Arafat : Comment l’UPR a-t-elle perdu la partie?

29 October, 2018 - 14:23

Jamais deux sans trois !  C’est ce qu’on a l’habitude  de dire,  en pareille circonstance. Après deux victoires contestées par son concurrent, l’UPR,  mais  validées par la CENI, Tawassoul  vient de confirmer sa mainmise sur Arafat, le plus grand bourg de Nouakchott. Les citoyens de ce quartier ont  renouvelé, contre vents et marées, leur bail avec le parti islamiste  et leur maire, El Hacen Mohamed qui  va entamer, de ce fait, un 3e mandat. La tâche n’a pas été facile.

Outre la contestation par l’UPR et la décision de la Cour suprême de  reprendre les élections, pour la  3e fois, Tawassoul  aura tout vu et subi à Arafat, seul point de mire de scrutin, contrairement à El Mina, autre commune  concernée  par le 3e tour. Comme l’a si bien dit, le maire sortant et candidat à sa propre succession,  toute la République s’est déportée à Arafat. En effet, les élus, les cadres, les ministres et  même le 1er d’entre eux  ont visité  Arafat, pourtant quartier dont les infrastructures routières voire scolaires sont  délabrées. Pareille à El Mina. On ne s’est subitement rappelé de ces  deux  quartiers que  pendant ces élections.

Certains ministres, comme  le tonitruant Ould Diaye ont  pris leur quartier général à Arafat. Le coordinateur de cette campagne, le puissant ministre de l’économie  s’est même permis de débarquer  son collègue, chargé d’Arafat,  d’El Mina et Ryad,  Dia Moctar Malal,  après  le 2er tour. Des élus du parti et toutes les personnes influentes  du pays ont été mis à contribution  pour arracher cette commune de Tawassoul. Les fonctionnaires de l’état ont tous été embrigadés, voire contraints à voter pour le parti au pouvoir. Devant certaines écoles, abritant des bureaux de vote, des cas de corruption  on été signalés. Certains « rabatteurs » sont  allés chercher des électeurs dans leurs maisons,  leur promettant  « quelque chose », après avoir voté UPR.

Malgré  toutes  ces mesures, l’UPR a été battue  à Arafat. Pour la 3efois. Cette  défaite de l’UPR  est celle   aussi et surtout d’Ould Diaye et de ses équipes.  Cette défaite vient confirmer, une fois encore combien l’UPR était incapable de gagner sans le concours d’Ould Abdel Aziz. Que fera celui-ci dont le parti  s’était  engagé à  arracher Arafat?

La défaite de l’UPR pourrait s’expliquer par  une cette espèce  d’ « harcèlement » contre les islamistes,  les intimidations, l’ embrigadement  outrancier des fonctionnaires,  la corruption, l’omnipotence  du   gouvernement, de  son   PM, mais également  cette  sortie malencontreuse  de  Mint Abdel  Maleck, à la veille du scrutin. En menaçant  de  punir  les citoyens des  communes  qui ne marcheraient pas avec le pouvoir, la présidente du Conseil Régional  de Nouakchott, a  fini de révolter les populations  et  tous les démocrates. Toute cette atmosphère  a fini de transformer  le parti   Islamiste  en une victime du système qui a  bénéficié de la sympathie  des citoyens. Résultat des courses, les citoyens d’Arafat ont choisi de renouveler leur bail avec leur maire, Ould Mohamed qui entretient  de bons rapports, non seulement  avec les populations, mais également  avec  les autorités administratives et  les forces de sécurité de sa circonscription.