Le SG de la CGTM interdit de quitter le pays : La CSI dénonce

14 November, 2018 - 16:11

En partance pour Tunis mercredi dernier (7 novembre), en vue de prendre part à un atelier de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relatif au lancement du projet sous-régional sur la gouvernance des migrations, le secrétaire général de la Centrale Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM-une des plus importantes du pays), Abdallahi ould Mohamed dit Nahah, a été interdit de sortie du territoire national par la police des frontières de l’Aéroport international Oumtounsy de Nouakchott, et ce sans « aucun mandat officiel ». Interrogé sur les raisons de cette mesure, le syndicaliste répond n’avoir aucune explication, tout en la qualifiant "de grave et attentatoire à la liberté de mouvement, garantie par la constitution, les lois de la République et les nombreuses conventions internationales ratifiées par le gouvernement mauritanien". Poursuivant ses explications, le SG de la CGTM ajoute "avoir été refoulé de l’aéroport mercredi". Interrogé sur un éventuellement lien entre cette mesure et l’affaire du banquier Mohamed ould Bouamatou, dans l’instruction de laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire, Nahah précise que «le contrôle judiciaire est terminée depuis le 31 août dernier. La justice m’a notifié la décision et la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) m’a remis mon passeport, avec lequel j’ai déjà voyagé deux fois depuis cette date. C’est pour toutes ces raisons que je ne comprends pas les agissements de la police de l’aéroport». 12 sénateurs, dont un avait été écroué à titre préventif, deux (2) syndicalistes et 4 journalistes, placés sous contrôle pour les besoins de la même enquête, ont également récupéré leurs passeports. Certains d’entre eux ont voyagé sans encombre, après la levée de l’interdiction. La Confédération syndicale internationale (CSI) a dénoncé avec la plus grande fermeté le comportement illégal de la police de l’aéroport de Nouakchott qui « constitue une violation flagrante des libertés individuelles consacrées dans la constitution de la RIM et de la convention 87 de l’OIT portant sur la liberté syndicale ».