Que peut apporter Luis Enrique à la Roja ? / Ahmed Sidi-Baba, Jr.

26 July, 2018 - 03:55

Il va y avoir du changement de l’autre côté des Pyrénées.

La Fédération royale de football espagnole a annoncé que Luis Enrique Martinez Garcia succédera à Fernando Hierro à la tête de la sélection espagnole pour les deux prochaines années.

« La décision a été unanime. Il a refusé des offres plus lucratives pour entrainer la sélection espagnole. Il remplit tous les critères de la direction sportive », a déclaré Luis Rubiales, le président de la fédération. Suffisant pour faire taire les sceptiques ?

Luis Rubiales, nouveau président de la fédération de football espagnole élu le 17 Mai dernier, ne s’attendait pas à devoir prendre autant de décisions importantes en si peu de temps. En effet, il est responsable du limogeage de Julen Lopetegui à deux jours du premier match de l’Espagne face au Portugal au Mondial russe. Et après la fin de l’intérim assuré par Fernando Hierro et l’échec de la sélection, l’Espagne était en quête d’un nouveau sélectionneur et le nouveau directeur sportif de la fédération Francisco Molina a donc choisi Luis Enrique.

 

Un choix qui fait débat…

La nomination de Luis Enrique n’a pas grand-chose d’étonnant vu son CV, mais certains s’interrogent sur ses qualités d’entraineur. Mais que peut-il apporter à cette sélection à la recherche de son lustre d’antan ?

  • Un style de jeu plus varié : Ces dernières années, on voyait l’Espagne se contenter d’une possession stérile et  faire tourner le ballon dans sa moitié de terrain. Avec Luis Enrique, cette période est peut-être révolue. En effet, l’Asturien, bien que partisan du football de possession dit « tiki-taka », peut s’avérer parfois bien plus pragmatique. On se rappelle que lors de son passage à Barcelone, l’équipe pouvait parfois se mettre à allonger les ballons vers ses attaquants et parfois même fermer le jeu quand un résultat était favorable.

 

  • Une flexibilité tactique intéressante : alors que les derniers sélectionneurs espagnols  revenaient souvent à un 4-3-3 classique, Luis Enrique n’est pas de cette école. Le natif de Gijón a déjà fait jouer ses équipes en 4-3-3 classique, en 4-4-2 (à plat ou en losange), en 4-3-3 avec un faux 9 (Messi au Barça, potentiellement Asensio en sélection) et dans des schémas à trois défenseurs (3-5-2, 3-4-3, 3-4-2-1).
  • Une discipline de fer : on se rappelle qu’à Barcelone, du temps de Gerardo « Tata » Martino, il y avait beaucoup de laisser-aller et les joueurs étaient d’une certaine manière en « autogestion ». Avec l’arrivée de Luis Enrique sur le banc du club Catalan, les habitudes ont changé. L’Asturien a interdit à tous les joueurs la consommation d’alcool, a infligé des amendes à ceux qui venaient à l’entrainement en retard et  imposé une alimentation très stricte. Il aura probablement la possibilité de rééditer cela avec la Roja.

 

Certains détails qui pourraient poser problème…

Dans ce monde, aucun humain n’est parfait et Enrique n’est pas une exception. On pourrait reprocher à l’Asturien son manque de charisme, l’arrogance dont il fait parfois preuve en conférence de presse et surtout ses querelles avec les joueurs. En effet, Luis Enrique possède un fort caractère et n’hésite pas à aller au clash avec ses joueurs. Lors de son passage à Barcelone, il y avait eu des tensions entre lui et des joueurs comme Jordi Alba (qui est un titulaire incontournable en sélection), Ivan Rakitić, Neymar et un certain Lionel Messi. A noter également qu’il n’a jamais masqué sa haine envers le Real Madrid malgré les quatre années passées dans ce club en tant que joueur, et que le Capitaine de la Roja  n’est autre qu’un certain… Sergio Ramos ! Réussira-t-il cependant à faire la part des choses et à redresser le niveau de la sélection espagnole ? L’avenir nous le dira…