Mohamed Ould Abdel Aziz ou la tragédie autodestructrice d’un apprenti président

18 May, 2017 - 00:54

C’est l’histoire d’un candidat qui suscite une vague d’émotion et soulève beaucoup d’espoir à travers le pays, mais dont la présidence se révèle comme la plus catastrophique et la plus calamiteuse que la Mauritanie ait jamais connue. C’est l’histoire d’un candidat, parangon auto-déclaré de la transparence, de l’exemplarité, de la gestion sobre et vertueuse, mais dont le mandat aura été celui de toutes les dérives, de toutes les outrances et de tous les outrages à la bonne gouvernance. C’est l’histoire d’un Terminator politique de toute dernière génération, une sorte de Trump tropical sans allure ni culture, qui s’est publiquement engagé à « réduire son opposition à sa plus simple expression ». C’est l’une de ses rares promesses qu’il est en train de tenir. Et gare à ceux qui osent se mettre en travers de son chemin. C’est un régime de terreur qui est n train de s’abattre à guichets fermés sur la Mauritanie où le président menace, intimide, musèle, affecte, démet, radie, licencie et emprisonne tous ceux qui, aujourd’hui, tentent de lui bloquer l’étroite entrée du tout petit trou de souris dans lequel il espère s’engouffrer, pour conserver son pouvoir. Cet homme, au bout du rouleau d’une mandatrice presque nulle et non avenue, des scandales financiers, de bêtises politiques, d’absurdités économiques, constitue aujourd’hui, la plus lourde menace qui pèse sur la fragile démocratie mauritanienne. C’est l’histoire d’un président qui a transformé l’ensemble de l’appareil d’Etat en un redoutable instrument de persécution. La justice, la gendarmerie, la police, les renseignements, les impôts, les médias, toute la puissance publique, en état d’alerte et au service d’un homme, pour mettre au pas ses plus farouches contempteurs. La patrouille inquisitrice du pouvoir vole en escadrille pour mieux abattre tous les irréductibles qui refusent de rejoindre la petite basse-cour politique présidentielle. La famille, la belle famille du Chef de l’Etat et les amis du couple présidentiel, avaient capé les centres de décision politique et économique du pays. Le pays était devenu un casino géant où toutes le magouilles étaient permises, où certains escrocs, notoirement connus pour avoir trempé dans des affaires de corruption et de trafic de drogue, pouvaient avoir table ouverte. Ce président qui, dans les grands forums internationaux, n’a que les mots impunité, transparence et bonne gouvernance au discours pour attendrir ses sponsors et gourous étrangers, mais qui une fois dans le huis clos de son palais, est capable de bombarder un de ses partisans, inculpé pour faits graves et avérés de corruption. C’est l’histoire d’un président qui a l’art de se faire passer pour le Ghandi de l’exemplarité alors qu’il a les mains profondément trempées dans le cambouis de la gouvernance malpropre. Terrible désillusion d’une présidence qui flirte dangereusement avec les pâquerettes. Notre pays mérite mieux que ce gang de majordomes de Palais sans amour propre, définitivement éjectés de l’orbite effective des Mauritaniens, et qui risquent de provoquer une insurrection électorale contre un président qui  a fait de la transhumance politique, sa principale stratégie de conservation du pouvoir. Mais qui peut dénier au chef de l’Etat, son droit imprescriptible de choisir ses hommes et ses dames de compagnie dans sa course folle vers l’autodestruction. Ainsi va la Mauritanie sous Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

AHMED BEZEID OULD BEYROUCK

Chroniqueur Politique

PS : 

Je ne suis ni de l’opposition 

ni de la majorité présidentielle 

Je suis AILLEURS

« A BON ENTENDEUR, SALUT »