Sécheresse : Les éleveurs du Trarza ont déjà peur !

16 October, 2019 - 20:02

Devant le déficit aigu de pluviométrie enregistré cette année au Trarza, les éleveurs de cette wilaya craignent pour l’avenir de leur bétail et leur propre subsistance. Surtout dans l’Aftout s’étendant le long de l’axe Nouakchott-Tiguent, et dans la zone couvrant Boutilimitt et Ajouer, jusqu’aux confins du Brakna, deux secteurs plus durement touchés.

L’hivernage n’est pas encore fini et les éleveurs tirent déjà la sonnette d’alarme. A raison : les chamelles faméliques croisées, entraves aux pattes, aux environs du Pk 50 de l’axe Nouakchott-Rosso, témoignent de la réalité de la menace. Et constatez tout autour : aucune verdure à perte de vue ; peu ou prou d’arbres, toujours dénudés ; rien, pas même la moindre « aggaye », principale végétation couvrant le littoral atlantique toute l’année. Comme brûlé, le sol n’offre plus aucun soulagement au regard. Tout est nu.

Très attachés à leurs troupeaux, certains éleveurs entendent partir au plus tôt en transhumance vers des wilayas plus arrosées par les cieux. Ce ne sera pas facile car les domaines réservés à cet effet sont déjà envahis par un cheptel local beaucoup important qu’à l’habitude. Le besoin est partout. Complètement désemparés, de nombreux nomades menacent de se débarrasser de tous leurs animaux, même ceux hérités de leurs arrière-grands-parents, symboles du prestige familial ! Et se disent résignés à gonfler le flot grandissant des réfugiés dans les centres urbains, fuyant les conséquences catastrophiques de l’implacable sècheresse.

D’autres espèrent passer au Sénégal voisin où les pâturages sont plus généreux  et la nature mieux préservée. Mais la survie, de nos jours, ne commande plus les frontières… En tout état de cause, dans un pays comme le nôtre où près de 65 % de ses habitants vivent encore en brousse, la sècheresse ne cesse d’être un désastre. Elle affecte tous les secteurs de la vie, notamment l’élevage et l’agriculture, engendrant une détérioration drastique des conditions existentielles des gens. Sa gestion, du court au long terme, est à intégrer au cœur de toute réflexion et de toute planification visant à améliorer le niveau de vie des populations.

 

Ely Maghlah