Encore une déception de la communauté wolof

17 September, 2014 - 10:07

Les titres des articles publiés récemment sur Cridem expriment bien la déception et l’amertume ressentis par certains membres de cette communauté qui pensaient  que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz allait corriger une injustice qui est l’absence de représentant de la communauté wolof au sein du nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Yahya Ould Hademine.

Et pourtant, de multiples voix se sont élevées auparavant (intervention du colonel à la retraite, Yérim Fassa sur RFI, ma déclaration de candidature à l’élection présidentielle de juin 2014, etc.) pour insister sur ce manquement, source de frustration et de questionnement sur les mobiles réels des autorités à maintenir à l’écart  la composante wolof des équilibres nécessaires dans la formation des gouvernements et la direction des établissements publics et autres institutions de la République. Nul doute que les wolofs disposent de cadres compétents dans divers domaines, nous ne cessons de le répéter et qu’il ne s’agit nullement d’une dynamique communautaire (repli identitaire) mais d’une revendication légitime tenant compte de la configuration socioculturelle et politique de notre pays. L’objectif est effectivement de renforcer la cohésion nationale et de ne marginaliser personne par un mécanisme créateur de ressentiments  contrairement à ceux qui font de la division idéologique et culturelle leur fonds de commerce.

La stabilité de notre pays dépend en grande partie de la capacité de ses dirigeants à répondre aux exigences sociales et politiques et à lénifier les tensions susceptibles de produire des situations de crise.

En tout état de cause, cette question de la représentation de la communauté wolof,  à laquelle j’appartiens, constitue une préoccupation majeure que les autorités doivent régler afin de réparer une injustice qui s’est inscrite dans la durée malgré les différentes promesses qui tardent à se concrétiser dans les agendas politiques.

Notre pays a besoin de l’ensemble de ses citoyens et de leur visibilité pour se mobiliser face aux défis de développement économique, politique et social.

Par Moussa Diaw, professeur de science politique, spécialiste des relations internationales, Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal).

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