Comment les français voyaient l’évolution du jeune Etat mauritanien (suite)

13 August, 2014 - 15:34

Documents diplomatiques inédits: Positions sur la question du Sahara, avant la guerre

Il faut se rappeler et comprendre que la lettre secrète qu’échangent le roi Hassan II et le président Moktar Ould Daddah pour le partage du Sahara alors sous administration espagnole, est du 15 Octobre 1974 [i], qu’elle est antérieure de dix jours au sommet de la Ligue arabe  tenu à Rabat (26-27 Octobre 1974) au cours duquel le président Boumedienne « confirme que l’Algérie n’a aucune revendication sur le Sahara et que sa seule préoccupation reste l’entente entre le Maroc et la Mauritanie ». La nationalisation de Miferma intervient le mois suivant. L’ensemble de ces présences et renforcements militaires dans le grand nord mauritanien et l’entente, alors, avc l’Algérie, est donc une précaution selon deux perspectives : les préparatfs politiques de l’Espagne, les possibles réactions françaises à propos de Miferma et des gisments de fer [ii]. Les attaques du Front Polisario contre Aïn Ben Tili, Bir Oum Ghrein et la voie ferrée ne débuteront – elles - qu’un an plus tard (7 Décembre 1975).

Je n’ai pas encore retrouvé cette lettre, il est probable que l’ambassade n’en a pas eu communication, même a posteriori.                                            

Bertrand Fessard de Foucault - Ould Kaïge

 

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Ministère des Affaires Etrangères

Direction des Affaires politiques

Afrique du nord et Levant

             n° 42/MTL                                                           Paris, le 15 Juillet 1974

 

NOTE

A/s. Sahara espagnol

 

I. –  Bien qu’un dialogue soit poursuivi depuis plusieurs années entre le Maroc et l’Espagne sur la décolonisation du Sahara espagnol [iii], l’opposition des vues des deux pays sur cette question ne s’est jamais atténuée.

 

La diplomatie marocaine, si elle admet comme l’Espagne le principe de l’autodétermination des populations sahraouies recommandé par l’ONU, en conçoit la mise en œuvre dans un esprit différent : pour Rabat, les populations sahraouies réfugiées au Maroc, en particulier les exilés politiques, devraient être admises au référendum et le résultat de celui-ci ne pourrait être que le rattachement au Maroc du territoire en question [iv]. A Madrid, on envisage une consultation des seules populations saharouies recensées dans le territoire, depuis l’an dernier, l’on s’oriente dans un premier stade vers l’octroi d’un statut d’autonomie interne que Rabat a, par avance, rejeté.

 

II. –  L’annonce, faite le 3 juillet par le Ministre espagnol des Affaires étrangèrs, lors d’un entretien avec l’Ambassadeur du Maroc, de l’intention de son gouvernement d’entamer la procédure de mise en place de ce statut a fourni au Roi du Maroc, désireux d’exploiter le contexte favorable créé par les nouvelles prspectives d’émanicpation des territoires portugais d’Afrique [v], l’occasion de relancer vigoureusement les revendications territoriales de son pays sur le Sahara Espagnol. Le Roi a adressé le 5 Juillet au Général Franco une mise en garde contre « toute action unilatérale » de l’Espagne au Sahara Espagnol et a renouvelé cet avertissement dans le discours qu’il a prononcé à Fès à l’occasion de la fête de la jeunesse. En même temps, le Premier Ministre OSMAN convoquait l’Ambassadeur de France et les représentants à Rabat des quatre autres pays membres du Conseil de Sécurité pour confirmer la ferme intention de son pays de préserver ses droits légitimes. Il a exprimé à notre Ambassadeur l’espoir que le gouvernement français exercerait à Madrid son influence dans le sens souhaité par le Maroc.

 

III. –  Dans son discours du 8 Juillet, HASSAN II s’est défendu de vouloir crér une « diversion » à des fins de politique intérieure. C’est un fait cependant que le Roi, désireux de donner des gages à l’armée et à l’opposition très attachées à la « récupération » du Sahara Espagnol, avait durci sa position dans cette affaire à la suite des événements politiques intervenus au Maroc en 1971 et en 1972 [vi]. On peut aussi constater que cette spectaculaire relance survient au moment où le corps expéditionnaire marocain en Syrie, qui a subi de lourdes pertes sur le Golan, regagne le Maroc et où ce retour, suivant celui du corps expéditionnaire en Egypte [vii], put inciter le Roi à recherchr de nouvelles occupations pour l’armée royale, qui n’a pas encore surmonté les traumatismes d’un passé récent.

 

IV. –    Cette relance des revendications sur le Sahara Espagnol conduit Rabat à en appeler de nouveau à la solidarité des voisins maghrébins et des pays arabes et africains. Les conférences algéro-maroco-mauritaniennes de Nouadhibou en 1970 et d’Agadir en 1973 avaient posé le principe d’une action concertée des trois « parties intéressées ». En fait, ces résolutions sont restées lettre morte du fait de la divergence des intérêts des trois pays. Le Roi du Maroc reproche à l’Algérie de jouer un jeu personnel, alors qu’il avait espéré qu’elle se désisterait et soutiendrait les revendications marocaines en contrepartie des concessions consenties en juin 1972 par le Maroc dans le litige frontalier algéro-marocain (renonciation à la région de Tindouf). En fait, l’Algérie, qui a renoncé à toute revendication territoriale, souhaite l’avènement d’un Etat indépendant sur lequel elle espère pouvoir exercer une influence. La Mauritanie, quant à elle, à défaut de voir aboutir ses propres revendications sur ce territoire, veut empêcher une dévolution territoriale qui lui donnerait une frontière commune avec le Maroc et redoute l’action de l’Algérie ; elle s’accomoderait en conséquence du maintien d’une certaine influence espagnole sur le Sahara espagnol.

 

Dans la nouvelle offensive qu’elle entreprend, la diplomatie marocaine n’a pas, jusqu’à présent, réussi à recueillir des témoignages de solidarité aussi significatifs qu’elle l’eût souhaité. Le Président Bourguiba lors de sa visite officielle à Rabat (27-29 juin), tout comme les instances africaines ou musulmanes lors des sommets de Mogadiscio et de Kuala-Lumpur, s’ils ont dénoncé les « mesures dilatoires » de l’Espagne et demandé l’autodétermination du Sahara Espagnol, ne se sont pas prononcés explicitement en faveur d’un « retour » de ce territoire au Maroc. Quant aux Présidents Boumediène et Moktar Ould Daddah, ils ont évité de prendre jusqu’à présent position. La proximité du Sommet arabe qui se tiendra à Rabat au début de septembre conduira certainement le Roi, appuyé par tous les partis d’opposition, à redoubler ses efforts pour faire cautionner ses revendications.

 

V. –  En dépit du différend qui sépare les deux pays, Rabat s’est toujours attaché à préserver, pour des raisons de politique générale et régionale, ses relations traditionnelles avec Madrid [viii]. Même l’opposition, en particuier, l’Istiqlal, souhaite préserver cette amitié. Ces dispositions, que le Roi vient de réaffirmer, ont rencontré jusqu’à présent celles de Madrid, qui mesure fort bien les risques que ferait courir à la stabilité de cette région de la Méditerranée l’affaiblissement ou la disparition de la monarchie chérifienne. On peut cependant se demander si, dans la crise actuelle, le Roi du Maroc, en annonçant dans son discours du 8 Juillet que l’année 1975 serait celle de la « mobilisation » pour la récupération ds territoires occupés, ne vient pas d’engager un processus dangereux pour l’avenir des relations hispano-marocaines et peut être pour la paix dans cette zone géographique. Des concentrations de forces marocaines ont été signalées dans les régions frontalières et Madrid a dépêché des renforts.

Dans l’immédiat, Rabat comme Madrid ont saisi le Secrétaire Général des Nations Unies : Rabat accuse l’Espagne de vouloir consolidr sa mainmise sur cette région et ses richesses par la création d’un Etat totalement à a sa dévotion, au détriment des intérêts fondamentaux du Maroc et annonce son intention de préserver ses droits. Pour Madrid, le Maroc cherche à annexer purement et simplement le territoire du Sahara Espagnol [ix]. L’Espagne réaffirme son intention d’établir un statut de participation progressive des Sahraouis à la gestion de leurs propres affaires. On peut craindre dans ces conditions que lors de la vingt neuvième session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, cette affaire soit plus difficile qu’au cours des années précédentes.

 

VI. – Pour ce qui nous concerne, il va de soi que nous ne saurions accueillir qu’avec la plus grande circonspection toute démarche visant à nous engager dans une affaire qui met en jeu les intérêts antagonistes de deux pays avec lesquels nous entretenons d’égales relations d’amitié./.

 

 

 

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Nouakchott, le 10 Septembre 1974

SECRET

– NOTE D’INFORMATION –

 

Objet : Sahara espagnol

 

Selon des informations recueillies ici, le dispositif militaire mauritanien aurait été renforcé dans le nord du pays, dans la région d’Aïn Ben Tili, en raison de l’évolution de la situation au Sahara espagnol ; le poste de Bir-Moghrein ne serait pas touché par ce mouvement.

 

Sur le plan des effectifs, une grande partie des jeunes soldats recrutés récemment par l’armée mauritanienne aurait été affectée à ce secteur où elle poursuivrait un entrainement organisé avec l’aide d’officiers et sous-officiers algériens.

 

Sur le plan du matériel, quelques canons et des armes automatiques, ainsi que des véhicules tous terrains, fournis par l’Algérie et la Libye [x], auraient été acheminés sur ce secteur. Les véhicules seraient équipés d’un poste radio et d’une arme automatique.

 

En ce qui concerne le Front de libération de la Saguiet El Hamra et du Rio de Oro, ses groupes, dont l’importance est inconnue, continueraient à camper dans la région. Ils seraient eux aussi dotés de véhicules tous terrains semblables à ceux de l’armée mauritanienne et seraient en liaison constant avec celle-ci.

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Ambassade de France en Mauritanie             

              n° 268/DAM                                     Nouakchott, le 12 Septembre 1974

 

                    Jacques MILLOT [xi], Chargé d’Affaires de France a.i. en Mauritanie

À son Excellence Monsieur Jean SAUVAGNARGUES, Ministre des Affaires Etrangères – Direction des Affaires Africaines et Malgaches . Paris

 

A/s : La Mauritanie et le Front de Libération de la Saguiet El Hamra et du Rio de Oro

 

De récents communiqués de presse du « Front de libération de la Saguiet El Hamra et du Rio de Oro » ont attiré de nouveau l’attention sur une organisation qui n’avait plus fait beaucoup parler d’elle depuis l’annonce de sa création et ses premiers bulletins de « victoire » en juillet 1973. Si l’A.F.P. reste l’agence à laquelle le front semble réserver la primeur de ses informations, il est à remarquer que ce n’est plus le bureau de Nouakchott mais celui d’Alger qui est destinataire. Ce changement n’est peut-être pas sans signification en ce qui concerne l’évolution de l’attitude des autorités mauritaniennes envers ce mouvement de libération.

 

Les premières manifestations d’un appui mauritanien à ce type d’action datent d’avant l’annonce de la création du front puisque dès mars 1973 une résolution de l’U.T.M. apportait son « soutien au peuple frère du Sahara sous domination espagnole dans sa juste lutte de libération (et condamnait) énergiquement les tentatives du gouvernement madrilène de faire tomber le peuple du Sahara dans le piège d’une autodétermination vide de tout contenu pour un peuple dominé ».

 

Le mois suivant, la centrale syndicale mauritanienne, intégrée au Parti, saluait «  la naissance du mouvement de libération dit Avant-garde de la Saguiet El Hamra et du Rio de Oro ».

 

Enfin, en juillet 1973, le Front de libération de la Saguiet El Hamra remettait au correspondant de l’A.F.P. à Nouakchott un « communiqué militaire » annonçant sa création et le lancement de ses premières opérations.

 

Cet ensemble de faits, joints les 17 juin 1972 et 1973 à des manifsstations anti-espagnoles [xii], devait entraîner de fermes représentations de la part du Palais de Santa Cruz et le gouvernement de Nouakchott se voyait menacé de n’être plus considéré comme un interlocuteur valable par Madrid, s’il persistait à tolérer, sinon à soutenir, les activités des membres du front.

 

Dans une première étape, l’Ambassade d’Espagne obtenait l’éloignement de Nouakchott de la douzaine de représentants de l’organisation qui y résidait [xiii]. Mais la Mauritanie n’en cessait point pour autant de leur accorder en sous main un certain appui. Le front après la création du « Morehob » et du « Mouvement du 21 août » apparaissait en quelque sorte comme le pendant mauritanien de ces organisations soumises à l’influence d’Alger et de Rabat. Nouakchott laissait alors s’installer dans le nord du pays des groupes armés dont les effectifs totaux paraissaient varier entre 60 et 200 hommes. Ds relations étaient maintenues avec eux par l’intermédiaaire d’officiers de l’armée nationale et aussi, semble-t-il, de Cheikh Melaïnine Robert, secrétaire général de l’U.T.M. Cependant, craignant des incidents avec les forces espagnoles qui déclaraient vouloir user du droit de suite, les autorités de Nouakchott s’efforçaient de contrôler ces groupes pour éviter qu’ils mènent des actions au Sahara occidental. Elles acceptaient de mener des opérations conjointes de surveillance, mais refusaient de recevoir à cet effet du matériel espagnol. Elles déclaraient pourtant vouloir renforcer leur potentiel militaire dans le nord du pays et il se pourrait qu’elles aient finalementt recouru pour cela à l’aide algérienne et peut-être libyenne.

 

Devant cette attitude ambiguë, les efforts de la représentation espagnole paraissent avoir tendu à impressionner suffisamment les Mauritaniens pour qu’ils comprennent qu’ils avaient plus à perdre qu’à gagner en agissant ainsi. L’évolution de la politique de Madrid vers l’octroi de l’indépendance à court terme a sans doute beaucoup aidé nos collègues dans leur action et ceux-ci se targuent aujourd’hui d’avoir atteint leur but. Le camp principal de front qui se tenait dans la région d’Aïn Ben Tili et sur lequel flottait le drapeau de l’organisation aurait été, selon leurs dires, désaffecté et les hommes du front n’auraient plus l’oreille des autorités.

 

S’ils semblent avoir craint un instant que cette organisation ait pu bénéficier d’appuis de la part du Baath irakien [xiv] et de pays communistes, en particulier de la Chine populaire [xv], tout ceci leur paraît aujourd’hui dépassé.

 

Certains indices vont dans le sens de cette opinion. Ce sont d’abord les reproches que le gouvernement s’est vu adresser par les jeunes lors des conférences du festival de la jeunesse, pour son attitude de « coopération » avec l’Espagne. D’aucuns, et ce n’est la première fois, l’ont même accusé de livrer des membres du front aux forces espagnoles.

 

C’est ensuite la remise au bureau de l’A.F.P. d’Alger de communiqués qui, auparavant étaient diffusés depuis Nouakchott. Ceci pourrait en effet marquer l’évolution de l’attitude mauritanienne, à l’égard des activités du front, de la tolérance à l‘interdiction. L’annonce de la prochaine mise en œuvre de l’auto-détermination au Sahara pourrait d’ailleurs amener les autorités de ce pays à considérer comme inutile désormais le moyen de pression que pourrait constituer l’existence du front [xvi].

 

En juin de cette année la tribune du C.I.F. [xvii] diffusait cependant une prise de position selon laquelle la Mauritanie fondait de « légitimes espoirs sur les groupes qui commencent de voir le jour dans ce territoire en vue d’amorcer le processus de libération ».

 

Il n’est pas interdit de penser dans ces conditions, que le gouvernement de Nouakchott pourrait tout aussi bien s’être mis d’accord avec son voisin algérien pour transférer les activités les plus voyantes de l’organisation sur le territoire de celui-ci [xviii]. Alger verrait ainsi soumis à son influence directe deux des trois mouvements de libération du Sahara et, par leur intermédiaire, pourrait exercer une plus grande influence sur l’avenir d’un Etat saharaoui indépendant.

 

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[i] - en présence de Boumedienne, un premier échange de simple principe – mais secret – avait eu lieu en marge du sommet annuel de l’O.U.A. lequel adoptait par ailleurs une résolution sur le Sahara – dans le même moment était intervenu un décisif accord frontalier entre le Maroc et l’Algérie, confirmant les conversations et le traité de Tlemcen du 25 Mai 1970

 

[ii] - Moktar Ould Daddah dans ses mémoires : La Mauritanie contre vents et marées (Octobre 2003 . 669 pags disponible en arabe et en français) - observe à propos de Miferma : « Malgré la faiblesse de nos moyens dans tous les domaines, malgré les gros risques de tous genres que comporte une nationalisation, celle-ci était donc devenue indispensable. Heureusement, nos arrières étaient assurés par Si Boumedienne et son gouvrnement, auxquels je reste rconnaissant »,  p. 558. Pour l’intimité ds relations avec l’Algérie, et particulièrement la confiance qu’avait placée le Président en son homologue algérien, voir pp. 482 à 485

 

[iii] - en bas de page dans le texte de la note – Rabat souhaitait en particulier parvenir à un accord sur l’exploitation d l’important gisement saharien des phosphates de BU-CRAA concurrents des phosphates marocains

 

[iv] - en bas de page dans le texte de la note – ce qui n’est pas du tout évident… à moins qu le Maroc ne faasse pénétrer des éléments marocains au Sahara espagnol

 

[v] - non sans mal et beaucoup de traverses, la « révolution des oeillets » renversant le 25 Avril 1974, à Lisbonne, le régime salazariste continué par Marcelo Caetano, entend accorder sans consultation populaire ni en métropole ni en Afrique, l’indépendance inconditionnelle aux provincse d’outre-mer – BFF

 

[vi] - à la suite de l’état d’exception décrété lors de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka à Paris, deux tentatives avortées de coups d’Etat militaires : au palais de Skhirat, le l0 Juillet 1971, le lieutenant-colonel M'hamed Ababou, directeur de l'École militaire des sous-officiers d'Ahermoumou, avec l'appui du général Medbouh ; le 16 Août 1972, des aviateurs des Forces aériennes royales sous le commandement du général Mohamed Oufkir et le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane tentent d'abattre l'avion royal à son retour de la Francesource Wikipédia

 

[vii] - le Maroc a participé à la guerre dite du Kippour, déclenchée en Octobre 1973 par Anouar Al  Sadate

 

[viii] - en bas de page dans le texte de la note – Rabat a choisi l’Espagne – avec notre pays – pour parrainer son audition par la C.S.C.E.

 

[ix] - l’Espagne accordant ce statut d’autonomie interne au Sahara sous son admnistration, vient d’accuser, le 12 Juillet 1974, le Maroc devant les Nations Unies de vouloir annexer purement et simplement ce teritoire

 

[x] - en bas de page dans le texte de la dépêche – certains espèreraient même une aide en matériel des autres pays de la Ligue arabe et de la Chine

[xi] - par sa personnalité et par son parcours, Jacques Millot tranche avec la plupart des diplomates en poste à l’ambassade de France : il s’y trouve de 1974 à 1977, arrivant de Rabat où il a séjourné de 1970 à 1974. Officier d’active de 1950 à 1956, il a été intégré au Quai d’Orsay en 1966 et envoyé à Djeddah. Diplômé des Langues orientales, ancien élève de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, en second d’ambassadeurs ternes et n’aimant, ni ne comprenant la Mauritanie et celui qui l’incarne, ses dépêches atteste une empathie exceptionnelle avec le pays et le président Moktar Ould Daddah - BFF

 

[xii] - en bas de page dans le texte de la dépêche – commémoration des incidents d’El Aïoun du 17 juin 1970

 

[xiii] - en bas de page dans le texte de la dépêche – le remplaçant du correspondant de l’A.F.P., trop lié avec le Front, était intimidé et cessait de faciliter la publication des « communiqués militaires » de l’organisation – seront publiés par Le Calame à paraître le 26 Août prochain

 

[xiv] - en bas de page dans le texte de la dépêche – l’Ambassade d’Irak aurait ainssi aidé le front à ronéotyper certains communiqués et ’ouverture d’une représentation à Bagdad, comme à Nouakchott, Alger, Tripoli et ailleurs, aurait été envisagée par l’organisation

 

[xv] - en bas de page dans le texte de la dépêche – l’Ambassade de Pékin à Nouakchott aurait versé une aide financière modeste à des émissaires du front

 

[xvi] - * le 20 Août 1974, tandis qu’à Kinshasa, Hamdi Ould Mouknass est reçu par le président Mobutu Sese Seko : «  notre pays défendra ses droits par tous les moyens », le représentant permanent de l’Espagne aux Nations unies annonce que l’Espagne organisera sous les auspices et la garantie des Nations unies un referendum au cours du premier semestre 1975 à une date qui sera fournie suffisamment à l’avance et qu’en consultation avec les gouvernements intéressés, elle déterminera les modalités du déroulement du referendum – le roi Hassan II rejette jusqu’au principe-même de l’autodétermination si la question de l’indépendance est posée ; la seule question légitime est le maintien de la tutelle espagnole ou le retour au Maroc

* le 22 Août 1974, l’Espagne annonce un referendum au Sahara qu’elle administre depuis 1885 : indépendance ou rattachement à un pays voisin ; le Maroc proteste et, le 25, de retour à Nouakchott, le ministre mauritanien des Affaires étrangères répond aux campagnes marocaines :  l’esprit de Nouadhibou est rendu caduc par l’attitude présente des autorités de Rabat et la décision espagnole d’un referendum sous l’égide des Nations unies est un « pas en avant » - Hamdi ajoute, le 30, en escale à Dakar pour aller au Caire : le Sahara partie intégrante de la Mauritanie qui se soumettra cependant aux résolutions de l’OUA et de l’ONU - BFF

 

[xvii] - Centre d‘information et de formation du Parti

 

[xviii] - en bas de page dans le texte de la dépêche – certaines informations qui n’ont pu encore être recoupées font état cependant du maintien de la présence de certains groupes du front dans la région d’Aïn Ben Tili. Equipés d véhicules semblables à ceux de l’armée mauritanienne, encadrés par des instructurs algériens en tenue, lur mobilité leur permettrait d’être moins aisément repérables