Le président de l'Association des mauritaniens d’Espagne: «Nous ne connaissons pas ce ...

31 January, 2019 - 01:21

... député élu par ses pairs, prétendument en notre nom, pour défendre nos intérêts, il ne connaît pas nos problèmes, nous ne l’avons pas élu, il ne peut donc pas nous nous représenter».

L’union des ressortissants mauritaniens vivant en Espagne ne reconnait pas le nouveau député des mauritaniens d’Europe. C’est ce qu’a affirmé le président de cette association, Ahmed Ahmed Ely, joint, ce jour, par téléphone, depuis le pays basque où il réside. Il réaffirme ce qu’un communiqué de ladite association martelait, au lendemain de l’élection des députés de l’étranger. Expliquant les raisons de ce désaveu, ce mauritanien installé, depuis plusieurs années, en Espagne précise : « nous ne connaissons pas ce député, élu par ses pairs, prétendument en notre nom, pour défendre nos intérêts, il ne connaît pas nos problèmes, nous ne l’avons pas élu, il ne peut donc pas nous représenter ». Et de poursuivre : « son élection est le résultat d’un marchandage, un cadeau offert à des amis ou proches du régime. Plus grave et insolite », enfonce-t-il, « on ne peut pas accepter que des députés élisent d’autres députés pour représenter des gens dont ils ignorent les préoccupations. Des élus qui n’ont jamais rencontré ceux qu’ils sont censés représenter au Parlement ne peuvent pas régler leurs problèmes. Nous aurions souhaité qu’ils soient élus, au moins, par les électeurs mauritaniens, sur des listes nationales, comme leurs autres collègues ». Le président de l’Association des mauritaniens d’Espagne déplore que l’opposition ait accepté de jouer le jeu du pouvoir, dans le seul espoir de glaner un poste de député. Il regrette également la suppression du ministère délégué chargé des mauritaniens de l‘étranger, preuve, selon lui, du peu d’intérêt accordé à ces derniers. « La ministre déléguée n’est passée », renseigne-t-il encore, « qu’une seule fois en Espagne où nous lui avons exposé nos doléances, résumées en douze points, tout en l’informant qu’elles avaient fait l’objet d’une correspondance officielle, via l’ambassade de Mauritanie en Espagne. A notre grande surprise, elle nous répondit qu’elle n’a jamais reçu ledit courrier ». Par ailleurs confrontés au problème de visa de transit de trois jours, accordé par le Maroc, les ressortissants mauritaniens d’Espagne avaient saisi, il y a près d’une année, les autorités mauritaniennes et manifesté leur mécontentement devant les grilles du Parlement. « Et pour cause », explique Ould Ely, « il est impossible, sinon très dangereux, de lancer sa famille en voiture, depuis l’Espagne, pour des vacances au pays, dans une traversée de tout le Maroc en trois jours ». Dans une telle course contre la montre pour ne pas se faire coincer au Maroc, douze personnes y ont déjà perdu la vie, lors d’accidents de la circulation. L’Association des Ressortissants de Mauritanie en Espagne (ARME) fut fondée à San Sébastian, le 7 Mai 2017, au terme de son premier congrès constitutif. Reconnue par les autorités espagnoles, elle compte 1543 adhérents dûment enregistrés. Elle organise, à chaque début du mois béni de Ramadan, des distributions d’eau et de dattes, aux populations pauvres de la banlieue de Nouakchott, et envoie régulièrement, au pays, des cartons de médicaments, à des associations caritatives mauritaniennes, pour distribution gratuite aux nécessiteux. Elle reçoit et renseigne, dans son bureau ouvert à Victoria en 2017, les ressortissants mauritaniens d’Espagne sur toutes les procédures liées à l’immigration. Outre sa dénonciation des pratiques d’octroi de visa, par les autorités marocaines, aux mauritaniens en transit, elle s’est élevée, par un sit-in devant l’ambassade de Mauritanie en Espagne, contre la fermeture, en 2017, du centre d’état-civil installé à Madrid. L’ARME a également organisé le rapatriement au pays de nombreuses dépouilles de mauritaniens décédés en Espagne sans assurance. Elle assiste enfin les malades mauritaniens évacués en Espagne ou venus avec leurs propres moyens. DL