Ghazwani au gouvernement : changement de plans?

31 October, 2018 - 11:11

Les mauritaniens s’attendaient à tout sauf à l’entrée du  chef d’état-major  général des forces armées au sein d’un gouvernement dont la durée ne doit pas excéder  quelques  mois et  surtout qu’en principe, celui-ci doit préparer la présidentielle de 2019. D’autant plus encore  que ce général est considéré comme  étant le mieux  indiqué par la majorité des observateurs, voire même  par certaines  chancelleries occidentales pour  succéder  à l’actuel  président de la République,  son compagnon  avec  lequel  il a eu  à collectionner  les trophées de guerre, en matière de coup d’état, s’entend. Le  départ de  l’état major des armées  au sein  duquel il jouissait  de respect suivi  de  son  entrée au sein du gouvernement d’Ould  Béchir  laisse perplexes  les observateurs  qui s’interrogent sur la suite du feuilleton de la présidentielle de 2019.

Des rumeurs  et autre supputations avaient fait croire qu’Ould Ghawani n’était pas très porté vers les salons feutrés de la présidence mais que c’est sous la pression d’un groupe de hauts gradés qu’il avait cédé.

Après la  nomination surprise d’Ould Baya, autre dauphin cité au perchoir, l’arrivée de Boydiel au sein de l’UPR, dans la tourmente après  son échec d’arracher  la commune  Arafat au parti Islamiste Tawassoul,  le président Mohamed Ould Abdel Aziz  est  semble-t-il en train changer de plans  pour mieux baliser le chemin pour sa succession  ou qui sait,  de son maintien au  pouvoir en faisant modifier la constitution par l’Assemblée Nationale  au sein de laquelle il dispose d’une majorité mécanique. Le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi aurait-il bien médité cette courte aventure? La nomination du successeur d’Ould Ghazwani à  la tête des forces armées  mais aussi  d’autres changements  au sein de l’équipe  serrée du président finiront par lever le coin du voile sur les prochaines étapes du feuilleton  de  la succession du président Aziz. Continuons  donc à spéculer. Ould Abdel Aziz, lui  aura prouvé, à  ses adversaires dont certains sous-estiment les compétences,  combien il aura  appris  de  son séjour au Plais mais aussi  de  sa proximité avec les  présidents  Taya, Ely et Sidoca.