Retour au week end universel : Réactions divergentes

12 September, 2014 - 15:11

Le retour au week end universel suscite des réactions controversées. Si les autorités se félicitent d’une mesure destinée à rendre compétitive l’économie nationale : «il s’agit d’une décision qui  va permettre aux opérateurs économiques et administratifs qui sont liés à l’étranger d’améliorer leur compétitivité», avait déclaré Seyedna Ali
Ould Mohamed Khouna, ministre de la fonction publique de Mauritanie,
lors d’une conférence de presse, jeudi. « Il est clair que le fait de
ne pas être au même niveau que nos partenaires économiques nous cause
des pertes énormes mais je ne saurais vous donner des chiffres exacts» , indique le ministre. Des avis contraires ont été 
enregistrés.
Ainsi, la Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie
(CNTM) a rejeté jeudi le décret portant fixation du week-end à Samedi
et Dimanche et instituant une semaine de travail du lundi à vendredi à
partir du 1er octobre prochain. La CNTM trouve la décision des
autorités « contraire au texte de la loi 017 -2004 publié le 06
Juillet 2004 portant Code du travail et désignant dans son article
174 le vendredi  un jour férié ».  La CNTM souligne  que ce texte
évoqué interdit de faire travailler le même employé  plus de six jours
par semaine et le repos hebdomadaire ne devrait pas être inférieur à
24 heures d’affilée accordées obligatoirement le vendredi. « Et ce
sachant que les lois ne doivent pas être abrogées par des décrets »,
relève le communiqué.
Deuxième anomalie battue en brèche par la CNTM: ce décret « est
contraire au texte de la loi 017 -2004 publié le 06 Juillet 2004
portant Code du travail interdisant dans son article 170
de dépasser les 8 heures de travail par jour dans les entreprises non
agricoles tel que souligné à la lettre par le texte. « Il n'est pas
permis de dépasser la durée légale du temps de travail qui est de 40
heures par semaines et de 8 heures par jour dans les institutions
non-agricoles », peut-on y lire.
Sommant les autorités de revenir sur leur décision, la CNTM a appelé «tous les acteurs politiques, syndicaux et civils à s’opposer à ce
décret contraire à la loi à plus d’un titre et qui bafoue les  valeurs
culturelles et religieuses de la société »,.
Le député de Tawassoul Mohamed Ghoulam Ould El Haj Cheikh a récusé la
décision des autorités considérant  que « le fait de remplacer le
vendredi par le dimanche est un recul face aux acquis nationaux en
termes d’identité, de spécificité culturelle et d’indépendance ». Ould
Elhaj Cheikh, cité par Al Akhbar soutient que le vendredi est un jour
très important chez les musulmans car consacré à la purification et à
la préparation pour la prière.  « Je n'ai pas besoin de convoquer les
nombreux versets et hadiths pour rappeler le caractère magnifique du
vendredi », a-t-écrit.