La Nation étouffe et les menteurs se tairont

22 February, 2018 - 00:40

Il ne peut y avoir de vraies libertés et dignité sans les droits économiques.

 

‘’Quand on peut tout ce que l’on veut, il est difficile de vouloir ce que l’on doit’’

                                                                                                           « Luis XIV »

L’arbitraire, la bureaucratie, le gaspillage, le népotisme sont la maladie pernicieuse des peuples, sous-développés et particulièrement de ceux qui sont soumis au pouvoir absolu. Quand cette maladie atteint un pays, elle le submerge et finit par gangrener tout le corps social. Cette maladie a été inoculée à notre pays par Mohamed Ould Abdel Aziz. La démocratie au lieu d’avancer, recula. Les droits de l’homme, la dignité du citoyen furent emportés par le vent…

Est-ce que la situation du pays peut basculer et devenir incontrôlable ? La question interpelle tout le monde. On se la pose en redoutant une réponse positive. Il est vrai que la Mauritanie vit au bord du précipice depuis trop longtemps. Chômage, insécurité, flambée des prix, corruption, faiblesse des services publics et de l’Etat, libertés menacées… Face aux difficultés et aux craintes qui s’amoncellent, les mauritaniens sont de plus en plus nombreux à exprimer dépit et colère. Il ne peut y avoir de vraies libertés et dignité sans les droits économiques. L’injustice comme une lèpre, dévore tout le corps social du pays ! Quand un système politique échoue lamentablement et qu’il mène tout le pays aux pires difficultés, les dirigeants remplacent l’analyse objective par le bluff. FIASCO économique, FIASCO social, FIASCO politique, FIASCO diplomatique. L’échec est total et dans tous les domaines hélas ! La Mauritanie de AZIZ à l’exemple de la grenouille de la Fable qui veut se faire aussi grosse que le bœuf se nourrit et s’enfle de bourrages de crânes et de slogans. Le mensonge finira par la tuer. Le pouvoir est effrayant parce qu’il est autodestructeur, ‘’ et dans le cas de AZIZ, c’est pathologique’’. Personne dans son entourage, n’ose dire la vérité au Président. On connaît le mot de Luis XIV : ‘’Quand ont peut tout ce que l’on veut, il est difficile de vouloir ce que l’on doit’’. Ministres, ils sont résignés à recevoir du Cabinet du Chef de l’Etat l’essentiel des impulsions gouvernementales. Députés, ils obéissent quand l’ordre leur est donné, et leur opinion change aussi souvent que change l’ordre. Ensuite, pour mieux asseoir sa mainmise politique sur le pays, AZIZ choisit de redessiner les institutions du pays. Innovations tout azimut par la création de toute une kyrielle d’organes  au contenu indéterminé. Arrivée en masse d’hommes et de femmes au profil inconnu dans les ministères ou dans la fonction publique. Sabordage des repères dans la haute fonction publique. Mise à l’index de certains grands commis de l’Etat. AZIZ a apparemment cassé le socle sur lequel repose la république mais aussi son pouvoir. En gouvernant avec des béquilles (agences et conseillers aux pouvoirs indéfinis), il a fait perdre à l’Administration son aura. L’armée, la police ou la gendarmerie ont aussi subi cette « vengeance ». Bref, tout était mis en branle pour faire payer à l’Etat la loyauté des servants du régime Tayaïste. La police, et la gendarmerie ont eu beaucoup de mal à convaincre de leur impartialité dans le traitement des affaires, parce que sans la coupe du régime qui a promis ses hommes. ‘’Deux Républiques dans une, Hélas ! Trois fois Hélas ! L’une à genoux, sans repère, déçue,  frustrée, voire trahie et l’autre, une véritable industrie de fabrication en séries d’une nouvelle classe bourgeoise se payant des villas de luxe et des voitures rutilantes.’’ Le renchérissement du coût de la vie, la faillite du système éducatif, les défaillances dans les secteurs de la santé et de la sécurité publique sont autant de maux dont souffrent plus que jamais les Mauritaniens. Hélas ! Trois fois Hélas !!! « Les Mauritaniens sont fatigués. Je dirais même qu’aujourd’hui, ce sont des morts-vivants ». Les fonctionnaires de l’Etat, ils sont réduits à attendre stoïquement les « fins de mois l’augmentation des salaires, une misère ». Parce que la solde, ils n’ont plus l’occasion, que de la « toucher » pour aussitôt la dépenser jusqu’à  la  dernière ouguiya hélas ! Encore que le salaire est  loin de couvrir les  frais de la nourriture, entre autres besoins. Voilà désormais le lot quotidien des fonctionnaires hélas ! LES PARADOXES DU « SYSTEME AZIZ ». Les Mauritaniens par le système politique et économique qui les a malmenés et pressurés  jusqu’à la limite de l’humainement supportable. Comment en est on arrivé là ? Une des dimensions essentielles qui caractérisent le président Aziz reste sans doute la capacité extraordinaire d’orchestration et de manœuvre pour garder le fauteuil présidentiel. L’UNIVERSITE MAURITANIENNE, transformée en ghetto qui produit des chômeurs, se trouve dans un état de décrépitude morale et physique avancé, avec des équipements obsolètes, des effectifs pléthoriques, un personnel tant enseignant qu’administratif et technique à bout des sacrifices consentis pour sauvegarder un  niveau et un prestige encore intacts. DANS LE SECTEUR DE LA SANTE, notamment l’accès aux soins, la protection maternelle et infantile, l’assistance aux personnes de troisième âge, le niveau du service offert a considérablement baissé en raison d’infrastructures mal entretenues, insuffisantes inégalement réparties et de l’insuffisance en personnel. Les coûts d’accès deviennent insupportables pour les populations obligées de plus en plus à se tourner  vers la médecine traditionnelle. LE MONDE RURAL attend depuis de longues années un possible accès à des techniques éprouvées en Asie et en Europe, qui le libère enfin d’une dépendance paupérisante et humiliante. LA LUTTE CONTRE LA GRANDE PAUVRETE ne peut se réduire en une proclamation lancinante, lassante et démagogique, formulée sous le vocable inadéquat de la demande sociale. La pauvreté est générée par le double phénomène de l’abandon progressif des priorités sociales et par un gaspillage de plus en plus accentué des ressources de la communauté nationale dans des opérations ou dans  des programmes sans aucun lien avec les populations. Là réside une responsabilité grave  de la puissance publique.  Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas un politicien, au sens classique du terme. Aujourd’hui aucun homme, seul, ni aucun parti politique ne sauraient se vanter de pouvoir relever, de manière exclusive tous les défis qui nous interpellent. Ce n’est qu’unis dans la diversité et dans le libre choix des programmes de redressement que les Mauritaniens parviendront à faire face à la situation. Il est plus qu’urgent qu’un FORUM  sur : ETHIQUE, POLITIQUE et POUVOIR soit organisée entre LE REGIME, LA SOCIETE CIVILE ET L’OPPOSITION. Le jour ou les Mauritaniens   et leurs dirigeants auront, ensemble, des destins croisés, le pays sera sauvé.  L’ETAT DE DROIT CELUI DU RESPECT DE TOUS LES DROITS, PORTE L’ESPOIR DES MAURITANIENS. POURQUOI NE PAS LE CHOISIR ? Jamais dans l’histoire de ce pays, les interrogations n’ont été aussi nombreuses sur tout ce qui touche à l’avenir et aux perspectives d’une nation qui, jusque-là, avait su faire face à toutes les incertitudes politiques, économiques et sociales , quels qu’en fussent  les causes, les manifestations et les effets. Après tant de promesses non tenues, tant de rendez-vous manqués, et tant d’occasions ratées, les Mauritaniens en sont arrivés, hélas, à osciller devant l’impossible choix entre la résignation et la révolte jamais, sans doute, depuis 1960, le fossé n’a été aussi grand entre ceux qui sont censés  assurer la Direction du pays et nos populations. Un pays en loques où l’opulence côtoie la misère et le désespoir, où les yeux hagards des enfants affamés, agglutinés aux feux rouges d’une capitale ensevelie sous les ordures, sont éblouis par les voitures rutilantes d’une classe dirigeante arrogante, incompétente et corrompue. Aujourd’hui, personne en Mauritanie n’a le droit de se taire, malgré les menaces et les provocations. La jeunesse de notre pays vit une situation endémique d’inquiétudes profondes. Les Mauritaniens réclament le droit, le droit souverain de jeter un regard sur la situation de leur pays et de rechercher les solutions les plus convenables à leurs problèmes, à la situation de la Mauritanie. La morale doit les y aider. L’éthique républicaine doit en garantir le droit. La violence verbale, la violence physique ou politique n’a jamais été un moyen de rapprocher les hommes, des idées. Elle n’est qu’un raccourci pauvre de contenu humaniste, à effet peu durable, destructeur. «la haine disait le poète est la colère des faibles ». Et il a ajouté « «  Ceux dont le cœur est plein de haine, ne peuvent diriger les hommes ». Il ne faut pas désespérer parce que tout doit changer, parce que tout peut changer, et le changement est inéluctable. Trop, c’est trop. Il faut arrêter les dégâts. ECOLE  PUBLIQUE EN FAILLITE CONTINUE. Un Etat qui ne réussit pas l’éducation de ses enfants peut-il espérer réussir autre chose ?

 

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Le développement passe d’abord et avant tout par un système éducatif performant. Or, sur ce plan, la faillite de l’Etat est patente. Il y a de quoi avoir des sueurs froides à propos du système éducatif mauritanien  qui ne cesse de tomber dans la décadence. L’éducation est pourtant un service public dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’Etat. Mais qu’est-ce que ce dernier à fait de l’héritage Daddahien de l’école mauritanienne ? Hier adulée et enviée pour avoir produit un nombre important de ressources humaines de valeur, on peut se demander aujourd’hui et à juste titre, ce qui peut encore motiver un parent à envoyer son fils à l’école publique. L’école traverse une crise structurelle grave qui met à nu la faillite de l’Etat. Le préscolaire est assuré par le privé. Le manque de qualité a fait que le niveau de l’enseignement s’est beaucoup trop affaissé. Le taux d’achèvement constitue un énorme problème. 78,51% de jeunes mauritaniens, âgés de moins de 20 ans, ont abandonné l’école avant de terminer le premier cycle de l’enseignement secondaire. Le nombre infini des jeunes élèves qui ont la chance de décrocher le Bac, entre, la plupart du temps, à l’université qui est synonyme de garderie d’adultes avec son taux d’échec en première et deuxième année qui dépasse les 80%. Et pour les rescapés qui terminent la licence, ils sont pour beaucoup confrontés au problème tant décrié de l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Encore que ces problèmes souvent montrés du doigt n’ont que trop duré. L’école mauritanienne croule sous le poids de ses innombrables problèmes. Hélas ! Trois fois Hélas ! Quelle misère ! En politique, la faute se paie. La culture de l’éthique et du travail est la seule condition pour le développement durable de la Mauritanie. Les Mauritaniens doivent se déterminer à débusquer et à écarter « sans complaisance, au besoin à punir sans faiblesse ceux qui ruinent ce pays ou le desservent, les corrompus et les antinationaux, les roublards et les paresseux ». Il faut cultiver l’honnêteté, le courage au travail, que chacun dans le poste où il est, du ministre au planton du chef d’entreprise au manœuvre, considèrent comme reposant sur ses seules épaules le destin de la nation. Pour que l’éthique règne, deux conditions, une justice forte et respectée servie par des magistrats « bien traités et indépendants » et la, « réhabilitation de la fonction technique au détriment de la fonction politique ».

 

 

 

AHMED BEZEID OULD BEYROUCK

chroniqueurbeyrouck@gmail.com

Je ne suis ni de l’opposition,

Ni de la majorité présidentielle,

Je suis ailleurs.

« A Bon Entendeur, Salut».