El Béchir cogne sur la CPI

26 July, 2016 - 01:53

Le chef de l’Etat soudanais, Omar Hacen El Béchir, a vivement dénoncé l’action de la Cour Pénale Internationale (CPI), dans une allocution prononcée lundi à Nouakchott,  devant plusieurs émirs, chefs d’État  et de gouvernement à l’occasion de la cérémonie inaugurale du 27é sommet de la Ligue des Etats Arabes (LEA).

Le président soudanais a contesté  les poursuites engagées par la CPI contre sa personne, présentées  comme « une manouvre » des puissances occidentales « visant à saboter le processus de paix » dans son paix.

Omar El Béchir a par la suite dénié  toute  légitimité  à  la juridiction à compétence universelle,  dont « l’action purement politique,  est très éloignée du droit ».

 Il a également  évoqué « des faits de corruption au sein de la CPI, qui ont été plusieurs fois  rapportés par la presse ».

Le président soudanais est sous le coup de 2 mandats d’arrêt internationaux lancés par la CPI en 2009 et 2010.

Il est poursuivi par cette juridiction pour  10 chefs d’inculpation dont 5 relevant du crime contre l’humanité, « meurtres, extermination, transferts forcés de populations, tortures, viols», deux (2) infractions relatives au crime de guerre et trois (3) autres rattachées au génocide, selon le site officiel de la CPI.

Le théâtre  de ces crimes présumés  est la province soudanaise  du Darfour (Ouest) en proie à la rébellion de l’Armée de Libération du Soudan et du Mouvement pour la Justice et l’Egalité, combattue par l’armée régulière et des milices de 2003 à 2008.

Les troupes régulières et les milices  sont  accusées d’avoir commis des massacres à caractère ethnique sur certains groupes.

Depuis quelques années, le  rôle de la CPI anime  le débat en Afrique.

 Ainsi, une partie de l’opinion continentale dénonce « une justice à 2 vitesses portant atteinte à la souveraineté des Etats ».

En face, les ONG de défense des droits humains refusent « l’impunité » et la solidarité «du syndicat » des chefs d’Etat tout en  rappelant  que la CPI est une juridiction à compétences  résiduelles,  qui vient pallier aux défaillances des systèmes judiciaires nationaux.