Faits divers… Faits divers… Faits divers…

20 December, 2018 - 00:35

Encore le Soum-soum !

Tout le monde le sait : Sebkha, El Basra, El Kouva, Neteg, Mendez, et Médina 3 sont les fiefs des cartels du vin africain préparé localement et appelé Soum-soum. Cette dangereuse drogue apparut chez nous au début des années quatre-vingt-dix avec l’afflux des ressortissants ghanéens, nigérians et guinéens-Bissau. Le Soum-soum a augmenté le nombre de consommateurs d’alcool car son prix est à la portée de toutes les bourses, malgré ses inconvenants religieux et sanitaires. Les Ghanéens qui avaient importé sa technique furent bientôt suppléés par les Bissau-guinéens. Plusieurs cartels et réseaux de ce pays se sont, depuis, employés à rivaliser dans la préparation, la vente et la distribution de ce produit chez nous. Deux célèbres femmes, Antoinette et Rose, en étaient les baronnes, au cours des années passées.

Actuellement, un nouveau cartel, composé de différentes nationalités africaines, a mis la main sur ce marché à Nouakchott. On dit ses distilleries mobiles, installées dans des bus et camions frigos, pour échapper aux descentes de la police. Chaque réseau entretient, dans les commissariats, des informateurs qui les préviennent des déplacements et autres descentes de la police.

 

La revenante

En Juillet 2003, F.A. quittait son domicile à Dar Naïm pour rendre visite à son père, aux environs de Rosso. Une semaine plus tard, celui-ci contactait la famille à Nouakchott pour demander… des nouvelles de sa fille. Elle était portée disparue depuis. Des recherches furent menées, la police enquêta… sans suites. Les déclarations de sa sœur permirent de dresser le portrait-robot du dernier taximan qui l’avait embarquée. Plusieurs chauffeurs furent auditionnés… sans suite également. Dossier sombre parmi tant d’autres de la police, l’affaire fut classée « casse-têtes » ou « énigmes », avec les cas d’Ould Sneiba, d’Ould Idhawi et du restaurateur tunisien retrouvé mort dans une rue d’El Mina en 2008. Le vieux père de la disparue décéda quelques années plus tard, toujours sans nouvelles de sa fille. La part d’héritage de celle-ci fut gardée sept ans durant, avant d’être remise à son unique fils, conformément à la Charia. La famille en fit alors son deuil.

Mais voici quelques mois, un parent en visite à Guerrou, en Assaba, a la surprise de se trouver face au sosie de la réputée défunte. « Tu ressembles étonnamment à un parente à moi décédée », lui dit-il. « El Kheir », répond alors l’inconnue qui se perd aussitôt dans la foule. L’homme informe par téléphone la famille. Sa sœur lui apprend qu’elle a déjà entendu parler d’une femme inconnue qui s’est installée dans cette ville et dont les traits ressemblent à leur chère disparue. Il décide alors de séjourner un peu à Guerrou. Deux jours plus tard, il l’aperçoit à nouveau et, visage enturbanné, décide de la filer. Il découvre ainsi son domicile et, après quelques jours d’investigations, acquiert la certitude qu’il s’agit bien de F. C’est à la suite d’un différend avec certains membres de sa famille qu’elle avait émigré. Sa sœur et son frère l’ont rejointe et convaincue de revenir at home. Elle est actuellement avec sa famille à Nouakchott.

 

La fièvre de l’or

Notre pays a connu une véritable ruée vers l’or en 2016. Des personnes de tout âge se sont déplacées, entre Nouakchott et Nouadhibou, dans le fol espoir d’en dénicher, bradant parfois tout, pour acquérir quelque moyen de prospection. Des biens immobiliers, des véhicules, des troupeaux de moutons furent vendus par certains, gagnés par la fièvre de l’or du désert mauritanien. Quelques-uns, rares, auraient eu, dit-on, la chance de découvrir de petites quantités de pierres serties de la très précieuse poudre, illico vendue à prix… d’or. Ce qui les a transformés, en peu de temps, en nouveaux riches, changeant complètement leur train de vie.

Abdallahi, un sexagénaire qui ne possédait qu’un vieux taxi à Nouakchott, accompagna un groupe de parents vers un site d’exploration au nord de Zouérate. Il gardait le campement pendant que ses compagnons poursuivaient les recherches de la poudre jaune et, quand ceux-ci venaient se reposer, il utilisait leurs appareils en d’autres endroits. Trois mois plus tard, il revint à Nouakchott pour acquérir véhicule tout-terrain et villa. Actuellement, il se compte parmi les nantis de son village.

D’autres ont eu moins de chance, rendus accidentellement invalides ou perdant carrément la vie, lors de leurs recherches. D’autres encore furent kidnappés par des étrangers et ne furent libérés que des mois plus tard… D’autres enfin ont perdu la raison, suite à trop de pertes subies. Selon plusieurs observateurs, toute cette affaire fut, surtout, une occasion… en or, de blanchir de l’argent. Il aura suffi, à tel détenteur d’une grande somme d’argent mal acquis ou d’origine « abstraite », de se diriger vers Dewas ou Tasiast et d’en revenir, pour pouvoir en disposer publiquement, au titre de prospecteur « chanceux »… jusqu’au Jugement dernier.

Mosy