Meriem est inviolable. La vieille Meriem n’est pas permissive. Même le chacal à l’Est d’Oualata le sait. Même l’hyène qui n’ose pas déchirer sa gourde. Mais, musulmans d’Allah, c’est vers où que va le pays, avec son président au mandat en voie de péremption, ses députés agitateurs, ses militaires « tapettes », ses opposants « façon », ses journalistes alignés, ses moutons de Panurge, ses ânes, ses chameaux et ses chèvres ? En tout cas, ici et comme le dit un de nosadages populaires, « s’ils ne sont pas mis en garde, les  sots – ou les imbéciles, c’est tout comme – sont autorisés ». La Mauritanie n’est pas cette intraitable Meriem qui n’accepte pas n’importe quoi. Et de nous ressasser discours contre la haine et le racisme, pour nous endormir. Comme si les crimes n’étaient que haine ou racisme. Oh, musulmans d’Allah, écoutez-moi bien ! Ce que je vais dire peut être dangereux, voire assimilé à de la haine et du racisme. Bonjour la prison ! Mais commençons d’abord par revenir au tout début. Un officier de l’armée, un vrai – et même un faux, d’ailleurs –ça fait serment de fidélité. Et puis, entre un officier et la politique, c’est comme entre chien et chat. Ya pas plus criminel qu’un coup d’Etat militaire qui remet toute la constitutionnalité en cause,  met tout sans dessus dessous, avec belote et rebelote ; qui use, qui abuse, qui fait le fou, s’en fout, usurpe, méprise, pille. Si ce n’est de la haine, c’est quoi alors ? Moi, je voudrais que nos députés, nos responsables, notre président au mandat/finissant/commençant, nos militaires, nos hauts fonctionnaires, nos hommes d’affaires, nos femmes et nos jeunes écoutent les conseils de Nana Tupac. Au moins celle-là a du discernement. « Qui va vers Allah doit y aller directement », disent les Beïdanes. Attention à la haine et au racisme : ça veut dire quoi ? Cela veut dire que le général Mohamed ould Abdel Aziz, en s’emparant le pouvoir,  il ya dix ans, aurait dû aller directement, sans zigzag, sans tourner en rond, sans démarrer/accélérer/freiner brusquement. Eviter d’évoquer cette fameuse histoire de partager équitablement la justice. Ni redevenir civil, pour se faire élire deux fois président, en promettant de ne plus jamais rempiler, par respect pour la Constitution qu’il avait pourtant violée, par deux fois, au moins. Or, le viol est un crime aussi grave, sinon plus, que la haine ou le racisme. Je ne parle même pas de ses biens puisque je ne les connais pas. Les Beïdanes disent – attention à la haine et au racisme ! – que le responsable de quelque chose doit y goûter. Mais nous dire, au moins trois fois, sinon quatre, que tu ne toucheras pas à la Constitution pour la déverrouiller et que, maintenant, tes députés te démentissent, en appelant, publiquement, à la violer, c’est méprisable, pour ne pas dire haineux et raciste. La marche, cela fait même pas dix jours qu’on l’a accomplie. Feu Moktar ould Daddah avait raison de signaler que le pouvoir a une  saveur. L’expression « pouvoir à vie » n’a pas de sens, ce serait plus juste de parler de « pouvoir à mort ». C’est comme parler de « maisons closes », pour désigner les espaces de passe des prostituées : un contresens flagrant, me faisait remarquer un ami, puisqu’il s’agit de chambres ouvertes, très largement ouvertes. Bref, qui va vers Allah doit y aller directement. Suppression du Sénat. Hymne national. Drapeau. Conseils régionaux. Marche contre la haine et le racisme. Ndékété yo khadidiam le. Attention à la haine et au racisme : maintenant, je comprends pleinement la vive implication de ce président au mandat en voie de péremption, dans la dernière campagne électorale des municipales, législatives et régionales, au cours de laquelle il répondait aux agitateurs qui lui demandait de se représenter pour un troisième mandat : ceux qui le veulent n’ont qu’à assurer, à mon parti, une majorité parlementaire. Les Beïdanes – attention à la haine et au racisme ! –« qui se cache derrière les jours est nu ». Le roi est donc nu. Sans rien. Complètement nu. Les députés aussi et les malveillants tout autant. Hypocrisie. Haine. Racisme. Coup d’Etat militaire ou constitutionnel, kif-kif bourricot ! Salut.

Sneiba El Kory