Ibrahim aleyhi salam, ancêtre éponyme du peuple soninkee ?

7 January, 2016 - 01:06

Les historiens  aussi bien traditionnels que modernes, ont, jusqu'ici, tenu le grand Mama Dinga pour l'ancêtre des Soninko mais sans         en fournir, à ma connaissance, la moindre preuve. J'estime, quant à moi, que l'ancêtre des Soninké remonterait plus loin que Mama Dinga.

A mon avis, ce serait, plutôt, Ibrahima, Aleyhi Salam (AS). Cette hypothèse trouve sa justification dans la signification du nom du patriarche. Ibrahima (AS) vivait, avec ses parents, en Mésopotamie (actuellement Iraq), région alors dirigée par un roi du nom de Nemroud ibn Canaan. Les habitants de ce pays adoraient des idoles dont la plus grande et célèbre s'appelait Hima. ­Le père d’Ibrahima (AS) fabriquait ces idoles et demandait à son fils (AS)  d’aller les vendre. Ne croyant qu'en un seul et unique Dieu, celui-ci les traînait par terre, sans aucun égard. Les gens de la ville s’en scandalisaient et le traitaient de fou. Un jour, le roi Nemroud et ses sujets sortirent de la ville pour traiter je ne sais quelle affaire. Pendant leur absence, Ibrahima (AS) entra dans le temple où se trouvaient les idoles. il prit une         hache, les brisa, et les réduisit en petits morceaux, à l'exception de la grande Hima sur l'épaule de laquelle II posa la hache. A leur retour, les habitants ne purent que constater les dégâts.

Ibrahima (AS) fut convoqué par le roi qui l'interrogea sur son geste. Et Ibrahima de répondre : « ce n'est pas moi, interrogez plutôt Dieu Hima que vous adorez ». Fâché, le roi ordonna alors d'allumer un grand feu pour y jeter Ibrahima (AS). Au moment fatidique, Allah dit au feu : « Ya narou kouni Bardane wa salam,ne a la Ibrahima », Ce qui signifie : ô feu, sois une fraicheur paisible pour Ibrahima (AS). Le feu obéit à l’ordre divin et Ibrahima (AS) fut sauvé. Le saint prophète ne considérait pas les idoles comme des dieux, il  croit en un Seul, Unique, Or Ibrahima (AS) signifie, en soninké : « II refuse, il ne croit pas en Hima.» Ibra, il croit pas, il refuse. Et Hima est le nom de la grande idole. Ibrahima ne se traduit, à ma connaissance, en aucune autre langue que le Soninké. C’est un des arguments sur lequel repose mon hypothèse faisant, d'Ibrahima, l'ancêtre des Soninko.

Ibrahima (AS) eut, comme première épouse, une certaine Sara. De Mésopotame, Ibrahima (AS) et sa femme se déplacèrent vers l'Egypte, en passant par la Palestine. Durant leur séjour en Egypte, des médecins pharaons noirs soignèrent la stérilité de Sara. Il faut noter qu’Ibrahima très âgé n'avait jamais eu d'enfant. A leur départ d'Egypte pour l'actuelle Arabie Saoudite, le pharaon offrit en servante, à Sara, une jeune fille noire du nom de Hajara. Arrivés dans leur nouveau pays de résidence, Sara invita Ibrahima à prendre celle-ci comme seconde épouse pour avoir un enfant. De cette union naquit Ismaël. Au vu de l’enfant, Sara piqua une crise de jalousie et le renvoya de la maison avec sa mère.

Hajara s'en alla dans le désert et posa son enfant par terre. Courant entre deux collines –   Safa et Marwa – elle implora Dieu de sauver son enfant. II faisait très chaud et il n'y avait pas d'eau. Ismaël pleurait et tapait des pieds le sol. A cet endroit, Dieu fit jaillir une source bénite,  Zem Zem. Puis Ibrahima installa Hajara et Ismaël dans une chambre à la Kaaba. Quelques années plus tard, Sara trouva elle aussi un enfant, ishaq.

Après avoir joué avec ses petits camarades. Ismaël rentrait chez sa mère, en disant qu'il allait à « Ma-qua », qui signifie, en soninké, « la demeure de ma mère ». Ce  qui donna le nom de la ville de Macqua. Comme Ibrahima, Maqua ne se traduit qu’en soninké. Voilà le deuxième argument sur lequel repose mon hypothèse.

Lorsqu’Allah  ordonna, à Ibrahima, de sacrifier son unique fils Ismaël, celui-ci demanda à son père : « où vas-tu m'égorger ? » Où, se dit, en soninké, Minna qui est  le site où les pèlerins passent la nuit avant de monter à Arafat. Voilà le troisième argument de mon hypothèse.

Ibrahima (AS), ancêtre probable du peuple soninké, est le père de tous les messagers d'Allah. Les plus importants sont les apôtres des trois religions monothéistes : Moussa (AS), avec la Torah juive ; Issa (AS), avec l'Evangile et Mohamed (PSL) le meilleur de tous avec l’islam, à travers le Coran. Ishaq est un des ancêtres des Hébreux et Ismaël celui des Arabes, bien que n'étant pas arabe. Ismaël avait des voisins arabes, les Djourhoums qui habitaient au voisinage de la demeure de sa maman. II maria une djourhoum arabe et perd ainsi sa langue. Ces descendants devinrent arabes. On ne parlera de Soninké qu'à partir de Mama Dinga, un descendant du prophète Daouda (AS), lui-même descendant du second fils d'Ibrahima, Ishaq.     

Selon Bakary Waïga, la migration des Soninké, de l'Asie vers l'Afrique de l'Ouest, a commencé à partir de Jérusalem. C'est de là que Mama.Dinga et ses compagnons partirent au Yémen.  Après un séjour assez long dans cette contrée, Ils traversèrent la mer Rouge pour atteindre l'Ethiopie. Toujours selon Bakary Waiga, Mama Dinga ira, avec ses compagnons, de l'Ethiopie en Egypte. Ils y vécurent plusieurs année. Les noms des villes d'Assouan et de Khahira sont d'origine soninké mais déformés par les Arabes. Assouan s'appelait Sooni et Khahira, Khahoure  qui signifie « cauris », en soninké. Le fleuve Nil est une déformation du soninké, Nire qui signifie « courant d'eau ». Il existe, encore aujourd'hui, en Egypte, des noms de famille soninké, comme Dramé, Fadiga, etc.

Les Nubiens, populations autochtones d’Egypte, ont les mêmes traditions ,et cultures que les Soninko. C'est de l'Egypte que Mama Dinga et ses compagnons rejoindront l'Afrique de l'Ouest. Sur leur chemin, ils firent escale à Khartoum,capitale du Soudan actuel. Khartoum est d’origine soninké – Khari- touma qui veut dire faisons escale, reposons nous. Parmi les compagnos de Mama Dinga on comptait quatre Hada–Khoro  et un forgeron. Il s’agit de Wakané Sakho, Djaméra Sokhona, Goumané Fadé, Makha Doumbé Sylla et Koursso Mbommu, enfin, le forgeron qui fondera le village de Barrago.

Mama Dinga et ses compagnons trouveront, dans cet espace de l'Afrique de l'Ouest, des soninko de Karta, Gadjaga et du Guidimakha. Mama Dinga organisa la province du Wagadou. Avec les trois autres provinces, il formera le premier empire noir  du Continent : le Ghana.

Ibrahima, Macqua et Minna sont des noms soninké. La langue soninké serait-elle, à l’origine, l’accadien, langue d’Ibrahima (AS) ? Du canaanéin, langue des premières populations noires de la Palestine ou, encore, un ancien égyptien ? La question reste posée. Attention ! Historiens, chercheurs africains et soninké, en particulier,   à vos marques ! Partez, poursuivez les recherches pour découvrir la vérité historique de notre passé, afin de répondre à ces interrogations. La vérité triomphera !

 

Oïga Abdoulaye

Ancien Directeur de la

Caisse Nationale de Sécurité Sociale de Mauritanie