11 Juin 1976 & 10 Juin 2009

18 June, 2014 - 13:02

Réunion du Conseil national du Parti du Peuple à la suite de la tentative du Polisario sur la capitale & L’opposition au putsch refuse une reconduction de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf au poste de Premier ministre dans le gouvernement de transition

Le 11 Juin 1976, lendemain de la tentative du Polisario sur Nouakchott, se tient, pour la seconde fois de l’année, une session du Conseil national du Parti du Peuple mauritanien. Y participe pour la première fois une délégation de la 13ème Région, c’est-à-dire une représentation des militants de la Tiris El Gharbia, et il y est rendu compte des modalités de l’intégration ou « réunification nationale » 

« Conformément au mandat que la session extraordinaire du Conseil National lui a donné (le 31 Janvier précédent), le Bureau Politique National a procédé :

- à la création d’une région administrative dénommée Tiris El Gharbia, constituée du département de Dakhla, du département d’El Argoub, du département d’Aoussred comprenant l’arrondissement d’Aghoueinitt, du département de Tichlé auquel sont rattachés les arrondissements d’Inal et de Tmeimichatt qui relevaient de la 8ème Région. En même temps, La Guerra, constitué en département, avec un arrondissement à Bir Guendouz, est rattaché à la 8ème Région ;

- à la désignation des responsables administratifs et des cadres du Parti pour la région et pour le département de La Guerra. Ceux d’entre eux qui, de par les statuts de notre Parti, sont membres de droit du Conseil National, sont, je suis particulièrement heureux de l’annoncer, présents dans cette salle ;

- à l’investiture des candidats aux élections partielles qui seront organisées dans la région du Tiris El Gharbia et le Département de La Guerra pour donner un visage complet à notre Assemblée Nationale.

Il va de soi que l’intégration de nos compatriotes de la Tiris El Gharbia et du département de La Guerra, dans les autres rouages de la responsabilité publique, sera poursuivie activement.

Parallèlement à ces mesures un programme de développement tenant le plus grand compte de l’importance et de l’urgence des besoins de cette partie du territoire national chère à nos cœurs, est d’ores et déjà mis en œuvre. (…) 

Pour graver cette œuvre de fraternité retrouvée dans l’Histoire, je propose que le Conseil National fixe une Fête de la Réunification de la Patrie. » .

 

En fait, une nouvelle vie institutionnelle a commencé depuis l’été de 1975 pour la Mauritanie et tout laisse supposer qu’elle va s’enraciner tandis que la guerre subie pour une petite part du Sahara aura été davantage le moment d’une rencontre en profondeur du peuple mauritanien avec son armée…

 

Les étapes de la maturité ont été franchies : la révision des accords de coopération avec la France, l’introduction d’une monnaie souveraine, la réappropriation de l’exploitation du fer et le passage à l’acte pour le Sahara occidental. Rien de ces éléments n’est achevé, la relation franco-mauritanienne demeure décisive et référentielle, comment ne pas le constater dans l’actualité politique immédiate ? La réunification n’est alors que de peu de territoires, ni la Seguiet-el-Hamra ni le complexe Azawad ne sont ni ne seront incorporés et le Ouad Deheb (la Tiris-el-Gharbia), malgré son rattachement formel voté par l’Assemblée nationale le 19 Avril 1976 et son organisation en collectivités locales, le 31 Mai, sur le modèle de l’ensemble mauritanien, ne restera pas longtemps sous le drapeau vert… L’économie nationale enfin est amputée de bien plus dangereux aujourd’hui : la corruption et les favoritismes qu’elle n’était handicapée autrefois par des dépendances juridiques, financières et politiques. Mais l’instance nombreuse et hétérogène qu’est devenu à partir de l’été de 1975 le Bureau politique national, la fréquence des sessions d’un Conseil national qui n’avait été avant 1976 réuni qu’une seule fois[i], l’essai de  « premiers ministres » par grands domaines des compétences étatiques préfigurent la mue qu’envisageait Moktar Ould Daddah pour 1981 : le pluralisme des candidatures au sein du Parti et, selon son cadre à maintenir encore, à toutes élections pour le fonctionnement des pouvoirs publics. Le régime est décidément évolutif, discussif et délibératif. Mais répond-il à la conjoncture de guerre ?

 

La session du 11 Juin était prévue pour se tenir deux jours avant. Mais les 8-9 Juin, la capitale est attaquée à deux reprises par le Polisario. Son secrétaire général El Ouali [ii] est tué, ainsi que son adjoint. La population a accouru aux états-majors pour y recevoir des armes  (Le Calame du 6 Juin 2007 – chronique anniversaire) et le conseil des ministres qui se tenait juste pendant le premier jour de la tentative a été la scène d’un contraste demeurant dans les mémoires des participants. La panique de la plupart d’entre eux, et le calme quasiment surnaturel du président Moktar Ould Daddah [iii] ont frappé les mémoires. Dès le 10, à l’occasion de son accueil à l’Elysée, des lettres de créance de l’ambassadeur Ahmed Ould Ghnahallah, le président de la République française, alors Valéry Giscard d’Estaing en fait état.

 

C’est ce même Conseil national qui décide d‘honorer particulièrement les forces armées, à la demande de Moktar Ould Daddah : « Je propose en même temps que la Fête des Forces Armées et de Sécurité, déjà retenue au plan des principes par le 4ème Congrès ordinaire, soit fixée par le Conseil National. Ce sera une des plus dignes marques de reconnaissance de notre Parti et de notre Peuple pour l’esprit de sacrifice sans égal avec lequel elles se sont acquittées et s’acquittent de leur devoir face à des mercenaires écervelés qui ont reçu sur ordre de leurs maîtres d’Alger, des moyens extrêmement importants pour tenter de noyer l’échec de leur sombre besogne contre la réunification, dans des attaques aussi perfides que suicidaires, comme fut l’attaque contre notre Capitale. Hommage soit rendu à nos Forces Armées et de Sécurité qui ont constamment et vigoureusement relevé le défi pour anéantir ici, comme partout ailleurs sur le sol de notre Patrie réunifiée, ces hordes de mercenaires. »

 

 

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Le 10 Juin 2009,  les négociations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale dont la mise en place sera, pour la forme, décrétée par le président déchu depuis le coup du 6-Août-2008, commence mal. Elles auraient dû aboutir à une publication de la liste dès le 6 Juin, date retenue pendant six semaines unilatéralement par les putschistes pour le premier tour de leur scrutin. Quoique le principal parti d’opposition, le Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D.), réuni en congrès extraordinaire, ait investi le 8 son président comme candidat à cette élection, celui-ci et le Front national pour la défense de la démocratie (F.N.D.D.) refusent la reconduction à son poste du Premier ministre, nommé par les putschistes. Ahmedou Ould Wediaa, porte-parole du F.N.D.D. commente : « Le camp du général a proposé de reconduire Moulaye Ould Mohamed Laghdaf au poste de Premier ministre dans le gouvernement de transition. Mais l’opposition a refusé cette proposition. Nous ne l’avons pas refusé pour sa propre personne et ses propres qualités intrinsèques, mais plutôt pour ce qu’il symbolise en tant que Premier ministre de la junte qui continue d’incarner le putsch… et en constituerait la continuation ». Selon l’accord de Dakar, le Premier ministre doit être désigné par les partis soutenant le putsch mais après avoir obtenu l’assentiment des opposants au putsch. [iv]. La chaîne des événements prévus par l’accord entre les « trois pôles mauritaniens », tel que paraphé à Dakar puis signé à Nouakchott le 4 Juin, est donc en question, et par conséquent l’élection présidentielle qui doit se tenir, pour un premier tour de scrutin, le 18 Juillet suivant.

 

L’Union africaine et tout le « groupe de contact international » réaffirme alors que la date du 18 Juillet est impérative[v]. Leur émissaire à Nouakchott, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif déclare : « Nous lançons un appel à tous les acteurs politiques mauritaniens pour en tenir compte et travailler à la mise en œuvre des accords que nous sommes déterminés à  accompagner pour une sortie de crise consensuelle ». Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africain se réunit dans la soirée pour débattre des « derniers développements de la situation en Mauritanie ». Il « exhorte les parties mauritaniennes à se conformer à la lettre et à l’esprit de l’accord-cadre et à mettre en œuvre de bonne foi les engagements pris ». Sans doute, mais qui donc est de mauvaise foi ?

 

Cinq directeurs de journaux nationaux [vi] se lancent alors dans une « initiative de médiation » : « Nous étions présents pour la plupart à Dakar pour les négociations (du 28 Mai au 2 Juin). Nous avons décidé de poursuivre notre travail de sensibilisation pour ‘remuer’ les acteurs de l’accord-cadre, aux fins d’une application rapide de ses dispositions ». C’est ce que déclare Mohamed Vall Ould Oumère, en leur nom. [vii] Les journalistes rencontrent toute la journée du jeudi 11 les signataires de l’accord : Mohamed Ould Moloud, négociateur pour le Front anti-putsch, Sidi’Ahmd Ould Rayess, représentant les formations soutenant le putschiste et candidat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, et enfin Ahmed Ould Daddah. « Les trois pôles ont montré leur disponibilité à tout mettre en œuvre pour en finir dès samedi (soit le 13) et à surmonter les blocages actuels, notamment au niveau de la nomination du Premier ministre », expose le directeur de la Tribune.     

 

Le même jour, le R.F.D. vient en délégation à Lemden prier le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi de contribuer à ce que les opposants à Mohamed Ould Abdel Aziz ne mettent en face de celui-ci qu’un seul et unique candidat [viii]. Le président, quant à lui, veut surtout contribuer à éclaircir l’avenir en éradiquant les moyens du « putschisme », c’est-à-dire en faisant opérer la dissolution formelle de la junte, mais il se sent d’autant plus isolé que le F.N.D.D., non seulement a disposé par avance de sa signature et de sa démission pendant la négociation de Dakar, mais aligne maintenant plusieurs candidats à l’élection présidentielle. « Tout en conservant une coordination avec les forces du changement » Jemil Ould Mansour, président de Tewassoul (Rassemblement national pour la réforme et le développement R.N.R.D.), est investi le 14 Juin par le conseil national de ce parti islamiste [ix] tandis que le président de l’Assemblée nationale, militant de la première heure contre les militaires annonce le 15 sa propre candidature. Le chef de l’Alliance populaire progressiste (A.P.P.) qui dispose de cinq sièges à l’Assemblée sur les 95, minimise la pluralité de candidatures de l’opposition : « C’est une demi surprise pour nous parce qu’il y avait une tendance qui pensait qu’une union jusqu’au bout du F.N.D.D. durant cette élection serait difficile et que des candidatures multiples pouvaient constituer une autre forme envisageable » et surtout continue de soutenir les positions d’avenir du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi : « Nous perdons énormément de temps en raison du retard pris par l’application des accords de sortie de crise. On ne peut pas lui demander de démissionner alors que l’outil de son départ forcé, le Haut Conseil d’Etat (la junte), n’est pas dissous.» [x].

 

L’opposition, quoique de candidatures multiples, retrouve donc sa cohérence et sa cohésion : les institutions putschistes sont récusées autant par les partis la composant que par le président censément déchu. Une ligne forte s’est reconstituée à la mi-Juin, tandis qu’est dépassée sans être tenue la date du scrutin unilatéralement organisé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ould Kaïge

Prochaine chronique :

15.16 Juin 1963 - inauguration des installations de MIFERMA

&   

19 Juin 2009  - le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi conditionne son retrait à la dissolution de la junte putschiste

 

[i] - réuni du 25 Mars au 1er Avril 1970, à Tidjikja, le Conseil national du Parti du Peuple est surtout consacré à l’examen et à l’adoption formelle du plan quadriennal de développement, moyennant beaucoup d’injonctions pour des approfondissements ponctuels. Le rapport introductif du Secrétaire général insiste sur l’unicité de la responsabilité et le sens du Parti, les élections législatives pour qu’elles coïncident avec l’élection présidentielle. La tenue d’un Congrès extraordinaire est décidée pour Janvier 1971 auquel il est recommandé par avance « d’intégrer l’U.T.M. au Parti. Cette intégration devra dans son organisation, tenir compte de la spécificité de l’activité syndicale et de la nécessaire sauvegarde des intérêts des travailleurs ». Une Commission nationale d’études pour la préparation du Congrès est créée et les « jeunes cadres » opposants du séminaire de Nouakchott sont conviés à y participer. Ce sera le 2ème Congrès extraordinaire du Parti du Peuple, qui ne réunira finalement que du 1er au 7 Juillet 1971, décisif pour l’intégration d’une nouvelle génération et pour une identité linguistique plus assumée. C’est à Tidjikja que sont projetées, sans exécution ensuite, des commissions de conciliation et de développement sont instituées à tous les niveaux du Parti. L’ambiance y a été particulièrement libre au contraire des sessions de 1976 et de 1978, assombries par la guerre

 

[ii] - Avant de rendre compte de mon entretien avec El Oualy Ould Esseyed, un point d’histoire. Le Front de Libération du Sahara (F.L.S.) qui deviendra par la suite “le Polisario”, est né en République Islamique de Mauritanie au début des années 1970. Non seulement avec l’accord, mais avec l’aide et le soutien du Parti du Peuple et du gouvernement mauritaniens.

            Il est donc tout naturel qu’en Mai 1975 à Nouakchott où il séjournait souvent, je reçoive en audience, El Oualy Ould Esseyed, sur sa demande.

            Après l’échange traditionnel des salutations d’usage, mon interlocuteur me demande s’il peut “ en jeune frère me parler franchement de tous les aspects du problème saharien”. Après ma réponse positive, il me déclare : “... comme vous le savez, notre jeune mouvement est encore faible. Il manque de moyens, humains et matériels. S’il a pu mener quelques actions contre l’occupant espagnol, c’est grâce à vous personnellement et à votre gouvernement. Nous savons ce que cela vous coûte, de même que nous sommes au courant des menaces espagnoles de représailles. Cependant pour pouvoir mener efficacement sa lutte de libération nationale, notre mouvement a besoin de beaucoup de moyens, humains et matériels. Le premier pays auquel nous aurions voulu demander ces moyens est tout naturellement le vôtre, qui est en même temps le nôtre. Mais nous savons que les moyens de la République Islamique de Mauritanie sont limités et qu’elle a d’énormes besoins. Donc nous ne pouvons pas lui demander plus que ce qu’elle fait déjà pour nous et que nous apprécions à sa juste valeur. Un autre pays frère qui a d’énormes moyens et qui veut bien nous aider, est la Libye. Malheureusement, elle est géographiquement loin de notre pays. D’où beaucoup de difficultés pour recevoir son aide en logistique et matériels divers de lutte.

            Reste l’Algérie qui est, à tous points de vue, très bien placée pour nous aider. Et qui nous aide déjà considérablement. En particulier, en nous permettant de nous réfugier, à l’abri de son territoire, ce qui nous garantit contre les poursuites et les représailles des colonialistes espagnols. Mais entre frères, je peux vous dire que l’emprise algérienne est particulièrement lourde et souvent pénible. Je vous assure que si nous pouvions nous en passer,  nous l’aurions fait. Malheureusement, nous n’avons pas le choix ... Ceci dit, je vous fais respectueusement et fraternellement un reproche à cause de votre entente avec le Maroc contre nous. Vous envisagez, paraît-il, de partager notre territoire sans nous consulter ”.

            Je réponds en particulier au dernier point soulevé par mon interlocuteur, point relatif à notre entente avec le Maroc. A ce propos, je rappelle notre position exprimée officiellement et constamment depuis 1957. Cette position a été souvent communiquée et commentée à nos frères du Sahara par l’intermédiaire de leurs notables, les seuls interlocuteurs connus et reconnus dans le territoire : jusqu’à une date récente, il n’y avait pas d’interlocuteurs connus parmi la jeunesse dudit territoire. “ Pour réunifier notre pays après la libération de sa partie occupée par l’Espagne, nous préconisions un référendum d’autodétermination, persuadés que nous étions, que  nos frères loyalement consultés, opteraient pour leur intégration dans la partie déjà indépendante de la mère patrie : la République Islamique de Mauritanie. Mais avec les manoeuvres de l’Espagne qui, comme vous le savez, a “sahraouisé” un grand nombre de Mauritaniens, d’Algériens, de Marocains, de Maliens, une consultation organisée dans ce contexte ne pourrait aboutir qu’à une hispanisation, sous une forme ou sous une autre, de Ouad Dheheb et de la Saguya El Hamra. Pour éviter un tel résultat si préjudiciable à nos frères du Sahara et à nos intérêts nationaux, nous avons renoncé à la voie du référendum au profit d’une autre méthode de décolonisation : la négociation directe avec la puissance coloniale. Et comme dans cette affaire, la position du Maroc est incontournable, nous avons préféré coordonner notre action avec la sienne, pour exercer une pression plus forte sur l’Espagne afin de l’obliger à décoloniser le territoire, ce qui nous permettrait de réunifier notre Patrie ”.

 

            Je n’ai certainement pas convaincu mon interlocuteur, ce qui ne l’empêche pas de me remercier pour mes explications qu’il qualifie de “ franches et claires ”. Avant de nous séparer, nous convenons de nous revoir d’autres fois pour approfondir nos discussions car nous sommes tous les deux persuadés de la  solidarité de destin des deux parties de notre patrie commune : la Mauritanie. El Oualy m’avait fait une bonne impression. Correct, il semblait avoir de la personnalité et une formation politique certaine.

            Il reviendra, le 6 Juin 1976, à la tête d’une unité de son mouvement qui attaqua Nouakchott. Attaque à la suite de laquelle il trouvera la mort lors de la poursuite engagée par des éléments de notre armée.

Moktar Ould Daddah, la Mauritanie contre vents et marées (éd. Karthala. Octobre 2003. 664 pages ), pp. 644-646

 

[iii] -  ----- Original Message -----

From: Mohamed Abdellahi Kharchi

To: Bertrand Fessard de Foucault

Sent: Friday, May 30, 2014 12:55 AM

Subject: Re:

Vous me demandez de vous parler de MOD! Que vous dire ?

. . . Eh bien il y a certaines choses que vous ne connaissez peut-être pas et que je peux considérer même comme inédites. Ce qui est sûr, c'est que  MOD semblait imperturbable quand tout monde se perturbe:

1° L'Emir du Trarza Feu Habib m'a raconté qu'un soir ils étaient invités à la Présidence quand un grand lustre, probablement mal accroché, est tombé au milieu de l'assistance qui a réagi chacun à sa manière et c'est normal ! Eh bien MOD n'aurait pas eu  la moindre réaction. Et ça, c'est incroyable.

 2° Le soir où le Polisario a canardé la Présidence pendant le Conseil des Ministres, ces derniers ont tous paniqué:qui s'est mis sous la table, qui a couru , qui a fait le saute-mouton par dessus la table du Conseil !  Non seulement MOD n'aurait pas bougé de sa place, mais il se serait moqué de ses ministres en leur disant :CHEILE. Demandez à quelqu'un de vous expliquer ce mot!

 

----- Original Message -----

From: Sidi Mohamed Cheikh Abdallahi

To: b fdef@wanadoo. fr

Sent: Sunday, June 01, 2014 11:46 AM

Subject: Re :

Mon cher Bertrand,

. . . Concernant le Président Mokhtar, je le crois personnellement courageux, et même très courageux, au physique et au moral J'étais présent et le matin et le soir quand le Polisario a tiré. Je me rappelle que le matin le Président est sorti dignement par le chemin qu'il prenait normalement à la fin de nos réunions, sans précipitation. Je suis parti par la suite chez moi troublé par le fait qu'on allait apprendre que le Polisario nous a empêché de poursuivre notre réunion. Je n'ai pas pu résister au fait d'appeler le Président pour lui dire que nous devions reprendre le plus rapidement possible notre réunion pour rassurer notre opinion. il m'à demandé de dire cela à Mohamed Ali, ce que j'ai fait. Le soir, j'ai eu l'impression que la sortie était plus précipitée, mais j'avoue ne pas me souvenir de détails particuliers. Je n'ai pas entendu le mot "chaile" attribué au Président, mot qui veut dire: " ne vous précipitez pas au point de nous abandonner, de ne pas faire preuve de solidarité".

Amitié,

Sidi

 

[iv] - Agence France presse, Nouakchott – 10 Juin 2009, 21 heures 23

 

[v] - id° - 11 Juin 2009, 22 heures 29

 

[vi] - Le Calame, la Tribune, Al-Fajr (arabophone = L’Aurore) hebdomadaires et les quotidiens : Biladi et Quotidien de Nouakchott

 

[vii] - id° - 12 Juin 2009, 17 heures 45

 

[viii] - ----- Original Message -----

From: mabdallahi didi

To: Bertrand Fessard de Foucault

Sent: Friday, June 12, 2009 10:06 AM

Subject: Re: pensées

Mon Cher Bertrand,

Le FNDD et le RFD ont rejeté, avant-hier  la nomination ( reconduction ) de l’actuel PM. Depuis, le clan MOAA ne semble pas les avoir contactés. Probable que nous allions vers un réel blocage. J’ai appris ce matin  que MOAA aurait confié à l’un de ses ambassadeurs qu’il ne cédera pas sur le PM, sur la dissolution du HCE, et qu’il s’opposera à ce que je m’adresse à mes compatriotes à l’occasion de ma démission, à moins que mon adresse soit écrite par eux (sic ). Si, les autres parties, ne cèdent pas, il envisagerait de « mettre de l’ordre dans tout cela, par le recours à la force ».

Je suis, jusqu’à nouvel ordre, moins sévère que vous avec le FNDD. Il y a  certes des forces centrifuges mais il y a aussi une volonté réelle d’éviter l’éclatement. Le raidissement de MOAA, s’il se confirme, remettra les choses en ordre et je pense que le Front en sortira encore plus combatif. D’accord avec vous, pour ce qui concerne le RFD

Je maintiens la même position, qui a l’avantage de la simplicité et de la clarté : pas de démission tant que le HCE n’est pas dissous ; pas de préalable à la signature du décret de formation du Gouvernement qui devra néanmoins se faire nécessairement au Bureau du Président de la République, là où se signent les décrets.

Amitiés

Sidi

P.S. : L’envoi de ce message a été retardé de 24h, à cause de problèmes de connexion. J’espère que cela ne recommencera pas.

 

----- Original Message -----

From: mabdallahi didi

To: Bertrand Fessard de Foucault

Sent: Saturday, June 13, 2009 4:47 PM

Mon cher Bertrand,

J’ai reçu hier une délégation du RFD, comprenant « Doyen »,  (c’est ainsi que le Pt Mokhtar appelait Babah ), Ismail Ould Amar et Ould Lemmat, autre vice-président.

Des explications relatives à des divergences au sein du Parti m’ont été présentées comme explication et excuses pour le fait que la visite ne m’ait pas été rendue plus tôt.  L’objet de la visite était de me convaincre que pour barrer la route à MOAA, il faut au RFD et au FNDD présenter un seul candidat de préférence et, à défaut, un accord d’alliance. Ils veulent que j’aide à cela.

Je n’ai pas manqué, tout en étant resté sobre, de leur dire qu’à mon égard, et par rapport à certains principes démocratiques, ils se sont comportés.

Par ailleurs, je sens depuis hier soir que la Communauté internationale ne va pas me suivre pour ce qui concerne la dissolution du HCE. Je n’ai pas encore tous les éléments d’une solution qu’elle aurait mise au point, et dont elle espère que je l’accepterai. Les prochaines heures vont être importantes à cet égard.

Amitiés.

Sidi

 

[ix] - Agence France presse, Nouakchott – 14 Juin 2009, 21 heures 58

Ancien fondateur de l’Organisation étudiante islamique clandestine, élu député en 2006, Jemil Ould Mansour, plusieurs fois emprisonné par le colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, avait su son parti à référence religieuse, autorisé par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, qui l’avait même fait participer au gouvernement  en Mai 2008

 

[x] - Agence France presse, Nouakchott – 15 Juin 2009, 14 heures 39