Les pêcheurs de N’Diago accusent la marine mauritanienne d’avoir blessé par balle, un des leurs (sources)

13 February, 2019 - 13:35

Un pêcheur  de la localité de N’Diago, dénommé Assane Abdoul Aziz Dieye a été atteint  à la jambe d’une balle,  tirée  par une équipee de la marine mauritanienne,  le 10 février, affirment des pêcheurs de cette localité. La victime est  depuis,  hospitalisée,  à l’hôpital  militaire de Nouakchott où  il a été évacué.

Le groupe de pêcheurs qui  a contacté Le Calame,  raconte qu’un groupe de 17  pêcheurs de la ville de N’Diago, opérant à Nouakchott  sont allés  en  mer,  à bord d’une  grosse  pirogue  de filet tournant.  Leur pirogue fut abordée, vers 17 heures  par une équipée de la marine qui n’aurait  pas   demandé   les pièces  nécessaires (licence de pêche et  cartes d’identité de tout l’équipage). Un contrôle de routine quotidien. Les marins  exigent  du capitaine de descendre du bateau, celui-ci  refuse parce que sa pirogue était probablement en règle. L’équipée de la marine décide  alors de poursuivre  la pirogue des pêcheurs qui regagnait son point d’attache au marché de  poisson de  Nouakchott. Convaincus que les marins les suivaient, les  pêcheurs prirent le soin  de bien sécuriser leur embarcation à l’accostage. C’est le moment  que choisissent  les marins, au crépuscule,  pour surprendre  l’équipage  sur le point de mettre pieds à terre pour rentrer  à la maison avec leur produits.  Ils sautent  dans la pirogue, tirent en l’air, menacent avec leur armes. Le  capitaine du bateau, Assane  Dieye, fut  atteint à la jambe par une balle. Ils avaient pris le soin  de ligoter  l’équipage et de le passer à tabac. 5 pêcheurs, ayant profité de l’obscurité  du crépuscule, se  jettent dans l’eau pour  rejoindre, à la nage,  la  terre ferme.  Les marins exigent du second capitaine qui est par ailleurs le petit frère de celui qui est blessé,  de  redémarrer  le moteur  de la pirogue en direction du port, ce qu’il a refusé. Il  mettra  le moteur en marche, sous la menace des armes, affirment les pêcheurs.  Le blessé qui gisait dans son sang  fut extirpé discrètement  pour être conduit, par une petite vedette  vers le port d’où  le  rejoindront, ses compagnons d’infortune : Hassan Nagi, Aly Bré, Abdou Salam, Sidi Mohamed Lemine, Aly  Bekrine, Cheikh Mohamed Moustapha, Med Abdallahi , Birane  Moctar Gaye, Mohamed  Abdoul Aziz Dieye, Assane Abdel Aziz Dieye et Issagha. Le blessé sera transporté à l’hôpital militaire pour y recevoir des soins, affirment  ses collègues. Mais, au lieu d’être  conduits,  à la  gendarmerie, comme de règle, ils furent  présentés  aux gardes-côtes  puis vers la police pour vérification, après quoi, ils furent relaxés. Parmi ces 11 personnes,  4   sont  sortis de l’académie navale de Nouakchott, signalent les pêcheurs.

 Les amis de Assane Dieye disent ne pas comprendre pourquoi  les marins mauritaniens se sont attaqués à leur pirogue, ont  maltraité  l’équipage  et tiré sans  autre forme de procès, alors même qu’ils venaient d’accoster.

Face à cette situation, les pêcheurs de N’Diago  ne sont pas allés en mer, depuis  plus de 48 heures, ils entendent protester contre cette attaque contre leurs  collègues  pêcheurs, les  tracasseries  en mer. « Nous nous sommes toujours plaints auprès de notre maire  et des autorités administratives et de sécurité, en vain.  Ils dénoncent  la politique de deux poids,  deux mesures.  En effet, s’offusquent nos pêcheurs, en dépit de l’existence d’une loi, censée  protéger  les nationaux et  interdisant la pêche aux étrangers,  il y a plus d’étrangers  en mer  aujourd’hui que de mauritaniens.  Ils citent pour preuve  l’absence  de contrôle  de ces  étrangers qui écument les bateaux, principalement  les sénégalais,  amenés  par  des mauritaniens  et  vivant dans des campements  situés tout au long de la côte.  Or, se désolent les  pêcheurs, la  présence d’un seul  étranger   dans une pirogue d’un mauritanien  lui vaut un  arraisonnement  et une amende de 5 mille MRU. Une injustice sur laquelle  toute une chaine (administration, sécurité) ferme les yeux  parce que  la pratique  met en jeu de gros intérêts, suspectent les pêcheurs.  Ceux de N’Diago  opérant à Nouakchott  réclament aujourd’hui  que justice se  fasse, rapidement   pour  situer les responsabilités  afin de leur permettre  de reprendre la mer pour exercer leur profession et faire vivre leurs famille. Le procureur de la République a été saisie, affirme notre source.