendre le travail, après une longue grève, doivent donc prendre leur mal en patience. Ce n’est pas demain que l’accord du 3 Mai 2014 sera respecté. Aujourd’hui 2 juin 2015, la tonne de fer se vend à 62,24 USD. L’ADG/SNIM doit d’autant mieux rire sous cape que le président de la République l’a bien défendu, ces jours derniers. Un ADG/SNIM conspué là, hué là-bas et défendu là-haut. A valable ou avalable raison ?

Sidi ould Bobba

El Haït oriental

Zouérate