Le FRUD officiellement lancé

15 July, 2018 - 13:24

Diop Amadou Tidjane a annoncé, samedi 14 juillet, lors d’une conférence de presse, à Sebkha, la naissance officielle du Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD) dont il assure la présidence provisoire. Le FRUD dispose de structures, provisoires, en attendant le congrès constitutif devant se tenir après les élections municipales, législatives et régionales.

Le FRUD prendra part aux échéances électorales et ce, assure son président, « malgré les multiples contraintes qui risquent de se dresser sur notre chemin ». Pour les municipales, le FRUD présentera une seule liste à Riyad. Des  alliances seront nouées suivant les ententes sur la structuration avec des partis pour le compte des législatives. En cas d’échec des tractations, le FRUD fera cavalier seul, a déclaré son président. « Nous ne comptons que sur nous-mêmes pas sur d’autres même si des formes de collaboration sont scellées. Nous assumons la responsabilité de l’exercice politique », a clarifié Diop. Sur la même  lancée, le FRUD prendra part à la présidentielle de 2019. « Oui nous serons candidat ! car malgré la jeunesse de notre parti et les difficultés inhérentes à toute naissance, nous sommes convaincus qu’une autre Mauritanie est possible : une Mauritanie pour tous, une Mauritanie de toutes les chances, une Mauritanie où l’espoir est permis, où on peut retrouver les fondamentaux solides, pour un Etat de droit qui propose plus qu’un projet de société, un projet de réparation sociale, un contrat social», a soutenu Diop sous les vivats d’une assistance composée de militants.

Dans son discours d’ouverture de l’entrée politique, le président du FRUD a avoué qu’il a fallu vaincre le scepticisme de l’entourage, le pessimisme des amis et des parents qui pensaient qu’un projet d’une telle envergure est incontestablement irréalisable ou certainement voué à l’échec. Le FRUD a bravé l’obstacle de la direction des Affaires et libertés politiques qui avait étiquette cette formation de parti ethnique dans sa structuration. Puis, dira-t-il, il a fallu convaincre les autorités qu’un parti d’obédience centriste, mixte et jeune donc en « couleur » est possible en Mauritanie. « Nous assumons notre position d’intermédiaire. Nous défendons cette troisième voie et nous allons y frayer notre chemin», a tonné Diop.

Le plus difficile, reconnaît Diop, demeure surtout, de persuader les militants à y adhérer. Ainsi,nous sommes nés avec quelques soutiens moraux, décisifs cependant et importants.

Le FRUD, explique son président, n’est pas un parti du pouvoir ou de l’opposition mais un parti de la Mauritanie au pluriel où toutes les ethnies, toutes les langues se côtoient et se rencontrent, où les uns vivent non pas à coté des autres mais avec les autres. « Un parti qui constitue un rempart pour consolider notre unité nationale. Un parti qui saura redonner ou du moins restituer à l’Etat Mauritanien son véritable rôle de  garant de l’intérêt général. Le FRUD se veut un parti de l’émergence qui défend la neutralité de l’administration et le respect de l’égalité des chances. Notre souci est l’équité, la culture du mérite et la transparence».

Le FRUD promeut l’émancipation des jeunes, leur intégration et leur participation effective et libre dans la gestion économique, politique et sociale des affaires du pays, indique-t-on. Le FRUD œuvre de prime abord, pour la défense des principes d’égalité, de justice sociale, de tolérance, de liberté et de démocratie où chaque citoyen jouit de son droit.

Enfin, Diop s’est réjoui de la libération de ces anciens co détenus, Moussa Biram Bilal et Abdallahi Matalla Saleck. L’ex vice/président de IRA, qui avait été condamné par la Cour criminelle de Nouakchott à 15 ans de réclusion avant de voir sa peine réduite par la Cour d’appel, a félicité ses anciens compagnons de détention d’avoir tenu le coup durant ces moments d’intenses souffrances. Ce qui dénote de leur sagesse. J’ai éprouvé un sentiment de regret en quittant la prison de Zouérate sachant qu’ils (Vieux, Pape, Abdallahi Abou Diop et Bomba Ould Vadily) allaient être transférés à la maison d’arrêt de Bir Moghreïn même si la responsabilité des ex prisonniers dans les émeutes de la gazra n’a jamais pu être établie».

« Nous avons été injustement détenus deux ans durant. Pour avoir refusé de se plier au diktat des policiers qui ne cessaient de me pousser à désigner Diop Amadou Tidjane (ndlr ex vice-président de IRA et ex détenu) comme l’instigateur de la révolte et à avouer avoir brûlé le bus de la police, j’ai été soumis à des séances de torture quotidiennes de 21 heures à 5 heures du matin», avait témoigné Moussa Biram Bilal dit Pape. 

Sans entrer dans le vif du débat, Diop a indiqué que le témoignage de Moussa Biram Bilal, lors de la conférence  de presse tenue vendredi  au lendemain de leur libération, est édifiant à plus d’un titre. « Je le (ndlr Moussa Biram Bilal) voyais revenir des séances de torture épuisé. Je  laisse les uns et les  autres en tirer les conclusions qui s’imposent », finit-il,les larmes aux yeux.

Compte rendu THIAM Mamadou