Autour d'un thé

26 November, 2015 - 00:25

Les expressions populaires qui font rire et réfléchir à la fois ne manquent pas dans le langage quotidien national. Certainement en toutes langues. Evidemment, me diriez-vous. Exactement comme les petites insinuations. Hochements de tête machinaux. Mécaniques. Petits clins d’œil tous azimuts. Tous indicatifs d’une certaines expression sur une certaine question en rapport avec quelqu’un ou quelque chose. C’est véritablement un peuple de malins. Un peuple moqueur. Pas sérieux. En paroles et en attitudes. C’est peut-être pour cette raison que rien ne marche. Ni le dialogue. Ni l’école. Ni la démocratie. ‘’C’est pas plus grand que cela’’ est certainement l’expression qui a le plus porté préjudice à la société. Ordinaire, ce n’est pas plus grand que cela. La démocratie assassinée. Ce n’est pas plus grand que cela. Ordinaire. Grosses affaires de corruption. De gabegie. De malversation. Ce n’est pas plus grand que cela. Ordinaire. Pogroms. Assassinats. Viols collectifs. Pourtant, ce n’est pas plus grand que cela. Ordinaire. Manifestations d’injustices en toutes formes et couleurs. Dis mon ami, passons à autre chose. Ce n’est pas plus grand que cela. Ordinaire. Si l’école ne marche pas. Ça marchera un jour. Si la santé ne marche pas. Ya que ceux que leurs jours sont finis qui mourront. Les autres attendront que la santé marche. Aucune fièvre, dengue, de rift ou de partout ne pourra rien contre eux. Celui qui gouverne ? Ceux qui s’opposent. La constitution. Son tripatouillage. Le nombre de mandats. Frérot, ce n’est plus grand que cela. Ordinaire. Les gens partiront un jour. D’autres viendront. Tu sais, frérot. Ce n’est pas plus grand que cela. Ordinaire. Tu vois, l’esclavage dont on parle beaucoup aujourd’hui. A Bouratt. A Bassiknou. A Nbeiket lahwach.  Nouakchott. A Genève. Les rapports officiels. Les rapports alternatifs. Les examens périodiques. Les experts nationaux et des Nations Unies, ses rapporteurs et leurs assistants. Les Harratines du gouvernement, les Harratines de l’opposition, les Harratines entre les deux dont certains sont encore à mi chemin vers des lendemains qui chantent. La Commission Nationale des Droits de l’Homme, le Commissariat des droits de l’homme, Tadamoun et tout ce qui est lié de prés ou de loin à l’esclavage. Ce n’est pas plus grand que cela. C’est ordinaire. « L’esclave reste esclave, même si…. ».C’est pas de l’apologie. C’est une expression populaire. Tout comme : « Pas de bien le forgeron, même s’il…. » . L’indépendance ? Cinquante cinq ans. Je vous apprends une chose. Je vais vous surprendre. Retenez bien ça. L’année prochaine, c'est-à-dire 2016 qu’Allah fasse les vies devant, ce sera le cinquante sixième anniversaire de l’indépendance. Ce n’est pas plus grand que ça, l’indépendance. Ordinaire. Ça allait être exactement la même chose. Ou mieux. Ou pire. Pas d’autre hypothèse. Le peuple, c’est toujours le peuple. Ya des courts. Ya des longs. Y a des civils. Ya des militaires. Y a des bons. Ya des méchants. Y a la majorité. Y a l’opposition. Y a l’entre les deux. Ici et là bas. Avec nous et avec eux. Y a les chanceux. Y a les guignards. Y a les gazreurs. Y a les femmes hommes. Y a les hommes femmes. Y a les gens de l’Est. Y a les gens de l’Ouest. Y a les gens du Nord. Y a les gens du Sud. Y a les gens qui sont de tous les points cardinaux. Qui tournent. Selon la direction des états majors, de l’argent, de la terre. Aux indépendances. Y avait des ânes. Ils existent toujours. Ils ont même évolué. Ils sont au gouvernement. Il y avait les vaches. Elles se promènent sur De Gaulle et Moktar Ould Daddah. Il y avait les esclaves. Y’en a toujours. Les esclaves post indépendance qui ressemblent terriblement à ceux ante- indépendance. L’habit ne faisant pas malheureusement le moine. Y avait les marabouts. La grande barbe. Le chapelet. Y avait les guerriers. Y avait tout. Avant et après l’indépendance. Y avait pas Chami ni Nbeiket Lahwach. Y avait pas de prédateurs publics si haut placés. L’argent public se reposait tranquille. Pas de proches. Pas de cousins. Pas de tribus. Pas de régions. Pas besoin d’aller à Nouadhibou pour fêter. L’indépendance, c’est ça. Salut.