Sélibaby : Appel aux élèves du lycée 1 suite à la démission de l’Etat

20 December, 2018 - 00:30

Membre du bureau des parents d’élèves dont certains furent taxés d’appartenance aux FLAM et à l’IRA, pour avoir poussé   au soulèvement, sinon soutenu les élèves, dans leur mouvement au cours de l’année scolaire 2017/2018, Boubou Koumé a fait le tour des classes du lycée de Sélibaby 1, le Samedi 15 Décembre 2018, pour demander aux élèves de mettre la main à la poche  afin d’équiper les salles et permettre, ainsi, aux  lycéens  et collégiens, de  suivre les cours de 8 à 14 heures. Le SG du bureau était accompagné  des directeurs des études de l’établissement primé meilleur établissement  au Guidimakha, au titre de l’année scolaire échue. Monsieur Koumé a signifié, aux élèves, l’incapacité du  premier responsable du secteur de l’Education nationale et du  représentant de l’Exécutif régional, de mettre fin au problème du  double flux. Et de rappeler que  ce fut grâce  aux  parents d’élèves arrêtés par la police, neuf jours durant, que  la construction de dix salles de classes fut obtenue. Et de demander, à chaque élève, de contribuer, à hauteur de deux cents ouguiyas, à l’achat de tables-bancs. Mais  reste à savoir si la  décision  de faire cotiser les élèves fut prise en assemblée générale ou individuellement et par quel bureau de parents d’élèves ?

En attendant de trouver des éléments de réponse à ces questions, il importe surtout de  souligner combien d’interrogations suscite cette initiative. Suspendu  de  ses activités, ledit bureau ne peut plus représenter les parents d’élèves, disent certains, avançant pour preuve le fait qu’aucun de ses membres ne fut convié à la cérémonie de remise des prix, organisée par la DREN, il y a de cela un mois. Pour d’autres, il est inconcevable qu’au moment où des organisations  de la Société civile et des partenaires internationaux exigent, de l’Etat, la gratuité totale de l’enseignement, l’on fasse cotiser des élèves, à Sélibaby, au motif  d’équiper des classes. Pour le coordinateur régional  de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) au Guidimakha, cette décision est à revoir, même si elle aurait été prise en assemblée générale… qui n’a, de fait et malheureusement, jamais été convoquée. « Cette démission déshonore  l’Etat », ajoute-t-il, «  et il n’appartient pas plus parents qu’aux élèves  de se substituer à lui. »

Signalons que lors du  passage du membre du BPE dans les classes, le directeur des études, Farba Tamboura qui assure l’intérim, n’a  cessé de marteler  que la décision de faire cotiser les élèves ne venait pas de l’administration scolaire mais du parent d’élèves présent. Au final, toujours est-il que si l’on s’interroge, toujours, sur la situation des réalisations tant chantées du président des pauvres, notons qu’à Sélibaby, c’est la démission de l’Etat qui prend réalité, puisque, pour suivre ses cours, il faut mettre la main à la poche.

Amadou Bocar Ba/Gaynaako