Mémoires de Mederdra (suite)/Par Brahim Ould Ahmed Ould Memady

13 August, 2015 - 02:28

Chapitre 12 : L’étoile du Sud

Le magnifique Iguidi des profondeurs n’est absolument pas n’importe quoi !

Pour le découvrir, il faut d’abord beaucoup l’aimer…. Et pour l’aimer, il faut surtout le méditer, afin de pouvoir le décrypter par le songe !

Ceci, afin de s’adapter à la navigation, quelque part dans le temps révolu et actuel, parmi la galaxie où Méderdra gravite majestueusement en son historique trajectoire.

C’est tout un mystérieux univers, exaltant et très sensationnel. Il est tout fait de symboles factuels et mythiques qui jalonnent inlassablement, depuis l’antan, toutes les péripéties de sa longue et romanesque existence…  Ces chevauchées déjà très lointaines et, en même temps, omniprésentes furent bien ponctuées d’extraordinaires contes et merveilles qui méritent fort bien une attentive et assez lyrique admiration !...

Tout au début, le doux et très bel astre, capitale de l’immense contrée, fut par omnipotence coloniale, une garnison militaire dépêchée depuis « l’outre-au-delà » !!!

Ensuite, elle redevint, très héroïquement, l’Eparse mais, sans pour autant qu’elle ne s’éparpillât un seul instant !! Notamment lors de son opiniâtre et très courageuse résistance contre l’occupation étrangère !! A l’époque brûlante où tout l’Iguidi patriotique fut entièrement le théâtre d’accrochages très violents et de combats farouches, extrêmement sanglants et meurtriers.

Puis, et paradoxalement aussi, il fut surtout, le domaine par excellence, d’évènements fabuleux, de prodigieuses légendes de randonnées et grandes épopées intimes et fantastiques…

Tout ceci constitua jusqu’alors un très grand, précieux, varié et riche patrimoine ! Soigneusement répertorié et gravé, à perpétuité, en la mémoire collective… Essentiellement par l’effet assidu d’une prose nostalgique et sublime dont les notes sont allègrement fredonnées, en vieilleries très douces, à refrain de profonde volupté partout présentes ! Aux puits, dans les vallées à dos de toutes montures, aux campements en corvées d’eau et de bois à la cime des arbres sur les dunes, aux marigots, dans les bosquets, les enclos, les buissons, les nids d’oiseaux, les monticules et crevasses au loin et tout près… Pour ne citer que ces quelques cas d’un écosystème qui témoigne éloquemment d’un passé glorieux et très actuel qui se conjugue continuellement au présent de narration !

C’était donc ainsi que notre astre immortel afficha définitivement son symbolique et très brillant laurier, hautement mérité : Méderdra !

Ou bien, l’Eparse, celle-là qui fut alors un berceau de douceur paradisiaque, d’hilarité, de jovialité et d’amour enchanteur…

C’est bien depuis lors que Méderdra, la majestueuse étoile du Sud, scintille perpétuellement ! Puisqu’elle illumine et perpétue sans cesse les exploits de ses héros et guerriers intrépides, les œuvres miraculeuses de ses grands saints de dévotion légendaire, de ses hommes de lettres et poètes de très grande envergure. Ainsi que les prouesses sentimentales et invraisemblables de ses célèbres grands garçons – béguins ! Apôtres de la belle poésie énigmatique et stimulante, des équipées intimes à la conquête des cœurs, ne possédant chacun, en guise de carte de visite qu’un petit bout de cure-dents imbibé de bleu de « guinée ». Ils ne vécurent, disait-on, que d’amour et d’eau fraîche ! L’empreinte indélébile de ces étranges fous-initiés résiste bien encore aux multiples effets de l’usure du temps !!

En effet, S’sangue, surtout et très honorablement, fut ce grand creuset providentiel du savoir séculaire et solide, qu’elle incarne, au même titre que la communion humaine réussie et la spiritualité immaculée… Son rayonnement inonda, à travers les âges, presque tous les espaces secs qui émergent d’entre les océans.

D’ailleurs, il est incontestable, que l’homme, en cet historique Iguidi, étant très courageux, très digne, très intelligent et patient, apprivoisa aisément le phénomène lexicologique des fonctions essentielles du langage : « L’EXPRESSION et la COMMUNICATION »… Dans toutes leurs dimensions, tant de forme, de fond que de portée !! Il s’agit donc, bien évidemment et sans aucun doute, de la rhétorique de l’iguidité, à réputation éclatante !

Certes aussi, sur cette même et antique portion de la planète terre, ce même primate vivant, dompta les vertus fondamentales de l’une des plus riches, plus belles et rationnelles civilisations humaines !!!

Et ce fut, absolument celle, plus tolérante, décontractée et pérenne !!