Mourabitounes à la CAN 2019 : Plein de regrets, l’expérience a fait défaut

9 July, 2019 - 11:43

Pour sa première participation à une phase finale de la CAN, les Mourabitounes se sont arrêtés au terme du premier tour, frôlant, de peu, une qualification en huitièmes de finale, objectif assigné au staff technique. Après la lourde défaite face au Mali (1 à 4), les partenaires de Bessam ont accroché l’Angola et la Tunisie sur deux nuls vierges. Héroïques, les Mourabitounes ont livré sans doute l’un de leurs meilleurs matchs de ces dernières années, en tenant en échec la Tunisie. Mais il fallait gagner. Des regrets à la pelle, donc, que bien des Mauritaniens vont nourrir : «  Il y a eu beaucoup d’occasions de but, ça nous a permis de montrer une très belle image du football mauritanien. Nos joueurs ont réalisé un match technique et engagé. Ils ont rivalisé avec des adversaires de très haut niveau, qui jouent dans des championnats européens et des clubs prestigieux. Je vous rappelle qu’il y a un an, la Tunisie disputait la Coupe du Monde et qu’elle faisait partie des cinq équipes africaines qualifiées pour disputer le Mondial. Il y a huit ans, le foot était inexistant ou presque en Mauritanie », rappelle le président de la FFRIM dans une interview au journal « Le Monde ».

Le sélectionneur français des Mourabitounes, Corentin Martins abonde dans le même sens : « Ce soir, le match nous laisse beaucoup de regrets. Pour deux raisons : en un, on s’est procuré beaucoup d’occasions, en première mi-temps, mais on n’a pas réussi à les concrétiser. En deux, on serait encore meilleur, s’il y avait un quatrième match. Parce qu’on est entré dans la compétition doucement. Et puis, on est allé crescendo,  en s’améliorant au fil des matchs. C’est intéressant pour l’avenir. On est évidemment déçu, ce soir, de ne pas poursuivre l’aventure.[…] Mais je ne regrette pas les choix que j’ai faits. On est dans une compétition très importante, avec des adversaires comme l’Angola, la Tunisie et le Mali, qui jouent régulièrement la CAN. Nous, c’était notre première ! On apprend,  c’est la réalité. Nos joueurs ont donné le maximum, montré un beau visage  surtout sur le deuxième et le troisième match. Sur celui-ci, on n’a pas été suffisamment agressifs, assez tueurs devant les buts,  pour espérer le gagner. En face de nous, on avait une équipe qui venait de jouer la dernière Coupe du Monde, nous, c’était notre première participation. C’est toute la différence entre les deux équipes […]. On a essayé de faire notre maximum, durant les trois matchs de cette compétition, dans un groupe relevé. J’espère que l’avenir sera encore meilleur, avec une confiance suffisamment accrue, lors de nos prochaines échéances, pour que match signifie victoire .On n’a pas à rougir à sortir de la sorte de la CAN 2019, surtout au vu de nos deux derniers matchs. Ce que j’apprécie surtout, c’est la réaction des joueurs, après la déroute face au Mali. Ils ont trouvé le bon mental, su produire du jeu et se procurer des occasions. Je félicite mes joueurs pour avoir su montrer une belle image du football mauritanien […]. Il nous a manqué de l’efficacité, lors  des deux dernières rencontres, face à l’Angola et la Tunisie. Le seul regret est de ne pas avoir concrétisé nos occasions. Sinon, je ne peux rien reprocher à mes joueurs. Ils ont donné le maximum et sont très fatigués après le match […] ».

 

Parcours très encourageant

Ahmed ould Yahya défend, au journal « Le Monde », le parcours honorable des Mourabitounes : « Nous avons accompli un parcours très encourageant qui aurait pu être encore meilleur. Le premier match, que je considère comme un accident, nous a fait mal. Mais le plus important, pour moi, était de montrer que la Mauritanie n’avait pas volé sa qualification à cette CAN. Nous avons prouvé qu’on méritait bien de figurer parmi les vingt-quatre nations présentes. Nous repartons avec deux points, ce qui est bien, pour une première participation. Il nous reste évidemment du travail à faire et beaucoup de défis à relever, pour espérer aller plus loin ».

Pour le président de la FFRIM, ce qu’il a manqué. aux Mourabitounes, pour accéder aux huitièmes de finale, c’est « de l’expérience, notamment dans la manière d’aborder le premier match, face à une bonne équipe du Mali. Pour les deux autres rencontres, il nous a également manqué de l’expérience, pour finir les actions, un attaquant vraiment « killer », pour mettre le ballon dans le but à chaque occasion. Mais on va améliorer cela et on va travailler davantage, croyez-moi ».

Quant au comité exécutif de la FFRIM, réuni en session ordinaire, le 6 Juillet 2019, il s’est félicité, « en dépit d’une élimination au premier tour, de cette honorable participation, la première du genre de notre pays, à la plus prestigieuse des compétitions continentales », tout en remerciant « les joueurs, le staff, les supporters, les journalistes et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à ce résultat positif qu’enregistre notre football. L’expérience ainsi acquise sera particulièrement importante pour les prochaines participations de nos équipes nationales aux grandes compétitions internationales ».

Thiam Mamadou