IRA et FLAM seraient-ils dans le collimateur du pouvoir ?

4 August, 2014 - 13:17

C’est du moins ce que croient certains analystes ayant décrypté le discours qu’a prononcé le président Mohamed   Ould  Abel Aziz, à  l’occasion de son investiture ce samedi 2 août.  L’allusion est  presque explicite  quand le président  de la République dit : « Nous nous opposerons farouchement aux tenants des visées racistes, particularistes, tribalistes ou grégaires qui menacent notre cohésion sociale et notre unité nationale. »

En effet, lors de la dernière campagne présidentielle, le leader du mouvement abolitionniste IRA, candidat indépendant  à la magistrature suprême avait été accusé d’avoir  développé un «discours  communautariste, raciste et sectaire ».  Biram Dah Ould Abeid n’avait pas en effet  fait dans la dentelle quand il a dénoncé la «marginalisation par la composante Beïdane  des Noirs de Mauritanie de façon générale, la pratique de l’esclavage… » Un discours qui, semble-t-il, a eu des adeptes parce que Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé 2e après Mohamed Ould Abdel  Aziz, a recueilli près de 9% des voix.  Il devient, de fait,  un des acteurs politiques majeurs du pays. Avec cette sortie du président, la reconnaissance du parti RAG  risque d’attendre longtemps.

La même menace ou mise en garde vaudrait aussi bien pour AJD/MR  que  les FLAM dont le président Samba Thiam ne rate aucune occasion pour dénoncer, bien avant IRA la «marginalisation de la composante négro-africaine du pays  par  le système politique  en place depuis l’indépendance ». Dans son discours à la nation, lors du 31e anniversaire  mouvement, le 14 mars dernier, le président des FLAM  déclarait : «Aujourd’hui, à cause des politiques jusqu’ici menées,  les Négro-africains ressentent une profonde  frustration face à un Etat qu’ils ne perçoivent plus comme  le leur ;  ils éprouvent, de plus en plus, le  sentiment de n’être  d’aucune utilité  à  leur pays !» Et Samba Thiam d’ajouter : "les injustices, les discriminations raciale, sociale, économique, la négation de notre identité, tout cela demeure encore d’une réalité crue !" Le leader des FLAM, tout en reconnaissant  les efforts du président Aziz  pour moderniser le pays déplore cependant  le fait qu’ « il veuille le faire sans  nous. »

Si pour  le président Mohamed Ould Abdel Aziz: « Nous sommes un seul et même peuple qui ambitionne de vaincre la pauvreté, qui aspire à édifier une société garantissant la justice et l'égalité en droits et en devoirs à tous ses fils, une société où la compétence, l'excellence et la citoyenneté sont les seuls critères de valeur », les FLAM, estiment qu « une autre Mauritanie est encore possible, - pensons-nous - ; une Mauritanie où nos enfants  jouiraient  des mêmes  droits, des mêmes chances, des mêmes possibilités, des mêmes opportunités, et  partageraient le même rêve d’un meilleur devenir. »

Alors que va faire le pouvoir après ces déclarations du président ? Quelle forme prendra cette « opposition farouche » ? wait and see.