Lettre ouverte à son excellence Monsieur Mohamed Ould AZIZ, Président, République Islamique Mauritanie : Le processus de régionalisation en cours

1 February, 2018 - 01:12

La régionalisation est un transfert de compétences de l’État à des institutions distinctes de lui, ici, les collectivités territoriales. Celles-ci bénéficient alors d’une certaine autonomie de décision et de leur propre budget (principe de libre administration) sous la surveillance d’un représentant de l’État (l’autorité de tutelle). Ce n’est pas un supérieur hiérarchique, il vérifie simplement la légalité des actes émis par les collectivités territoriales. Ce contrôle est la contrepartie nécessaire du principe de libre administration des collectivités et rappelle le caractère unitaire de l’État. Cette relative autonomie permet aujourd’hui de traiter la diversité des situations locales afin d’y apporter des réponses adaptées.

Ainsi dans le domaine de l’enseignement, la région, et non le ministère de l’Éducation nationale, décide et assure la construction ou la réparation des écoles nécessaires sur son territoire. Il peut même en devenir propriétaire avec la loi  aux libertés et responsabilités locales. Il ne faut pas confondre la régionalisation avec la déconcentration. Celle-ci consiste aussi en une délégation de compétences à des agents ou organismes locaux, mais ces derniers relèvent de l’administration d’État. A la différence de la régionalisation, ils sont soumis à son autorité et ne disposent d’aucune autonomie.

 

Le mouvement de régionalisation doit contribuer à transformer la société Mauritanienne. Avec le transfert de pouvoirs nouveaux aux élus locaux, afin de permettre les attentes de la démocratie, et des citoyens de s’exprimer mieux qu’auparavant et d’apporter des réponses plus concrètes aux nombreux problèmes auxquelles nos régions sont confrontées pour leur développement.

 

Nous espérons que la révision constitutionnelle du 05 aout 2017 va permettre de mieux  relancer le processus de décentralisation engagée depuis. 

 

 

En revanche, la nouvelle stratégie requiert plus particulièrement un changement radical de comportement, d’approches et des pratiques au niveau des autorités publiques, des bailleurs de fonds et de la société civile. Un esprit de compétence de bon sens avec une culture de rendre compte « Un mot : la discipline ».

 

Pourquoi évaluer ?

Le processus de démocratisation et de décentralisation en cours laisse de plus en plus de place aux acteurs locaux. Les opérateurs doivent tenir compte de l’ensemble des initiatives issues des milieux où ils agissent et s’intéresser davantage aux bénéficiaires directs de projets ou programmes financés. 

 

Le renforcement des capacités en vue de permettre à notre pays de disposer des ressources humaines, et d’un cadre de vie institutionnel en adéquation avec ses ambitions en matière de démocratie et de développement. En effet, le nouveau contexte de la croissance et du développement caractérisé par la prépondérance, rend impérative une amélioration significative de la performance des capacités techniques et organisationnelles des collectivités territoriales et de l’administration publique de notre pays.

 

La prise en compte du concept de développement durable doit conduire, entre autres, à chercher dans son environnement les moyens d’identifier les changements produits par l’action et leur durabilité.

 

Le critère d’impact des actions de développement est de plus en plus fréquemment utilisé comme moyen d’évaluer leur réussite à moyen et long termes. Il faut prendre du recul et se doter d’un système spécifique de repérage, de collecte et de tri de l’information :  

• Suivi / évaluation,

• Suivi / capitalisation

L’accompagnement de l’action par un dispositif de suivi à partir d’évaluations régulières et de capitalisation des acquis est le moyen de connaître ce que l’on fait, ce que l’on pourrait faire et ce que l’on pourra faire à l’avenir. 

 

 

 

 

  Diallo Abdoulaye Mamadou

 Economiste-évaluateur des projets