Plus que quelques heures  pour que les citoyens des communes d’Arafat et d’El Mina retournent aux urnes pour le 3e tour des municipales  afin de départager  l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle et  Tawassoul, première force de l’opposition démocratique. A l’issue du 2e tour, le parti UPR a contesté, devant la Cour suprême,  les résultats du scrutin ; celle-ci  lui a donné raison et a fixé le 3e tour le 27 octobre. Une décision  désapprouvée par le  président de la CENI, une institution qui avait proclamé la victoire de Tawassoul à Arafat et de l’UPR, à El Mina.

La question qui est sur toutes les lèvres et de savoir si le parti islamiste, dans l’œil du cyclone du pouvoir depuis  la fin  des élections du 1er et 15 septembre dernier  pourra résister à ce qui ressemble fort à un rouleau compresseur  de l’UPR et du gouvernement. En effet, après avoir  échoué à déboulonner le parti Tawassoul de la commune d’Arafat qu’il gère depuis plusieurs années, lors du 1e et 2e tour, le gouvernement  ne ménage aucune effort pour  réussir son pari. Les membres du gouvernement dont le très bouillant ministre de l’économie et des finances, Ould Diay ont presque élu domicile dans ces deux communes. Les cadres du parti UPR, les notables et autres  «personnes « ressources »  sont mis à contribution pour  réussir ce que tous n’ont pas  pu faire lors des tours précédents.  On lorgnait du coté de la grande muette pour arracher la victoire, mais pas des hauts responsables de l’UPR qui ont  fini  de prouver  leur incapacité depuis le référendum d’août 2017. D’ailleurs, à en croire une vidéo qui circule depuis hier  sur le Net, c’est  la nouvelle présidente du conseil régional de Nouakchott qui aurait  mis les pieds dans le plat. Au  cours d’une réunion de sensibilisation, la toute nouvelle présidente du conseil régional  a laissé entendre : «  Nous disposons d’appuis qui passent par la mairie, ils ne pourront pas profiter aux gens qui ne sont pas d’accord avec nous «, aurait-elle dit en substance. Des propos considérés par des observateurs comme  un  chantage  à l’endroit des populations des communes concernées.

Jusqu’ici considérée comme une responsable  très pondérée,  une grande travailleuse – sa gestion  de la commune de Tevragh Zeina  reste exemplaire - cette responsable vient  révéler  une image qu’on ne lui connaissait pas, hélas.