Faits divers… Faits divers… Faits divers…

8 December, 2016 - 00:49

Détails du meurtre de Dar El Beidha

Dans les colonnes de notre édition passée nous évoquions le meurtre perpétré, la semaine passée, au quartier Dar El Beidha d’El Mina. Nous sommes en mesure d’en livrer, à nos lecteurs, quelques détails, d’après diverses confidences policières. Il y a une semaine, Sidi ould Yebba, un ressortissant de Tiguint adonné au transport interurbain ne donnait plus signe de vie, tous ses téléphones portables apparemment hors service mais sa famille ne s’en inquiétait pas, le pensant en déplacement au Guidimakha où il se rend souvent. Trois jours passent ainsi.

Au matin du troisième, une bourse de vente et achat de véhicules, non loin de l’ancienne centrale électrique verte, reçoit la visite d’une Toyota Hilux nouveau modèle. Visage enturbanné, son chauffeur se hâte d’en remettre les clefs au jeune homme qui l’accompagne et file. Une foule de « Samsars » et clients entoure aussitôt le véhicule. « A quel prix ton 4x4 ?», demandent-ils. « Deux millions », répond le jeune homme. Etonnés d’une telle proposition, on lui demande les papiers de l’engin. Le jeune homme les leur remet. « Comment t’appelles-tu ? – Moustapha ». Comprenant que le véhicule n’est pas enregistré au nom du jeune homme, les acheteurs le suspectent aussitôt et envoie discrètement quelqu’un chercher un agent de la brigade routière qui passe la plupart de son temps dans les bourses. Moins de cinq minutes plus tard, voilà le gamin embarqué à bord du véhicule au CSVP…

Il y crache au plus vite le morceau. Engagé par Sidi ould Yebba comme apprenti à Wompou, il y a dix jours, il a vu le transporteur empocher, en chemin, une importante somme d’argent. A Nouakchott, Sidi emmène son nouveau compagnon dans la maison où il habite seul, à Dar El Beidha. Et voilà notre Moustapha à murir le projet de mettre la main sur le pactole. Vers 19 heures, il quitte Sidi et prend contact avec son cousin Cheikhna qui habite au quartier poteau 11 d’Arafat. Vers une heure du matin, les deux bandits vont escalader le mur de la maison où dort le pauvre Sidi. Ils lui fracassent le crâne et le lardent de coups de poignard. Puis, assurés de sa mort, ils le couvrent avec un tapis et du linge, jettent ses téléphones éteints dans les WC et criblent la maison au peigne fin… sans parvenir à trouver le magot. Déçus, ils décident d’emmener le véhicule. Mais ils ne savent pas conduire et le poussent pour l’abandonner cent mètres plus loin, sur une place déserte. Le lendemain, ils embauchent un chauffeur qui conduit la Hilux vers la bourse, avec les suites susdites. Cheikhna et le chauffeur ont été arrêtés et le groupe transféré au commissariat El Mina 3 d’où ils ont été déférés et écroués.

 

Les hôtes de la mosquée 

La mosquée El Ibada est située à deux cents mètres au nord-ouest du commissariat de police Arafat 2. D’habitude, son imam et son muezzin sont les derniers à la quitter, après la prière d’El Icha. Ils n’en referment pas la porte d’entrée à clef, seulement celle de la concession, haute de trois mètres. Il y a quelques jours, le muezzin, qui rouvre toujours les lieux vers cinq heures du matin, y découvre un homme dormant, à bras ouverts, à la place de l’Imam. Il éprouve tous les peines du monde à le réveiller au point de le croire mort. Mais l’individu finit par ouvrir un œil puis deux, après le premier appel à la prière. Il se déplace alors au fond de la mosquée et s’y rendort. La prière va commencer et le voilà encore à ronfler. On se décide alors à le réveiller de force. A la fin de la prière, l’imam lui demande des explications sur cette irruption en ce lieu sacré. « J’avais peur », explique-t-il, « de me faire arrêter par une patrouille de la Garde ». Certains parlent alors de l’amener au poste mais l’imam choisit de le laisser repartir. Dans une autre mosquée, au Nord-ouest, on découvre, deux nuit plus tard, deux jeunes endormis. Lorsque les membres de la jamaa les réveillent pour prier soubh, ils sortent de la mosquée en titubant, hâtent le pas et disparaissent. « Des ivrognes notoires », ont commenté plusieurs riverains.

 

Un jeune homme grièvement blessé par un malfaiteur

Samedi 3 Décembre, vers 18 heures, Mohamed Salem ould  Yarba marche dans une rue d’Arafat, poteau 15. Un inconnu l’aborde brutalement et tente de lui voler son téléphone portable mais le jeune homme résiste. Son agresseur, qui n’est autre que Sidi Ali Boubou, tristement connu des fichiers de la police, lui plante alors son couteau en pleine poitrine. Grièvement blessé, Mohamed Salem est évacué d’urgence en réanimation, au CHN. Inquiets de la gravité de son état, ses parents se démènent pour l’évacuer à l’étranger. Quant à Sidi Ali Boubou, il a été arrêté et interné au commissariat d’Arafat 4.

Mosy