Caravane pour la protection des enfants en mobilité : les enfants bergers du Brakna

21 March, 2019 - 01:46

Après Nouadhibou, Rosso et Kaédi, la caravane pour la protection des enfants en situation de mobilité a séjourné au Brakna (communes d’Aleg et Boghé), du 5 au 9 Mars dernier.  Dans cette région, les équipes de l’ONG APIF chargées de la sensibilisation ont rencontré une catégorie particulière d’enfants en situation de mobilité : les petits bergers issus des sites d’accueil d’ex-réfugiés mauritaniens rapatriés du Sénégal.

« Âgés de 12 à 13 ans, ils sont engagés ou s’engagent eux-mêmes au service des éleveurs. Partant souvent seuls, sans le soutien d’un tuteur, ils se retrouvent fréquemment exploités, peu ou prou rémunérés », signale Amadou Samba, un leader communautaire responsable du site d’accueil de Hamdalaye. « Pire », ajoute-t-il, « il n’est pas rare qu’ils s’égarent en brousse, à la merci de tous les dangers. » A la question : « Pourquoi ne vont-ils pas à l’école fondamentale de Hamdallaye ? – Leurs parents sont si pauvres », répond Amadou, « que ces enfants se retrouvent dans l’obligation de travailler pour les aider. »

Certes, les habitants de Hamdalaye exigent, des éleveurs employeurs d’enfants, une copie de leur pièce d’identité et leur contact téléphonique. Ils exigent aussi, des petits bergers, une copie de leur état-civil, s’ils en ont, et celui de leur tuteur. Mais un certain nombre échappent à cette vigilance et d’autres enfants arrivent du Sénégal, souvent sans état-civil, pour se faire embaucher comme bergers en Mauritanie.

Les enfants de sites d’accueil des ex-refugiés rapatriés cherchent aussi du travail dans les grands centres urbains comme Boghé, Aleg ou Nouakchott. D’autres sont inscrits dans des écoles coraniques. Ces almoudos « sont, en réalité, très souvent exploités par leurs marabouts qui leur imposent le versement d’une somme journalière », dit encore Amadou Samba.

Rappelons que la caravane pour la protection des enfants en situation de mobilité est une des activités du projet AFIA, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Save The Children-Mauritanie, en partenariat avec le ministère mauritanien des Affaires sociales, de l’enfance et de la famille.