Entre ambiance de campagne électorale et souci de la fête

18 August, 2018 - 22:11

La campagne  pour les élections municipales, régionales  et législatives a été lancée le 17 août dans une atmosphère morose. C’est le moins que l’on puisse dire. On le pressentait  quelques jours avant le démarrage officiel. Rares sont des formations politiques engagées  qui étaient prêtes  pour la bataille. Un  candidat à la maire nous demandait si le gouvernement allait contribuer à la campagne. Résultat, au lendemain de l’ouverture, seul  le portrait d’un candidat était placardé sur le tronçon  poteaux – carrefour Foire. Il était même difficile de dénicher les sièges  de campagne. L’engouement n’était pas perceptible chez les populations préoccupées qu’elles sont par les aléas du moment. En effet, ce lancement intervient quelques petits jours avant la fête d’Aid El Kebir, communément appelée la fête du mouton dont l’évocation du seul nom fait frémir les  chefs de familles.  A en croire les différents chiffres concordants, le bélier couterait au bas mot, entre  40  et 60000 Um. Avec une situation économique et sociale particulièrement rude, des prix qui ne cessent de grimper, des salaires  dérisoires et qui n’augmentent pas depuis longtemps, imaginez le calvaire que s’apprêtent  à vivre des chefs de familles qui ont fait face, il y a deux mois  aux dépenses du mois  très coûteux de  Ramadan  et de sa fête. Un mécanicien qui a fait le tour du marché de bétail, le dimanche dernier raconte que les prix ne sont pas à la portée de n’importe qui. Et d’ajouter  que les moutons facturés à 40000 um sont de très petite taille. Cette flambée était prévisible parce que le kg de viande de mouton est passé de 2000 Um à 2400 Um.

Comment voulez-vous, dans ces conditions  que ces pères et mères aient le cœur à la fête ? L’état ne fait aucun effort pour réguler le marché du bétail et des produits de première nécessité. Le  programme Emel dont on nous vante les mérites ne contribue que très faiblement à soulager les maigres  bourses des démunis. Entre une campagne dont les enjeux restent encore flous et les soucis du quotidien, le choix est vite fait. Dès à présent, on peut se demander comment les mauritaniens aborderont ces échéances.