Les Mohameds sont des ‘’alter ego’’ : Une alternance dans la continuité

22 August, 2019 - 02:14

Aujourd’hui, certains opportunistes frustrés, ingrats, voire charlatans, cherchent désespéramment à lier le Président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à des valeurs qui ne sont pas les siennes, et ce dans le but de l’intégrer, au plus vite, à leur culture de la déloyauté machiavélique.

 

Je rappelle à ceux-là, qu’ils se sont déjà cassés les dents et les ongles à cet égard, suite à la «balle» de Toueila du 13 octobre 2012.

 

Souvenons-nous, arguant que Aziz est devenu incapable, voire mourant, ils se sont tous (y compris des très proches de l’ex-Président) précipités voir Mohamed Ould Ghazouani pour qu’il «holdup» le fauteuil présidentiel! Peine perdue. Ghazouani a refusé catégoriquement de bouger, ne serait-ce que d’un iota, même pas un mot, et ce, uniquement par principe et par loyauté!

 

Cette honorable position n’est pas le fruit du hasard ou de la peur, mais bien une attitude de loyauté tissée-serrée par une amitié de longue date; amitié parsemée des dangers dans les tranchées, en temps de guerre, mais aussi par des hauts risques encourus pour la conquête du pouvoir.

 

Donc, MOHAMED = MOHAMED et les deux ne font qu’UN: le régime politique en vigueur en Mauritanie depuis 2008!

 

Pour ceux qui doutent, ils n’ont qu’à regarder de près les trajectoires des deux hommes eu égard aux évènements contemporains qui ont marqué le pays.

 

Tout d’abord, Mohamed Ould Ghazouani a été l’intime et le principal complice de Mohamed Ould Abdelaziz lors du coup d’état opéré le 5 aout 2005 contre le régime de OuldTaya.

 

Il fut désigné par la suite comme membre d’office au sein du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), lequel comité lui a confié le poste clef de Directeur Général de la Sureté Nationale.

 

À ce titre, il a joué un rôle important dans le choix et la confirmation de Sidi Ould Cheikh Abdellahi (SIDIOCA) à l’élection présidentielle de 2007.

 

Et, n’eut été lui, Mohamed Ould Abdelaziz n’aurait jamais accepté SIDIOCA comme candidat à l’élection présidentielle de 2007!

 

Les jumeaux Mohameds furent tous les deux promis aux grades de généraux par SIDIOCA. Et, tous les deux furent aussi démis de leurs fonctions par décret passé à l’aube, en catimini, par ce même SIDIOCA. 

 

S’imposa alors pour eux le deuxième coup d’État du 6 août 2008, ou mouvement de rectification, comme il plaisait à certains de l’appeler.

 

Les deux hommes se sont alors confortablement partagés les rôles: Mohamed Ould Abdelaziz Président et Mohamed Ould Cheikh Gazouani Chef d’État-Major des armées (terre-air-mer).

 

Et, comme beaucoup le savent, depuis 1978 à ce jour, il n’existe en Mauritanie que DEUX INSTITUTIONS RÉELLEMENT EFFECTIVES: l’institution de la PRÉSIDENCE et celle de l’ARMÉE. Ces deux institutions sont si liées, qu’elles se contrôlent, se méfient, se complètent dans leurs rôles et se substituent au besoin, si bien qu’il n’est pas exagéré de dire que l’une est INCLUSE dans l’autre. Le reste des institutions de l’État n’est que satellitaire!

 

Donc, on peut affirmer, sans se tromper, que Mohamed Ould Ghazouani était au cœur, le pendant et le complice de tous ce qui a été entrepris, fait ou réalisé, en Mauritanie depuis le 5 août 2005.

 

Dire le contraire, ou interpréter les évènements autrement, c’est faire preuve d’ineptie et de naïveté déconcertantes.

 

Partant de ce constat, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ne peut nier aujourd’hui ce qu’il est, a toujours été, à savoir qu’il est l’un des deux ARCHITECTES du RÉGIME politique qui a gouverné la Mauritanie durant les QUATORZE (14) dernières années.

 

Le Ministre, porte-parole du gouvernement, Monsieur Sidi ould Salem, a tout à fait raison de déclarer que ce régime est le prolongement de celui qui la précédé. Une logique d’un naturel évident: car on est de facto dans une alternance dans la continuité!

 

Après tout, c’est comme ça que ça se passe partout ailleurs dans Monde: les Républicains/Démocrates aux USA; la Droite/Gauche en France; les Travailleurs/Conservateurs en UK … et j’en passe! À ce que je sache, aucun républicain n’a voulu être démocrate une fois élu; encore moins un travailleur a voulu être un conservateur ... etc. C’est le principe de l’attachement à la doctrine ou du dogme politique fondateur.

 

Certes, chaque homme à son style, lequel est toujours personnel. Tout comme chacun a sa vision. Mais le fond reste le même.

 

Ne vous y trompez donc pas! La doctrine et la conception de la chose publique en Mauritanie est la même chez les deux Mohameds!

 

La seule différence entre Ghazouani et Abdelaziz sur les onze dernières années, est que le premier a choisi, volontairement et pudiquement, de se soustraire aux éclats de la scène et aux flashs des caméras, laissant toute la place à son frère d’armes Mohamed Abdelaziz. Cette retenue lui fait honneur et dénote, par ailleurs, chez-lui une grande générosité et un excellent jugement. La preuve en est qu’il est aujourd’hui le Président de la Mauritanie, en lieu et place de Mohamed Ould Abdelaziz.

 

Maître Takioullah Eidda, avocat

Bir-Oumgrein, Mauritanie.