Formation du gouvernement : 3 départements de la vallée zappés par Ould Béchir !

1 November, 2018 - 13:17

Le nouveau premier des ministres a rendu public  son  premier gouvernement. Le moins que l’on puisse dire c’est que ceux qui espéraient voir  un changement ou du moins l’amorce de celui-ci, après des élections municipales, régionales et législatives  sont déçus. Le président d’un parti membre de la majorité présidentielle visiblement  dépité,  déclare qu’on a assisté à un non événement, ce n’est  d’ailleurs pas un gouvernement, souligne-t-il.  Ould Abdel Aziz  a choisi, semble-t-il, la continuité pour ne pas dire du surplace. Ould Béchir n’a pas eu à cogiter ou à s’arracher les cheveux pour reconduire l’écrasante majorité du gouvernement sortant. Ce n’est pas bon signe pour un débutant, même si certains avancent que c’est un gouvernement de transition vers la prochaine  présidentielle. La question que l’on se pose aujourd’hui c’est de savoir comment une équipe, la plus décriée de la République  pourra-t-elle préparer, dans la sérénité, la prochaine  présidentielle?

Mais l’autre question que l’on est en droit de se poser c’est sur quels critères ou représentativité sont désignés les membres du gouvernement. Et pour cause : le département de Tintane compte pas moins de 4 ministre dont le premier d’entre eux, tandis que les  3 départements  de la vallée, M’Bagne, Badabé et Boghé ne comptent  aucun ministre. Du jamais vu, renseigne un acteur politique de cette partie du pays qui se retrouve ainsi  marginalisée.

Pourtant les acteurs politiques de l’UPR n’ont pas lésiné sur leurs maigres moyens pour  embrigader les citoyens   dans les rangs de ce parti et pour les faire voter lors des dernières élections. Que n’ont-ils pas fait  pour voir Bâ Coumba et Diallo Mamadou Bathia  poussés  dehors ?  Un cadre de la vallée se demande si le président de la République  est entouré aujourd’hui de bons conseillers,  de gens qui connaissent bien le pays et les risques  que pèse sur celui-ci, la montée du communautarisme. Comment peut-on  zapper toute cette partie du pays, s’interroge un jeune cadre de la zone qui attend, depuis longtemps,  une promotion. La récente sortie de l’idéologue  du  pionnier du Baath mauritanien, Ould  Breideli  sonne en effet  comme une alerte  devant  interpeler les plus hautes autorités du pays.

Il  faut rappeler dans le même ordre d’idées, que la  composition du gouvernement I  du   premier ministre Ould Béchir est  venue accentuer ce malaise, ce qui a poussé le  Pr. Lô Gouurmo, vice-président de l’UFP à  sortir  de ses gonds. Dans ce qui  ressemble fort  à  un  réquisitoire, intitulé « un régime discrimination ethnique sans fard »,  Gourmo Abdoul n’est pas allé de main  morte : « Pour la première fois dans l’histoire du pays, le régime politique est ouvertement discriminatoire, exclusivement mono ethnique et quasi monochromatique».  Et d’expliciter : « L’ensemble des institutions  politiques, et administratives centrales du pays, est dirigé par des  citoyens choisis non seulement  dans une seule communauté mais aussi dans un sous ensemble  de cette communauté.» Sortis de la bouche d’un Kadihine, ces propos sonnent, comme  ceux de Breideleil. comme une alerte !