Fatimetou Maham, secrétaire exécutive de l’ONG Stop Sida : ‘’Dans les groupes vulnérables et en milieu carcéral, le taux de prévalence est de 4 à 5 %’’

3 March, 2016 - 00:44

Le Calame : La Mauritanie a célébré, le 1er décembre dernier, journée mondiale de lutte contre le sida. A quoi sert cette journée en Mauritanie ?

Fatimetou Maham: La journée mondiale de lutte contre le SIDA sert à compatir avec les personnes affectées et infectées par le virus du sida; partager leurs souffrances et lutter contre toutes sortes de stigmatisation et discrimination en vers leurs communautés.  Mais  c’est aussi une opportunité  de faire la sensibilisation pour un changement de comportement sur les thèmes précités sans oublier de faire un rappel sur l'importance de la prévention (les vois et moyens de contamination du virus).

 

-On assiste depuis quelques années à la diminution du taux d’infection dans le monde. Qu’en est-il  de notre pays, la Mauritanie ? Et quelles  sont les couches les plus vulnérables ?

 -A l’instar de la communauté internationale,  nous avons réussi à stabiliser la propagation du virus à moins de 1% pour la population générale, mais  nous avons remarqué qu'il y'a une épidémie concentrée, car les groupes vulnérables  (PS et HSH ainsi que le milieu carcéral ...) ont une prévalence relativement élevé, entre  4 à 5 % ?

 

-Quels sont les moyens déployés pour prendre en charge les personnes infectées par le VIH/SIDA ?

-Le pays  a mis en place des centres de prise en charge des PVVIH, toutes nationalités confondues. Il a également ouvert, au niveau régional, des centres de prise en charge aux  Anti Rétro-Viraux pour les rendre accessibles.

Une prise en charge psychosociale et économique est entamée mais reste  insuffisante (groupes de paroles, repas communautaires, traitements  des autres infections opportunistes microprocesseurs etc.)

 

-Quels rôles jouent les organisations de lutte contre le SIDA, comme STOP SIDA,  pour  endiguer cette pandémie ?

-Le rôle des organisations de la société civile est complémentaire à celui de l'Etat  qui n'a pas le temps de s'occuper de tout mais de faire des interventions ciblées et de proximité. En plus,  la société civile est plus proche de la communauté, plus souple .....Pas besoin du formel et de la lenteur de l'administration….

 

-Quels sont les difficultés qu'elles rencontrent sur le terrain?

 -Difficultés de mobilisation des fonds pour la mise en œuvre des activités. Pas d'accréditation auprès des partenaires techniques et financiers par l'Etat pour les ONG. Insuffisance de coordination et d'échange d'expériences entre les OSC.

Pas de professionnalisation des OSC (multisectorielles et pluridisciplinaires  en fonction des fonds disponibles. ...)

 

-Quels rapports entretiennent-elles  avec le secrétariat exécutif  national de lutte contre le SIDA (SNELS)?

 

-A  l'état actuel des choses, elles sont excellentes avec le nouveau secrétaire exécutif, le Pr Sidi Ali qui  nous a redonné  notre place dans la lutte contre le sida,  en notre qualité d'ONG pionnière dans ce domaine, en réitérant cette confiance par la mobilisation des fonds. 

 Il est important de signaler que souvent, nos rapports varient d'un moment à l'autre, en fonction des décideurs et donateurs (Nous faisons deuil de nous-mêmes  jusqu’à la prochaine tempête).

Propos recueillis par DL