Le FONADH dénonce l’accaparement des terres dans la vallée

27 October, 2016 - 18:07

Le Forum des Organisations  Nationales de Droits Humains (FONADH), un collectif d’une vingtaine d’ONG, dénonce l’accaparement des terres dans la vallée du fleuve Sénégal (Sud de la Mauritanie), à travers une déclaration rendue publique jeudi.

Une  pratique de la politique de «l’accaparement des terres de culture qui  continue à empoisonner la vie de paisibles citoyens dans cette zone, longtemps terre d’accueil », déplorent les ONG.

Le FONADH rappelle  que « les terres de décrue du Walo  ont pendant longtemps  (plus d’un millénaire) fait l’objet  d’un système traditionnel de gestion au Walo, au  Fuuta Tooro et au Guidimakha/Gajaaga ».

Ce régime de propriété  a traversé toute l’histoire. « Mais depuis quelques années, ces terres font l’objet d’une convoitise immodérée» qui se traduit par « des attributions en faveur de promoteurs sans souci des intérêts des paysans, des communautés villageoises  qui vivent de l’exploitation de ces terres ».

A titre d’illustration, la déclaration des ONG cite le cas d’une affaire en cours dans l’arrondissement de Dar El Barka (environ 300 kilomètres au Sud/Est de Nouakchott), portant sur « les terres fertiles  d’une cuvette ».

Un problème  impliquant plusieurs villages  dont les populations qui  vivent d’agriculture et d’élevage, refusent de se laisser déposséder de leurs terres  attribuées à des promoteurs, sans concertation.

Un problème sans solution depuis quelques années « malgré l’engagement répété des autorités au plus haut niveau,  de mettre fin à cette opération d’accaparement des terres, avec des engins toujours stationnés sur place, qui procèdent à des travaux ».   

 Le collectif met en garde contre « une situation grosse de tension, dont personne ne peut mesurer l’ampleur et les éventuelles conséquences, dans la mesure où les paysans sont déterminés à défendre au prix du sacrifice ultime,  leur source de revenus, en dépit des nombreuses exactions dont elles ont déjà fait l’objet ».

La source du  problème de l’accaparement des terres en Mauritanie est une loi aux dispositions fortement contestées,  adoptée en 1983 sous un régime d’exception.

La pratique de l’accaparement des terres est désormais considérée comme un crime contre l’humanité par la législation pénale internationale.