Faits divers… Faits divers… Faits divers…

4 July, 2019 - 01:50

Profession : marabout

Les vieux quartiers d’El Mina ou « Sixième » arrondissement de Nouakchott sont des plus populaires et populeux. Non loin du fameux « Terminus Arafat » et « Vieux marché » voici des maisons en zinc louées par des familles pauvres ou des ouvriers désireux de rester à proximité du centre-ville. S’y trouvent également des lieux clandestins de rencontres et de jeux de hasard. Certains abritent de tristement célèbres réseaux, comme ceux de Habi et Fatou Mar. C’est dans cette seule zone qu’a pu se concentrer, les années passées, jusqu’à soixante pour cent des activités criminelles de la capitale.

L’une de ces maisons, constituée de quatre pièces et d’une petite cour, ne désemplit pas la journée. Des gens jouent en permanence aux cartes dans la cour. Un vieil homme couvert de gris-gris loge dans une des chambres. C’est lui que les nombreux visiteurs recherchent. Il les reçoit  individuellement ou par couple, s’ils le désirent. Le solitaire se voit touché de tous les talismans du vieux avant de se voir prescrit tel breuvage ou denrée censé le guérir. Pour ce qui  est des couples, c’est tout un autre protocole. Le marabout leur permet de s’isoler dans sa chambre particulière, un long moment, pendant qu’il garde la porte. En sortant, l’homme vient lui glisser le montant de la « consultation ». On fait entrer ensuite un nouveau couple et tutti quanti. L’affluence attire l’affluence : ce charlatan-passeur fait l’objet d’une ruée quotidienne et tous, patients comme amateurs de « doux moments », de louer ses capacités, bien évidemment « magiques ».

 

La SDF de Ten Soueïlim de retour

Au cours de nos éditions passées, nous relations le cas d’une mystérieuse femme logeant en plein air, devant la mosquée Jaffar qui jouxte le carrefour Tin Soueïlim. Binta, comme l’appellent les voisins de la mosquée, semble avoir la quarantaine. Son look ne permet pas de la classer dans la catégorie des aliénés mentaux. Elle porte toujours un voile propre et paraît s’occuper de son hygiène. Elle garde avec elle un panier d’habits, des ustensiles de thé et des plats, le tout d’une impeccable propreté. Le jour, sous le soleil ardent ; la nuit, sous le froid et la rosée. A la question du pourquoi, elle a accepté, une fois, de déclarer, sans autre explication, qu’elle avait décidé d’abandonner son mari et ses enfants, pour vivre une telle vie. Après avoir séjourné, un temps, au carrefour du 24 Avril, elle est venue se fixer définitivement devant cette mosquée. Certains affirment que quelques visiteurs de la mosquée lui glissent parfois des sous. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne l’a jamais vue demander l’aumône.

Binta avait quitté son poste, il y a quelques mois. On  passa longtemps sans la revoir. Mais, tout dernièrement, elle a réapparu pour réinstaller dans le même coin devant la mosquée. On constate qu’elle est plus nerveuse et agressive qu’avant.

Mosy