Son Excellence l’ambassadeur monsieur Giacomo Durazzo, chef de la délégation de l’Union Européenne en Mauritanie, dans une interview exclusive : ‘’Nous avons entendu les déclarations du président de la République annonçant ...

14 December, 2017 - 01:03

... qu’il ne se présentera pas pour un 3e mandat et nous avons félicité le gouvernement sur cette question’’

 

Le Calame : Excellence, vous venez de présenter vos lettres de créance auprès du président de la République en tant que nouvel ambassadeur, chef de délégation de l’UE en Mauritanie. Quel est votre premier sentiment après avoir foulé la terre mauritanienne ?
Monsieur Giacomo Durazzo : C’est un sentiment de joie et de bonheur. Je suis très intéressé par cette région du Sahel, c’est une région qui connaît des défis importants et en laquelle l’Europe joue aussi un rôle important. Vous êtes nos voisins, vous êtes très proches de l’Europe. C’est donc, pour moi, un grand honneur que de venir ici. J’ai, de surcroît, travaillé en d’autres pays sahéliens, raison de plus de me sentir comme à la maison.

 

- Votre biographie nous apprend que vous avez officié  en Afrique de l'Est, au Maghreb (Tunisie) et au Mali. Vous connaissez donc bien le continent  qui  fait face, depuis quelques années, à la montée du terrorisme à visage islamique. Chargé,  pendant quatre ans, des  questions  de sécurité  à Bruxelles, comment appréciez-vous les efforts  déployés  jusqu’ici,  sur le terrain,  pour enrayer cette spirale de violence ?

- Je pense que c’est un très bon début, des efforts ont certes été accomplis mais le problème c’est que, de l’autre côté, les défis sont grands et deviennent de plus en plus grands, d’où les difficultés à  fournir ce qu’il faut d’efforts supplémentaires, pour faire face à cette situation et enrayer le phénomène. Ce sont des problèmes compliqués où se mélangent, disons-le, toute une complexité de facteurs. Des facteurs de sécurité générale, ceux liés aux réseaux de terroristes, trafics de drogue, d’armes et de migration, notamment de migration illégale, ceux relatifs à la sécurité de frontières immenses, longues et poreuses : tout ceci demande des efforts très  importants, à chaque pays et à toute la région. Ces efforts ne doivent pas se faire   au détriment des efforts pour le développement. Ce qui fait que les problèmes persistent, parce que, sans le développement, de tels phénomènes perdureront. Il  faut donc concilier cette approche, entre le développement, d’un côté, et la sécurité, de l’autre. C’est ce constat qui nous guide, depuis bientôt dix ans.

 

- Votre nomination intervient au lendemain du déploiement  et du lancement des premières opérations  des forces du G5 Sahel. Pensez-vous, qu’avec ce difficile début, le G5 Sahel  pourrait venir au bout des terroristes qui organisent une espèce de guérilla   au Mali et au Burkina Faso ?

- Je pense que c’est un bon début parce qu’au fait, ce qu’on a constaté, c’est  qu’aucun pays ne pourra jamais y arriver tout  seul, c’est clair, c’est un phénomène qui concerne l’ensemble de la région, un phénomène transfrontalier. Ces groupes ne connaissent pas de frontières, ils opèrent d’un côté comme de l’autre des frontières. Les réponses développées au seul niveau national se révèlent toujours insuffisantes, d’où la fondation du G5 Sahel. C’est une bonne initiative. Je souligne, d’ailleurs, le rôle positif de la Mauritanie, dans l’établissement de ce groupe de pays. L’émergence de cette  force conjointe, c’est  une première réponse à mutualiser les efforts entre les différents pays, à être soutenu par les différents partenaires. Maintenant, il ne faut pas se faire d’illusion : c’est quelque chose qui va prendre du temps, c’est un processus sur le long terme : on sait que les forces de défense des cinq pays concernés sont à des niveaux différents, certains sont plus  avancés que d’autres. Il y aussi des réticences, c’est clair,  un manque de confiance entre certains pays. Cela va prendre du temps pour se mettre en place. Mais l’important c’est de commencer et je pense que c’est un bon démarrage, tout en ne perdant pas de vue qu’on ne va pas régler le problème en quelques mois.  On doit parler plutôt d’années.

 

-Le G5 Sahel  peine à boucler le financement de sa force. Plusieurs rencontres se sont tenues  à ce sujet, les USA hésitent,  tandis que  les Saoudiens  ont décidé de mettre la main  à la poche. Que fait l’UE dans ce cadre ? Pensez-vous que sans argent, cette force puisse  pleinement  accomplir  la mission qui lui est confiée ?

- L’UE a déjà fait beaucoup, c’était le premier partenaire à annoncer sa contribution, d’un montant de 50 millions d’euros, et c’est un peu ça qui a déclenché celles d’autres partenaires. Je pense qu’on est en train d’y arriver, c’est un processus qui prend un peu de temps, là aussi, au niveau des partenaires, il faut que chacun y trouve son compte. Il y a eu plusieurs étapes, des réunions, des conférences, il y en a encore ; au mois de Décembre, il va y en avoir à Paris, et, probablement dans le courant de l’année prochaine, à Bruxelles, pour les donateurs. Donc, petit à petit, on construit le financement. L’idée, c’était de faire démarrer les choses, pour que cela fasse boule de neige et que les autres partenaires se retrouvent aussi. Je pense que là, maintenant, avec de nouveaux, partenaires, on doit y arriver.

 

- Mais jusque-là, les pays concernés n’attendent des financements que de l’extérieur, ne doivent-ils pas mettre la main à la poche, puisqu’il s’agit de leur propre sécurité ?

- Si les pays concernés doivent participer, ils participent déjà, en fournissant les troupes, en mettant leurs propres moyens à disposition, et il est évident que ces moyens sont limités. Une contribution a été fixée, pour chaque pays, je pense que c’est  dix millions d’euros chacun, avec des contributions en natures tout aussi bien fixées. Mais, comme j’ai eu à le dire, l’effort de guerre est très coûteux, et il ne faut pas qu’il se fasse au détriment du développement ; il s’agit de pays avec des ressources limitées, des budgets restreints. On reconnaît donc qu’il y a aussi un effort à fournir de la part des partenaires, surtout parce que le problème est un problème commun, on le reconnaît tous, ce n’est pas simplement un problème interne à ces pays, c’est un problème aussi pour les pays européens, avec impact direct : le trafic de drogue mène à l’Europe, le problème des migrants touche l’Europe, le terrorisme, idem… On doit donc identifier, ensemble, les problèmes et les solutions, et appuyer, tous ensemble, pour ces solutions deviennent opérationnelles.

 

- L’UE est un des principaux bailleurs de fonds de la Mauritanie, sinon, le  principal. Pouvez-vous nous rappeler brièvement ses domaines d’intervention  et  leur enveloppe ?

- Vous faites bien de dire que l’UE est un partenaire de longue date de la Mauritanie, on est là depuis l’indépendance, pratiquement. Mais c’est aussi un partenaire important, en termes de volume financier. Le chiffre d’affaires de l’Union Européenne en Mauritanie, avec tous les contrats qu’on est en train d’y exécuter, est évalué actuellement à 300 millions d’euros. Maintenant, en ce qui concerne le cadre plus particulier de ce qu’on appelle le FED, le Fonds Européen pour le Développement, nous sommes dans l’exécution du 11e FED qui a reçu une dotation de 195 millions d’euros.

 

Il est en cours d’exécution et sera complété en 2019. Il intervient sur trois secteurs focaux. Le premier, c’est le développement rural – agriculture et élevage – qui est une des ressources importantes du pays. On essaie évidemment d’en renforcer les filières, les structurer, du producteur jusqu’au consommateur, pour les rendre plus efficaces, plus modernes et plus performantes. Le deuxième secteur très  important, c’est celui de la justice. L’UE est le partenaire traditionnel de ce secteur. Nous avons engagé, avec le gouvernement, le soutien  au  programme  important de réformer la justice. Avec l’objectif de la rendre plus performante, plus efficace, plus indépendante, et répondant mieux au besoin de ses citoyens.  Et le troisième secteur est le celui de la santé. Votre système actuel peut s’améliorer. On appuie donc pour améliorer son efficacité  notamment  au niveau de la santé de base. Moins au niveau, donc, des hôpitaux qu’à celui des petites structures, comme les dispensaires et postes de santé, pour obtenir un système de santé plus accessible,  efficace et pérenne. Je crois que ce sont, là, les trois secteurs fondamentaux de notre appui. On poursuit d’autres interventions, avec le fond fiduciaire, pour, à peu près, 60 millions d’euros, et diverses lignes budgétaires. Ça, c’est la coopération au développement. Enfin, on entretient aussi un  accord de pêche, c’est le plus important que nous avons avec un pays. Il offre des licences aux flottes européennes qui viennent pêcher dans les eaux mauritaniennes. Cet accord génère en moyenne   60 millions d’euros, chaque année, sans compter l’appui sectoriel à la pêche artisanale, c'est donc un appui dans un secteur d’intervention très important qui vient s’ajouter à celui de la  coopération.

 

- Les partenaires au développement, dont l’UE, auraient refusé de financer le referendum organisé par le gouvernement mauritanien, le 5 Août dernier. Est-ce simplement  parce qu’il n’y avait pas de consensus  de la classe politique mauritanienne  ou y avait-il d’autres raisons ? Si oui, lesquelles ?

- Le soutien aux processus électoraux est quelque chose qui se négocie  et se planifie bien à l’avance, c’est un  processus qui intervient longtemps en amont, pas seulement durant l’élection, mais dès la phase pré-électorale, au moins une année avant, puis durant l’élection et même après pour en assurer le suivi. C’est, plus généralement, quelque chose qui se prépare  deux à trois ans à l’avance. Or  nous n’avons pas été saisis, par le gouvernement mauritanien, pour ledit referendum, nous n’en avons reçu aucune demande : nous n’avons pas financé cette consultation, parce que, tout simplement, ça n’a pas été demandé. Dans le cas contraire, nous allions analyser la demande et aurions décidé, en conséquence..

 

-L’opposition mauritanienne, incarnée principalement par le FNDU  et le RFD  qui ont mis en place un G8,  à la veille du referendum  du 5 Août,  dit ne pas comprendre le « silence »  pour ne pas dire  l’ « indifférence » de la Communauté internationale, en particulier les  principaux  partenaires au développement  du pays (UE, France, Allemagne et Espagne),  sur la tension politique vécue,  depuis  le coup d’Etat d’Août  2008, notamment sur la question du 3e mandat  évoqué lors du dialogue  politique de 2016. Pourquoi l’UE n’a rien tenté pour rapprocher le pouvoir et son opposition dite radicale ?

- Je crois que c’est un domaine  où il faut être prudent et discret, parce que c’est un domaine éminemment politique et important pour le pays, on ne doit pas être perçu comme un facteur d’interférence. Ceci dit, on observe, on regarde, on écoute. Je vais avoir une rencontre avec tous les partis politiques, aussi bien ceux de la majorité que de l’opposition. C’est clair qu’on assiste à une période de tension, à une confrontation qui n’est pas favorable à établir un climat apaisé, nécessaire, si l’on veut  aller à des élections libres et transparentes,. Maintenant, la discussion et les négociations doivent se faire entre les partis, ce n’est pas à nous d’imposer une solution, c’est, clairement, une discussion qui doit se tenir entre eux. Si dans le cadre de ce dialogue, s’amorce une véritable entente, et si l’on demande, alors, à un partenaire comme l’Union Européenne de faciliter et d’appuyer le processus, nous serons tout à fait disponibles à le faire. Mais ce n’est pas à nous d’arriver avec une solution tout faite, nous sommes simplement prêts à soutenir ce dialogue, si l’on nous le demande. 

 

- L’UE pourrait-elle s’abstenir de financer  les prochaines élections  municipales, législatives et présidentielle  de 2018 et 2019, si jamais les différents protagonistes  ne réussissent pas à trouver un consensus  autour de  ces échéances capitales ? Entendez-vous  faire  quelque chose dans ce cadre, avec les principaux  bailleurs de fonds de l’UE, après votre installation ? Sans justement ce dialogue, ne craignez-vous pas que l’opposition boycotte ces scrutins ?

- Ce serait dommage, puisque le processus électoral doit être inclusif, libre et transparent. Ce serait vraiment dommage si l’on n’y arrivait pas. Je me permets de souligner, ici, que nous avons entendu très favorablement les déclarations du président de la République annonçant qu’il ne se présentera pas pour un 3e mandat et nous avons félicité le gouvernement sur cette question. Dans un cadre où il y a, malheureusement, d’autres pays affectés par ce problème,  je pense que la Mauritanie a fait un grand pas en avant. Maintenant, les partis doivent se mettre à table, discuter entre eux, trouver comment gérer leur différend, et si, comme je l’ai dit, il y a besoin d’un facilitateur, de quelqu’un  qui puisse aider  le processus, faire médiation, pondérer les discussions, nous sommes disposés à le faire, avec d’autres partenaires. Je dirais donc ceci : espérons que, dans les mois à venir, le climat puisse s'améliorer  et que la raison prévale,  pour que les gens puissent enfin se parler.

 

- L’opposition mauritanienne crie à la restriction des libertés, depuis quelque temps. Elle avance, pour arguments, l’arrestation et les répressions de ses manifestations, la détention  du sénateur Ould Ghadda, dans le cadre du dossier  « Bouamatou et consorts », le placement sous contrôle judiciaire de sénateurs, de journalistes et de syndicalistes. Partagez-vous  ce sentiment ? A votre avis, y aurait-il péril en la demeure, après des efforts  dans le domaine des libertés ?

- Je dirais, fondamentalement, que l’Union Européenne appuie l’expression pacifique des opinions, y compris par les manifestations, dans les cadres légaux prévus par  l’Etat de droit, garantissant la  capacité des acteurs à pouvoir s’exprimer librement. Par ailleurs, je constate, quand même, qu’au niveau de la presse, il existe une certaine liberté d’expression : les media existent, sont là, peuvent s’exprimer, et  le font de manière  libre ; plus libre, même,  qu’en d’autres pays de la sous-région…

 

- Certains de leurs patrons sont, quand même, sous contrôle judiciaire, depuis quelque temps…

- Je ne vais pas rentrer dans les cas spécifiques, parce que, justement, ce sont des cas pendants devant la justice, il faut qu’elle puisse faire son travail de manière, libre, indépendante et efficace. C’est d’ailleurs pour cela que nous en soutenons les réformes dans ce secteur. Il est important d'atténuer les  tensions et crispations, que les rendez-vous électoraux risquent de les exacerber. Nous, nous appelons vraiment à éviter les violences et à instaurer le dialogue. Et je crois que c’est ce que les acteurs politiques mauritaniens doivent faire, sinon, il y a péril  et risque d’augmentation des frustrations et d’éventuelles  violences, à l’approche des prochaines échéances électorales.

 

- La vente aux enchères des migrants africains, en Libye a suscité un vif tollé de protestations et condamnations. Les Africains et les  Européens se rejettent la responsabilité. Les premiers de n’avoir rien fait pour retenir, chez eux, leurs concitoyens, les seconds d’avoir fermé leur frontière sud et de chercher à bâtir des hot-post, en Libye. Que faire pour régler cette question  qui met en péril nombre de vie de jeunes immigrants ? Que fait l’UE en ce sens ?

- Ce qui vient d’être révélé, en Libye, tout le monde le connaissait. C’est odieux  et inacceptable. C’est quelque chose de très, très grave. Je pense qu’au moins, tout le monde en a pris conscience,  maintenant, et l’on ne peut plus se cacher derrière cette vérité. C’est un problème très complexe, la Libye est en train de vivre une transition difficile, avec des institutions et un gouvernement qui n’arrivent pas à maîtriser complètement  la situation,. Il y a des responsabilités à tous les niveaux : au niveau européen et dans les pays de départ de ces immigrants. A cet égard, le sommet UE-UA, à Abidjan, les 29 et 30 Novembre dernier, a permis de consolider et poursuivre le travail  entre l'Afrique et l'UE lancé lors du Sommet de la Valette.. D’ailleurs, on a monté ce qu’on appelle une  « Task-force », une opération d’urgence. Vous allez maintenant entendre que de plus en plus de gens vont être rapatriés chez eux. J’écoutais RFI ce matin, le gouvernement du Niger est en train d’évacuer ses migrants de la Libye. Ce type d’opération, menée avec l’appui de l’Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), vous allez en entendre parler de plus en plus souvent. On va essayer d’aller très vite, pour ramener ces  gens chez eux. On n’en connaît pas le  nombre exact mais  on évoque des centaines, voire des milliers de personnes à rapatrier et, malheureusement, il n’y a pas d’alternative. Après, il y a toute la question de la migration. Comment promouvoir la migration légale ? La migration est toujours considérée comme négative, alors qu’elle ne l’est, évidemment, pas toujours. Elle existe depuis que l’homme existe, il a toujours migré, d’ailleurs, on est tous Africains : l’homme est né en Afrique et l’on est tous, quelque part, africains. Mais cette migration doit se faire  de manière concertée, coordonnée : il faut la gérer pour qu’elle ne fasse pas problème. Malheureusement, ça, on n’y est pas toujours  arrivé. Puis, il y a  la question  des réfugiés  qui fuient des régions en guerre, où il n’y a pas de liberté d’opinion : ce ne sont pas des migrants, il faut  les séparer de ceux-ci, ils ont le droit de partir, ils ont le droit d’être reçus chez nous et nous avons le devoir de les recevoir, parce qu’il y a des conventions internationales qui régissent de tels cas. Après, il y a la question des gens qui partent pour améliorer leurs conditions de vie. Ça, il faut le gérer spécifiquement, il faut donner la possibilité, à ceux qui le veulent,  de réaliser leur souhait mais dans les conditions des pays d’accueil, d’autant plus qu’on ne peut pas ouvrir nos portes et accueillir tout le monde, ce n’est  pas possible et il faut que les pays africains prennent  mieux et clairement leurs responsabilités. Il faut améliorer la situation économique, la situation sociale, la gouvernance de chacun de ces pays, pour éviter que  ses citoyens veuillent le quitter pour un monde meilleur. Je crois donc qu’il y a du travail à mener de tous les côtés. Le cas de la Libye a en fait un peu  explosé le problème. Maintenant, tout le monde est sur la même  longueur d’ondes, il faut se mettre à table pour travailler à des solutions saines et durables. 

 

- Qu’attendent les partenaires des pays africains pourvoyeurs de migrants ?

- C’est là-dessus, disons-le, que nous dialoguons avec tous ces pays, pour renforcer et  améliorer les conditions de vie.  C’est, par exemple, le cas du Plan d'Investissement Extérieur de l'UE, vaste  programme d’investissement que l’Europe va  mettre en place, dans tous les pays africains, pour produire des emplois,  former les gens, attirer les investissements, parce qu’il y a besoin de capitaux, il y a besoin d’investisseurs. Mais pour cela, il faut améliorer les conditions de gouvernance économique, améliorer les conditions du climat des affaires, minimiser les risques des investissements étrangers, redonner, aux entreprises privées les possibilités de réduire les risques d’investissement : ça, c’est une contribution concrète  de l’Union Européenne qui doit se mettre en place dans les prochains jours.  Mais, comme je l’ai déjà dit, les pays africains doivent eux  aussi jouer leur pleine partition, c’est un travail partagé.

 

Propos recueillis par Dalay Lam