Mauritanie : Aziz promet un assouplissement des conditions d’accès à l’Etat-Civil

27 August, 2018 - 18:43

Le président mauritanien a engagé l’administration en vue d’un assouplissement des conditions d’accès aux documents d’Etat-Civil pour les populations  de la vallée du fleuve.
Engagé à fond dans la campagne de l’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité), en perspective des élections législatives, régionales et municipales, prévues le 01 septembre prochain, Mohamed ould Abdel Aziz était à Kaédi ce week-end.
Répondant aux doléances des acteurs politiques, des cadres et populations de la région, relatives aux énormes difficultés d’accès à l’état civil, Mohamed ould Abdel Aziz a imputé  ces problèmes « à des erreurs techniques, qui seront rapidement rectifiées et dépassées. La mise sur pied d’une commission technique dirigée par Thiam Diombar (conseiller du président de la République/ancien ministre des finances) découle de la ferme volonté de mettre fin à cette situation. Cette commission a déjà accompli une partie du  travail et achèvera sa mission très prochainement, pour que les choses aillent de manière plus souple ».
Pour finir son discours, Mohamed ould Abdel Aziz a demandé aux populations de voter massivement en faveur de l’Union Pour la République (UPR), une formation à l’origine de toutes les « réalisations  » enregistrées sous son règne.
L’évocation des problèmes d’accès à l’état-civil pendant l’étape de Kaédi n’est fortuite, notent les observateurs.
En effet, 7 ans après le lancement d’une opération d’enrôlement menée par l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), plusieurs centaines de milliers de citoyens originaires de la vallée du fleuve se plaignent encore « des énormes difficultés pour accéder  à l’état-civil ».
Ils  dénoncent « une opération confiée  à des individus choisis en dehors de l’administration classique, sans formation, et dont les règles et conditions non-écrites, peuvent changer d’un bureau à l’autre, mettant les citoyens à la merci d’agents  dépourvus de toute culture du service public».
Pire, dans les rangs de la diaspora, de nombreuses voix se sont élevées pour fustiger « un comportement scandaleusement discriminatoire » d’une agence accusée de perpétrer « un génocide biométrique ».
Toutes ces protestations, et même une manifestation à l’origine de la mort d’un jeune homme à Maghama, ont été enregistrés pendant que l’ANRPTS était dirigée par un proche du président de la République.
Sur la base d’un Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), réalisé en avril 2013, la Mauritanie compte 3,5 millions d’habitants. Un peu plus de 2,5 millions de citoyens avaient été enrôlés dans le courant de l’année 2013.
L’arrivée de Mohamed ould Abdel Aziz avait suscité un espoir certain au sein des populations de la vallée du fleuve, surtout après la prière aux morts,  à la mémoire des militaires  victimes des exécutions extrajudiciaires entre  1990et 1991, organisée le 25 mars 2009 à Kaédi.
Mais aujourd’hui, la déception est perceptible chez de nombreux cadres qui rappellent « des promesses non tenues » estimant que « les discours de campagne électorale n’engagent que ceux qui les écoutent ».
C’est dire qu’au plan politique, la menace du vote protestataire, expression de   frustrations nées des investitures au sein de l’UPR persiste au-delà des discours et des bonnes intentions affichées.
Dans  la course vers la mairie de cette ville symbole de la vallée, le candidat de l’UPR, Niang Jibril, DG du port de Nouadhibou, fait face à un challenge porté par Tahara Baradji, dit  Thomas NKono, un frondeur ayant rompu les amarres avec la formation présidentielle,npour se mettre sous la bannière de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP), un autre parti de la majorité.
                        Cheikh Sidya, correspondant à Nouakchott

Source : 360 Afrique.com