Autour d'un thé

17 December, 2015 - 10:36

C’est rien pour faire parler de soi. Il s’agit juste de faire le fou. Ou de mélanger sa tête avec du tissu. On peut devenir célèbre en faisant des choses positives qui servent l’humanité. Toute l’Humanité. A jamais. Mais on peut aussi devenir célèbre en faisant du grand n’importe quoi ou en le disant. Célèbre comme ça. Célèbre comme cela. C’est comme ça. Je n’aime pas la tristement célèbre expression tristement célèbre. Il ya eu des voleurs célèbres. Des violeurs célèbres. Des pédophiles célèbres. Des dictateurs célèbres. Des analphabètes célèbres. Des menteurs célèbres. Des infidèles célèbres. Des assassins célèbres. Des entremetteurs célèbres. Des moins que rien célèbres. Des riens célèbres. Des actions célèbres. Des carrefours célèbres. Des tricheries célèbres. Des clochards célèbres. Des ivrognes célèbres. Des cons célèbres. Des soldats célèbres. Des civils célèbres. Et on peut continuer. La liste est longue. Mais c’est juste pour dire que célèbre là, c’est pas toujours bien. Surtout avec les nouvelles technologies. Moi, chaque matin je cherche les sorties de l’adorable Nana Topac. Elle l’est certainement moins pour d’autres. Des goûts et des couleurs on n’en discute point. Par exemple, on peut devenir célèbre à cause des bêtises. C’est à cause ou grâce. Je sais pas. L’essentiel c’est ça. Jouha est célèbre. Parce qu’il fait et dit des choses au comble de l’idiotie et qui font finalement rire. Le grand poète de tous les temps Nizar Kabani disait que le sommet de l’intelligence est la folie. Exactement comme le sommet de l’idiotie fait rire. La célèbre Teiba. De notre culture populaire. C’est quoi que des numéros époustouflants d’incohérences et de déséquilibres. Célèbre comme ça. Célèbre comme cela. Le père de l’autre. Il est célèbre lui pour ses balivernes. Donc, c’est pas qu’on est célèbre sur la Mauritanienne ou sur Sahel. Que l’on y sort à chaque occasion. Que tout ce qu’on dit ou même ce qu’on pense est relayé rapidement par tout le monde qu’on est important. Célébrité ne veut pas dire forcément importance. Ce sont des confusions à éviter. Les Mauritaniens font trop de confusions. Comme entre consensus et unanimité (cf. Larousse ou le Robert). Comme entre Hartani et Abd (cf. Conférence de presse de Mohamed Ould Abdel Aziz du 28 novembre 2015 à Nouadhibou). Comme entre préalables au dialogue et conditions au dialogue (cf. document FNDU envoyé depuis quelques mois au gouvernement et resté encore sans réponse). Comme entre coup d’état et rectification. Comme entre l’ancien général Mohamed Ould Abdel Aziz et le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Comme entre l’information et la diffamation. Comme entre une corruption et un cadeau. Ça ne finit pas ces confusions. Ça va, c’est bon. Sinon on va devenir célèbre pour ne dire que des choses monotones. Il y a deux jours, le frère de l’Emir du Koweït est devenu célèbre. On imagine qu’il l’était déjà. Mais il a enfoncé le clou. En faisant quoi selon vous ? En descendant de la tribune officielle d’un stade pour aller casser la gueule à l’arbitre et créer du coup une immense confusion et des batailles rangées. Exactement comme un certain président excédé qui descend sur le terrain, reprend le sifflet de l’arbitre et siffle la fin du match à la soixante-troisième minute du jeu. Toute la planète en parle. Les deux hommes deviennent célèbres pour avoir fait des choses inimaginables. Nouakchott réclame la sécurité à la suite du célèbre assassinat (regrettable et tragique) du marché de la capitale qui aurait inspiré un joli titre de roman à Agatha Christie ou à Guy des Cars. Verrouillage du dehors. Aucune mouche étrangère ne peut plus piquer un citoyen. A cause des chars. Des avions. Des voitures. Du président. Mais avant de chercher les oiseaux qui volent, cherchons d’abord ceux qui sont à terre. C’est vrai qu’entre dix heures du matin et dix sept heures, rien ne bouge que sous les yeux vigilants des Messgharou, Ould Meguett, Ould Souad et autre Ould Bilal ou Ould Ghazwani. La nuit. Tout le monde dort. Les forces de sécurité aussi. Salut.