Ahmed Hamza claque la porte du RFD

26 July, 2018 - 15:40

C'était dans l'air du temps, c'est désormais officiel. L’ancien président de la Communauté Urbaine de Nouakchott, Ahmed Hamza a démissionné, ce jeudi 26 juillet du RFD dont il était membre du Bureau permanent et  du Bureau Exécutif. L’industriel l’a fait savoir dans une lettre officielle de démission adressée au  président du RFD. Le PDG de Famo quitte un navire où il était devenu «encombrant» après plusieurs clashs avec Ahmed Ould Daddah. Il avance plusieurs raisons pour justifier son départ : « (…) j’ai senti, avec amertume que, depuis un certain temps,(que) je devenais, de plus en plus, un problème pour Vous. A l'origine de cette situation, pourrait-on penser, des rumeurs dans lesquelles je n’étais pour rien et qui réclameraient le renouvellement et l'alternance au niveau de notre parti, le RFD. Quoi qu'il en soit,(...)J 'étais devenu un problème. En effet, toutes les réunions du parti qui s'étaient tenues au cours des deux dernières années ont toujours été marquées par un malentendu et une incompréhension entre Vous et moi-même. Ainsi, toutes mes demandes de parole ou prises de parole vous irritaient, à chaque fois. Aussi, loin  est le temps où nous entretenions d’excellentes relations de concertation et d'échanges de points de vue. Plus rien de cela, depuis un certain temps », déplore Ahmed.
« Sur un autre plan, poursuit-il, certaines divergences politiques étaient apparues entre nous. Dans ce cadre, il m'était apparu que le manque de dialogue entre le RFD et les autres partis de l’Opposition,
d'une part, et l'unilatéralisme et l'improvisation, puis la radicalisation de notre parti, le RFD, d'autre part, que tout cela était contre productif. Un point de vue qui était partagé par d’autres responsables de ce parti. En dépit de ces divergences et en dépit aussi de cette marginalisation dont j'étais l'objet, mon amour sincère pour le RFD, ses cadres et ses militants restait intact. Un attachement qui n'était point lié à un poste électif ou à une charge politique au sein de ce parti. Ce qui m'avait poussé, lorsque j'ai été approché par certains cadres du RFD, à refuser, de mon propre chef de briguer toute charge élective au cours des prochaines élections », fait-il savoir.
Sans vouloir dramatiser la situation, Ahmed Ould Hamza a  décidé, fait-il remarquer, «  en toute âme et en toute conscience, de quitter, sans tambour, ni trompette et sans ambages, le RFD ». Il avance ainsi trois considérations principales : « Il s'agit, tout d'abord, de mon grand souci de conserver avec Vous, Monsieur le Président, les meilleures relations personnelles d’estime et de respect, à défaut de pouvoir continuer à entretenir avec Vous des relations politiques exemplaires. Une autre raison de ce départ du RFD résiderait dans le fait que je ne voudrais point être comptable, à quelque degré que ce soit, de la gestion des futures élections dans le pays et de leurs résultats pour le RFD. Car, pour moi, ces échéances ont été mal menées et mal préparées. Des scrutins au cours desquels le RFD pourrait, malheureusement, perdre son leadership politique historique. Enfîn, le non rajeunissement du Directoire du parti».
Ainsi, Ahmed Hamza  quitte donc le RFD, bien malgré lui «  tout seul et sans propagande ». Pour l’avenir, l’ancien président de la CUN  a pris une option mesurée voire sage : « je n'encourage personne à quitter ce parti auquel je souhaite plein succès et un avenir politique radieux. Je tiens, également, à préciser que, par cette décision, je ne voudrais nullement nuire à ce parti, ni à ces cadres ou militants et autres personnes anonymes qui m'ont toujours témoigné leur respect et leur Solidarité », termine-t-il.
Ahmed Hamza a enfin adressé ses sincères remerciements au Vice-président du .RFD, M. Mohamed Mahmoud OULD Lematt qui « n'avait ménagé aucun effort pour qu'on n'en arrive pas à cette situation ». Il précise qu'il n'existe aucun contentieux politique entre lui  et le RFD ou ses cadres et militants non sans leur renouveler «  toute ma considération et toute mon estime».