Mauritanie/Economie : La société Singapourienne « Olam » rompt son contrat pour l’extension du port de Nouakchott

4 February, 2019 - 14:26

Après une entrée fracassante sur le marché Mauritanien, l’entreprise Singapourienne « Olam » qui était en passe de prendre le contrôle du Port Autonome de Nouakchott vient de faire marche arrière.

Cette décision serait motivée selon certaines sources par le non respect des Mauritaniens de leur engagement fixé dans l’accord, selon lequel, « Olam » se chargera de la gestion des conteneurs.

Le montant du contrat signé en novembre dernier était de 390 millions de dollars.

Les travaux initialement prévus, qui devraient durer 24 mois, portaient sur la construction de deux quais : un pour les containers dont la profondeur des eaux atteindra 16,5 mètres et un pour le déchargement des hydrocarbures.

« Ce dernier permettra d’accueillir des bateaux ayant jusqu’à 50.000 mètres cubes de contenance afin de résoudre le problème résultant du déchargement des hydrocarbures à Nouadhibou et leur acheminement sur Nouakchott avec des coûts additifs » selon Mr Moktar Ould Diaye, le Ministre des finances, qui avait également affirmé à l’annonce de la signature du contrat que « le chantier offrira 750 emplois pendant la période des travaux et 500 emplois permanents pendant la période de gestion ».

Chaque conteneur de 20 pieds de longueur déposé au quai versera 50 dollars au trésor public, un chiffre qui passe à 75 dollars pour les conteneurs de 40 pieds, selon le Ministre.

Quant aux hydrocarbures, chaque mètre cube déchargé dans le quai versera deux dollars au trésor public, a-t-il indiqué, soulignant que ces recettes seront obtenues nonobstant les autres taxes imposées au port.

Le Ministre avait en outre signalé que la Mauritanie récupérera le port au bout de 30 ans et si l’investisseur se rétracte, le pays aura bénéficié d’infrastructures précieuses et ne perdra rien.

Seulement le hic, c’est que le gouvernement mauritanien avait octroyé  cette concession pour un terminal à conteneurs à une mystérieuse entreprise appelée «Arise-Mauritanie SA» dans le port de Nouakchott, suivant une procédure sans appel d’offres, selon un document public divulgué par la presse et portant l’estampille d’un « comité Ministériel sur les PPP » dirigé par l’ancien premier ministre Oul Hadmine et composé de 7 Ministères.

Derrière l’entité «Arise-Mauritanie SA» inconnue du grand public, se retrouve la multinationale «OLAM» géant mondial de l’agro-business, une société Singapourienne, créée en 1989 et spécialisée dans le négoce et le courtage des denrées, avec un chiffre d’affaires annuel qui dépasse actuellement les 20 milliards de dollars.

Et il s’est avéré que ce consortium n’avait pas bonne presse et cette rupture unilatérale de contrat vient donner raison à tous les sceptiques, et ils sont nombreux qui avaient crié au scandale lors de l’octroi de ce marché jugé douteux.

Selon des sources dignes de foi, le groupe Singapourien, qui s’est subitement intéressé à la Mauritanie,  a mauvaise réputation. En janvier 2015, il  s’est vu infliger  une amende de 3 millions de dollars par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) pour des transactions anticoncurrentielles sur le marché du cacao aux Etats-Unis. Le groupe et sa filiale Américaine sont accusés d’avoir traité un volume de contrats à terme supérieur aux limites autorisées sur ce marché, indique le régulateur Américain. « Olam » avait accepté l’amende  sans rechigner.

lakoom-info.com