Conférence autour du Programme d’investissements Prioritaires du G5 Sahel

15 November, 2018 - 00:45

Fidèle à sa vocation de capitale du G5 Sahel, Nouakchott va accueillir, le 6 Décembre prochain, une conférence des chefs, partenaires et bailleurs de l’organisation sous-régionale. Objet : le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) sur la période 2019/2021. Cet important rendez-vous se prépare activement au secrétariat exécutif dont  notre capitale abrite également le siège. Le G5 Sahel regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. L’organisation est dédiée à la coordination des efforts et à la coopération, dans le domaine de la sécurité, notamment la  lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier, ainsi qu’à la mutualisation des efforts de développement.

Le G5-Sahel a donc pour vocation originelle d’exprimer, à travers ses actions, le lien indissociable du couple sécurité-développement. Une orientation parfaitement illustrée en cette année 2018 qui a débuté par une conférence partenaires-bailleurs, sur  le financement de la brigade antiterroriste (cinq mille hommes) et connaîtra son épilogue par une réunion sur le financement du Programme Prioritaire d’Investissements (PIP).

Makailou Sidibé, expert infrastructures du G5 Sahel, nous a fourni un éclairage sur le sujet. « Il s’agit d’un portefeuille de quarante projets pour un financement global de deux milliards d’euros, bâti sur quatre axes stratégiques :

1-    défense et sécurité : promotion de la sécurité civile, avec la fondation d’un Centre d’Analyse des Menaces et d’Alertes Précoces (CSAMAP) ; renforcement des capacités, en matière de défense et de

Sécurité ; formation du personnel de défense et de sécurité ;

2-    Gouvernance : appui à la promotion de la justice et de l’Etat de droit ; autonomisation des jeunes dans les zones affectées par les conflits ; mise en œuvre de la stratégie intégrée pour la jeunesse ;

3-    Infrastructures : projet « Chemin de fer du G5 Sahel » ; construction de routes, infrastructures aéroportuaires et services ; projet de fondation d’une compagnie aérienne commune ; aménagements hydrauliques dans les zones frontalières ; électrification des  zones rurales frontalières ; couverture en  télécommunications des zones transfrontalières ;

4-       Résilience et développement humain : renforcement de la résilience des jeunes et des petits exploitants agricoles au Sahel, grâce à une agriculture climato-intelligente ; projet « Femmes- leaders du Sahel », pour le renforcement de leur  rôle dans la consolidation de la paix sociale ; renforcement de la résilience des populations mobiles ; appui au développement du pastoralisme dans le Sahel ».

Les pays  du G5 Sahel couvrent une superficie globale de cinq millions de kilomètres carrés avec une population d’environ soixante millions d’individus.  Ces Etats sont considérés comme fragiles, du fait de conditions géographiques difficiles, marquées par un processus de désertification, entamé depuis plusieurs années, une sécheresse récurrente et la nouvelle donne des changements climatiques. A cette réalité géographique et climatique difficile  est  venu s’ajouter un contexte sécuritaire, avec des menaces multiples, notamment l’explosion d’une  violence terroriste  et diverses autres formes du crime transfrontalier et transnational, qui trouvent  un terreau fertile dans une réalité sociale d’extrême pauvreté.

          AS