La grande désillusion/Par BA ADAMA MOUSSA

12 April, 2019 - 22:41

Depuis le début de l'annonce de certaines candidatures issues des milieux de l'opposition radicale ou sponsorisées par celle-ci, la surenchère va crescendo. De la contestation de la composition de la commission électorale indépendante en passant par  la dénonciation  du lancement jugé «prématuré» de la campagne électorale par le candidat Mohamed OuldGhazouani, à la "suspicion"  de supposées manoeuvres malsaines ourdi par le pouvoir pour empêcher le parrainage des candidats de l'opposition par les conseillers de la majorités, la troupe fait preuve d’une fébrilité déconcertante.  Les candidats de l’opposition sont tellement fébriles que certains d’entre eux n’ont trouvé mieux que de se rendre dans des marchés, se mêlant aux foules, pour disent-ils, sensibiliser sur leur combat pour le refus « d’une probable manipulation électorale » de la part de l’administration.  

«Quand un blanchisseur est impuissant devant l’ampleur de son linge, il crache sur ses mains et les remet dans sa lingerie» dit un proverbe peul. Un proverbe qui rend bien compte du cafouillage de nos vaillants candidats. Des candidats qui ont la lourde obligation de présenter aux mauritaniens un programme électoral convainquant, loin des supputations dont ils font montre au fur et à mesure que se dissipent les mirages faisant place à une réalité que d’aucuns se sont évertués à dénaturer à toutes les occasions.   Une réalité qui n’est autre que le saut de développement économique et social que le pays a enregistré pendant les deux mandats du président de la République, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz.

C’est ce qui explique la spontanéité de l’adhésion des mauritaniens à la candidature de Mohamed OuldGhazouani, dont le programme électoral est basé sur la consolidation des acquis au cours de la décennie qui s’achève. Réalisations dont il est l’un des principaux artisans notamment, dans le domaine sécuritaire aux côtés du président de la République et entend les poursuivre en les améliorant et en ouvrant d’autres perspectives et opportunités en matière économique, politique et sociale.

Devant cet ambitieux programme et vue la détermination du candidat de la concorde nationale, les candidats de l’opposition qui, visiblement, ne mesuraient pas la gravité de la charge de la fonction qu’ils se proposaient de briguer, et surtout ayant sous-estimé la  prise de conscience du peuple mauritanien qui ne se laissera pas divertir par les contrevérités  qu’ils alignent et la haine sociale qu’ils distillent.  Il a fallu que les candidats de l’opposition se rendent compte que leurs discours ne passent pas auprès de l’opinion nationale qui, du reste, a déjà choisi son camp, pour qu’ils se mettent à agiter le spectre d’un boycott éventuel. Mais la stratégie adoptée par l’opposition ne milite guère en sa faveur, dans la mesure où c’est cette même opposition qui s’était exclue du processus de dialogue ayant abouti à la désignation des membres de la CENI à part égale entre l’opposition modérée et le pouvoir. A l’époque, l’opposition avait vite fait de troquer son statut classique d’une opposition démocratique-usant de voie légale et légitime pour conquérir le pouvoir- contre la tentation de transplantation par la violence du « printemps arabe » dans notre pays, à travers son fameux slogan d’emprunt : «dégage». 

Aujourd’hui encore l’opposition, devant l’énorme désillusion, se perd en stratégie de combat en invoquant un énième boycott. La réalité c’est que l’opposition ne s’est jamais préoccupée d’un programme politique digne de constituer une proposition d’alternance à même de gagner l’adhésion des mauritaniens.

Raison pour laquelle, l’opposition n’a pas pu parvenir à s’entendre sur un candidat unique, les uns et les autres mettant, chacun, ses ambitions personnelles en avant.

En s’engageant aujourd’hui dans une campagne de protestation tous azimuts, l’opposition et ceux –candidats par procuration-qui cherchent à lui ravir la mise ne font que rééditer une vieille recette destinée à cacher ses insuffisances. Car les arguments que les candidats de l’opposition soulèvent dans leur campagne de protestation ne sont que des faux-fuyants.

Avec la décision prise par l’administration d’ouvrir la Céni pour accueillir des représentants de l’opposition, celle-ci n’a plus d’argument valable pour ne pas aller au charbon de l’élection. Désormais il n’y a ni Céni, ni parrainage qui tiennent…