Entretien avec Lemine Ould Mohamed Salem, journaliste mauritanien, auteur de «Le Ben Laden du Sahara, sur les traces du jihadiste Mokhtar Belmokhtar»:

6 November, 2014 - 04:10

«Belmokhtar est bel et bien vivant […] Il peut encore mener des opérations […] n’importe où et n’importe quand»

Entretien avec Lemine Ould Mohamed Salem, journaliste mauritanien, auteur de « Le Ben Laden du Sahara, sur les traces du jihadiste Mokhtar Belmokhtar ». Editions de La Martinière. Paris, (en Librairie le 16 octobre 2014).

 

Le Calame : Vous venez de publier le premier livre consacré au chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar. Pourquoi lui et pas un autre ?

Lemine Ould Mohamed Salem : Il ne s’agit pas que d’une enquête sur Belmokhtar. Le personnage me sert de fil conducteur pour raconter, à travers son histoire, ses actions et les rumeurs à son sujet, de retracer une petite histoire du jihadisme, des tensions et des crises, au Sahara et au Sahel, ces dernières décennies. Belmokhtar me sert, en quelque sorte, de guide, pour raconter comment le jihad moderne, initié en Afghanistan, a gagné l’Algérie, avant d’atteindre le Sahara, puis ses rivages sahéliens. J’ai découvert le personnage comme tout le monde. J’entendis parler de lui à la fin des années 1990. Mais il ne m’a réellement intéressé qu’à partir de l’attaque contre la caserne de l’armée mauritanienne, à Lemgheyti, en juin 2005. Quant à l’idée d’un travail sur lui, j’ai commencé à y penser vers la fin de 2010, lors d’un reportage en Mauritanie et au Mali, « Sur les traces d’Al Qaïda au Sahel », pour la chaîne de télévision française France 2. Mais je ne pensais pas encore à un livre. Plutôt un dossier que j’envisageais de publier dans un des media européens avec qui je collabore, comme Sud-Ouest, Libération ou la Tribune de Genève. L’idée du livre n’a émergé qu’après deux nouveaux séjours au nord du Mali, le premier en avril et mai 2012, au lendemain de la prise de contrôle de la région par les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes jihadistes ; le second entre août et octobre 2012. Là, je fus au plus près de l’homme, de sa vie au nord du Mali, celle de ses proches qui, pour certains, m’ont beaucoup parlé de lui. J’ai aussi discuté longuement avec les habitants de la région. J’ai alors compris que c’était un personnage à part. Certains de mes amis, comme le journaliste et écrivain mauritanien Mbareck Ould Beyrouk, à qui j’ai l’habitude de raconter mes voyages et mes rencontres un peu partout dans le monde, ont aussi joué un rôle décisif, dans ma décision d’écrire ce livre sur celui qui se rêve comme le Ben Laden du Sahara, d’où, d’ailleurs, le sous-titre de l’enquête.

 

- Dans votre livre, vous démontez la thèse qu’on croyait, pourtant, très solide, de ce que Belmokhtar était un bandit de grands chemins…

- Je travaille toujours avec ce principe : ne jamais rapporter ce dont je ne suis pas convaincu. J’ai déployé beaucoup d’énergie et de temps, pour vérifier si cette étiquette était vraie ou fausse. J’ai traversé la région de long en large, ces dernières années : de la Mauritanie au Niger, de l’Algérie au Burkina, du Sénégal à la Libye, en passant par la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. J’ai interrogé, enquêté, fouillé, partout, pour arriver à cette conclusion : Belmokhtar n’est pas un narcotrafiquant. Certes, il a fait de la contrebande. Mais c’était dans les produits alimentaires et le carburant, subventionnés en Algérie et qui se vendent dix fois plus chers dans toute l’Afrique de l’Ouest. Il a également réalisé ou commandité des braquages dont le dernier en date fut celui de la recette douanière du port de Nouakchott. Pour moi, Belmokhtar est, avant tout, un islamiste convaincu que le jihad est la seule voie qui ramènera, au monde musulman, sa gloire d’antan et le mène, lui personnellement, vers le Paradis. Cette réputation de trafiquant a été d’abord inventée par certains media algériens, en connivence avec les services algériens, puis elle a été reprise et amplifiée, par les services mauritaniens, avant la presse occidentale.

 

- Vous consacrez quelques chapitres à des actions commanditées ou effectuées en Mauritanie par Belmokhtar...

- La Mauritanie occupe une bonne partie de sa carrière jihadiste. Le livre commence, d’ailleurs, par relater la tuerie d’Aleg, la cavale ouest-africaine de ses auteurs au Sénégal et en Gambie, leur arrestation en Guinée Bissau, puis leur procès à Nouakchott. A quelques étapes près et un peu dans le désordre, j’ai personnellement reconstitué leur périple, du lieu de l’attaque, près d’Aleg, l’escale dakaroise, la Gambie, la Casamance, etc., jusqu’à la prison centrale de Nouakchott et le palais de justice où j’ai pu, d’ailleurs, m’entretenir avec eux. L’attentat d’Aleg, aujourd’hui largement oublié, marque, pourtant, un tournant important dans l’ouest-africain, surtout sa partie saharienne et sahélienne : c’était la première fois qu’un attentat jihadiste visait la présence française dans la sous-région. Depuis, le Sahara et une grande partie du Sahel sont devenus des interdits aux Français et Occidentaux, en général. Le livre parle aussi de l’attaque de la caserne de Lemgheyti et ses conséquences. Un évènement qui a beaucoup aidé Belmokhtar et ses amis algériens à convaincre Oussama Ben Laden de les accepter au sein d’Al Qaïda. L’homme, qui fut déterminant dans la décision de Ben Laden, n’est autre que le mauritanien Younous Al Mouritani, arrêté plus tard au Pakistan et extradé en Mauritanie, où il est actuellement détenu.

 

- Depuis l’opération Serval lancée, par l’armée française, en janvier 2013, dans le nord du Mali, pour en chasser les jihadistes, Belmokhtar est introuvable. Est-il mort ?

- Quelques semaines après Serval, Belmokhtar a été donné pour mort, par l’armée tchadienne qui participait aux combats dans le nord du Mali. Mais Belmokhtar a lui-même démenti cette information, en publiant une vidéo où l’on pouvait le voir donner des instructions au commando qui allait mener la double attaque du 23 mai 2013, contre le site de la compagnie française Areva, à Arlit, et une caserne de l’armée à Agadez, au Niger. Il est bel et bien vivant. Mais Belmokhtar est borgne et porte une œil artificiel, ce qui le rend facilement identifiable. Or, les armées française et algérienne sont très massivement installées, de part et d’autre des frontières nord du Mali. Il est donc très peu probable qu’il demeure dans ces parages ou dans le désert algérien. Cependant, Belmokhtar a vingt ans de présence au Sahara. Il aura trouvé refuge dans une zone où il dispose de protections assurées, probablement en Libye où ses amis jihadistes contrôlent d’importantes portions du pays. C’est le plus logique.

 

- Garde-t-il une capacité de nuisance ?

- L’opération militaire française au nord du Mali l’a, sans aucun doute, affaibli. Mais la densité de son réseau, au Sahara et au Sahel, conjuguée à son expérience personnelle, me font dire qu’il peut toujours mener des opérations. Cela peut se passer n’importe où et n’importe quand.

 

- Entretient-il des liens avec l’Etat islamique du Levant ou le groupe nigérian Boko Haram ?

- Ses liens avec Boko Haram sont connus depuis très longtemps. J’ai moi-même vu des nigérians, parmi ses hommes basés, en 2012, dans la région de Gao, au Mali. Il a toujours été très proche des jihadistes nigérians. Quant à l’Etat islamique en Syrie et en Irak, même s’il n’y a pas encore de preuves, on sait que Belmokhtar a toujours eu, dans son groupe, des éléments provenant de différents pays arabes, libyens, tunisiens, marocains, égyptiens et yéménites, notamment. Or ces nationalités sont très présentes parmi les hommes de l’Etat islamique. Il est donc vraisemblable que Belmokhtar entretienne des relations avec cette structure. Si celle-ci continue à gagner du terrain en Syrie et en Irak, je ne serai d’ailleurs pas surpris qu’il s’y rallie publiquement, au détriment d’Al Qaïda dont il se considère toujours comme un des représentants en Afrique.

(Lire des extraits ci-après)

 

Entretien réalisé par Ahmed Ould Cheikh.

 

 

Mister Marlboro

Belmokhtar est aussi l’objet de rumeurs tenaces le présentant à l’époque comme un des plus grands contrebandiers de cigarettes, voire de drogue, du Sahara, ce qui lui vaut cet autre surnom de «Mister Marlboro» […] « Comme tout le monde dans le désert, Belmokhtar a bien fait du trafic, mais pas de drogue, ni de cigarettes », nuance un haut responsable politique sahélien qui est un des rares officiels à avoir eu l’occasion de traiter avec le chef jihadiste. « Il a fait de la contrebande de carburant algérien dont le litre est à 10 centimes d’euros dans les pompes en Algérie et se vend dix fois plus dans les autres pays de la région. Il a aussi investi dans le trafic des denrées de bases subventionnées en Algérie et qui se vendent trop cher dans le nord du Mali ou au Niger.  Cet homme est avant tout un islamiste pur et dur.  Ce n’est pas un voyou. C’est un fanatique. Cette réputation de trafiquant de cigarettes ou de drogue a en fait été inventée par les services algériens, puis a été reprises par leurs homologues des pays du Sahel »,  rigole le haut responsable [...]

Interrogé par l’auteur en octobre 2012, dans la ville malienne de Gao, alors occupée par les jihadistes,  son « chef d’État-Major », et oncle paternel de son épouse, Oumar Ould Hamaha réfute lui aussi. « C’est archi-faux. C’est de la pure propagande des services se renseignements étrangers pour ternir notre image dans l’opinion », s’énerve, dans un français impeccable Oumar Ould Hamaha.  « Nous avons suffisamment de moyens pour financer nos activités. Nous ne faisons rien de haram, c’est-à-dire interdit par la religion. Grâce aux rançons et à l’argent que nous versent régulièrement les pays occidentaux, pour libérer leurs ressortissants que nous enlevons souvent, ou pour laisser tranquilles leur citoyens,  nous avons de quoi suffire à tous nos besoins »,  complète Ould Hamaha. Tout au plus, admet-il que « d’anciens trafiquants de drogue sont bel et bien dans nos rangs. Mais ce sont des repentis et Allah a prévu le repentir dans le Coran ».

 

Mariage morganatique

Au Mali, l’Algérien jette son dévolu sur  la région de Lerneb, un minuscule amas de tentes en laine de mouton et de cubes en banco balayé par les vents, à une demi-journée de piste de Tombouctou, mais à seulement un jet de pierre de la frontière mauritanienne. En temps normal, le village n’abrite guère que quelques dizaines de familles. Cependant les jours de Souks, ces marchés hebdomadaires qui rythment la vie de cette partie du Sahara, Lerneb peut abriter plusieurs milliers de personnes. C’est ici que Belmokhtar s’installe et prend femme. Son choix se porte sur une jeune adolescente issue de la chefferie des Oulad Idriss, un puissant clan appartenant à la très nombreuse et influente confédération tribale des Brabiches qui vit à cheval sur les frontières de la Mauritanie, du Mali, de l’Algérie et du Maroc. Le mariage ne passe pas inaperçu dans la région, où depuis des lustres les alliances matrimoniales ne se contractent qu’entre gens du cru. Et quand il s’agit de « Grandes Tentes », comme on appelle ici les familles nobles, le critère du Nassab, l’origine familiale d’ascendance patrilinéaire, chère aux Arabes, est strictement observée. Belmokhtar n’est pas originaire du coin, et sa famille et sa tribu, les Chaamba, sont inconnues dans cette partie du Sahara. Ce mariage « morganatique »  ne pouvait donc qu’attirer l’attention. « C’est la première fois dans toute l’histoire des Brabiches qu’une fille noble est donnée en mariage un homme qui n’est pas de son rang, à plus forte raison un étranger dont on ne connait ni le père, ni la mère. Tout le monde était très étonné qu’une grande famille des Oulad Idriss donne leur fille à quelqu’un qui n’est pas de son rang selon la tradition », confie Mohamed Mahmoud, un membre de la tribu des Brabiches qui a assisté au mariage. […]

De cette union, Belmokhtar  va tirer d’énormes profits. Tout en se procurant une assise locale, il se met aussi sous la protection d’une des plus puissantes tribus du nord du Mali. Sa belle famille y gagne également. […] « C’était en quelque sorte un mariage de raison. Sa belle famille a gagné beaucoup d’argent et lui s’est créé des liens de famille qui peuvent lui être très utiles, non seulement en matière de protection mais aussi de business. En s’alliant avec une famille locale, Belmokhtar a aussi trouvé le moyen de blanchir et fructifier ses sous dont une bonne partie provient des braquages et des vols de voitures en Algérie en investissant avec son beau-père dans le commerce. Bref, une bonne affaire pour les deux parties », analyse une source sécuritaire malienne.

 

Les éloges de Ben Laden

Les premières lueurs de l’aube viennent de percer l’épais rideau noir de cette nuit saharienne sans lune ni étoiles. C’est l’instant où, à l’œil nu, on commence à distinguer  « le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit », selon la jolie expression coranique qui indique le début du jour et donc l’heure à laquelle le croyant doit accomplir la première des cinq prières quotidiennes : Salat Al Fajr. En cette aube du samedi 4 juin 2005, en plein désert mauritanien, près des frontières avec l’Algérie et le Mali, la petite caserne de Lemgheyti, non loin du point d’eau du même nom, se réveille doucement. Les plus pieux des militaires se dirigent déjà vers la petite mosquée récemment construite dans l’enceinte du camp. Derrière l’immense dune de sables qui surplombe la caserne, une quarantaine d’islamistes, avec à leur tête Mokhtar Belmokhtar, décident, eux, de faire l’impasse sur ce « devoir absolu », qui selon la tradition islamique ne s’estompe presque jamais jusqu’à ce que « l’âme rejoigne Le Maître », c’est-à-dire le décès du croyant.  Assis en demi-cercle sur un tapis de sable mou, ils écoutent silencieusement les dernières instructions du chef. Puis en petits groupes, ils grimpent au sommet de la dune et se mettent à observer le mouvement des militaires au sein de la caserne.  Parmi eux, un mauritanien, le Mufti du groupe, est soudainement pris d’une crise de conscience. Il insiste auprès de Belmokhtar pour ne pas ouvrir le feu avant de lancer un appel par haut-parleur aux militaires leur demandant de se rendre. Pour convaincre son chef, il invoque le fait que les militaires mauritaniens sont musulmans et n’ont pas commis d’actes hostiles aux jihadistes, ce qui a priori rend leur sang illicite d’un point du point de vue religieux. L’homme est d’habitude très écouté par l’Émir. Ce dernier hésite, mais il craint que cela puisse donner aux militaires le temps de s’organiser pour se défendre. Des combattants algériens interviennent. Ils pressent le chef de refuser l’idée du Mauritanien et demandent même à ce qu’aucun soldat ne soit épargné, y compris les survivants qu’ils veulent voir égorgés. En guise de solution médiane, Belmokhtar rejette l’idée de lancer un appel de reddition aux militaires, mais ordonne que ceux parmi eux qui se rendent ou fuient soient épargnés. C’est alors qu’un déluge de feu s’abat sur la caserne. Surpris par l’intensité des tirs, les soldats sont affolés, d’autant que le comportement des assaillants montre qu’ils ont une très bonne connaissance des lieux. […]  Ben Laden et ses adjoints n’ont toujours pas, à cette époque, digéré la mort survenue trois ans plus tôt de leur émissaire auprès du GSPC, Abou Mouhamed Al Yamani, tué par l’armée algérienne en septembre 2002 dans les montagnes des Aurès après y avoir été introduit par Belmokhtar en personne. Leurs doutes sur la fiabilité de l’organisation algérienne qu’ils soupçonnent d’être infiltrée par des agents des services de sécurité ne se sont pas encore entièrement estompés. L’opération Badr en Mauritanie va progressivement changer la donne. Les correspondances, jusqu’alors gelées entre le GSPC et Al Qaida, vont reprendre. L’envoi d’émissaires aussi. Abdelamalek Droukdel, l’Émir national du GSPC, adresse plusieurs messages à Ben Laden et à son adjoint l’Égyptien Ayamen Al Zawahiri. Il n’y tarit pas d’éloges et de sentiments d’affection envers les deux principaux leaders jihadistes. Belmokhtar n’est pas en reste. Le chef des jihadistes écrit lui aussi aux chefs d’Al Qaida. Mieux, il se charge personnellement de leur faire parvenir une lettre d’allégeance du GSPC à Oussama Ben Laden.  Son porteur n’est pas n’importe qui. Connu dans les rangs jihadistes sous le nom de Younous Al Mouritani, Abderrahmane Ould Mohamed El Houssein était un dirigeant de haut rang de la Katiba du Sahara.

 

En route pour Tombouctou

Joualybib est le porte parole-parole de Belmokhtar. Je l’ai rencontré à Gao en octobre 2012, quand, avec son chef allié du Mujao, il était un des patrons de la ville. C’est Ousmane [Ag Mohamed Ousmane, correpondant à Tombouctou de l'agence de presse mauritanienne Saharamedias] qui m’a mis en contact avec lui. Je venais de faire la connaissance de ce dernier à Tombouctou. Je l’avais rencontré au mois d’août : son patron, Abdallah [Ould Mohamedi, ancien correspondant d'Al Jazira en Afrique et actuellement patron de Saharamedias], m’avait mis en relation avec lui pour qu’il me donne un coup de main alors que je m’apprêtais à aller passer un long séjour dans les villes maliennes contrôlées par les islamistes. Je devais m’y rendre dans le cadre d’un projet de film sur la vie quotidienne dans le nord du Mali sous l’occupation des groupes jihadistes. C’était pendant la saison des pluies et des grandes vagues de moustiques, donc du paludisme au Sahel. Je sais cela et pense donc à ne pas rester longtemps. Une dizaine de jours au maximum. « C’est largement suffisant, si tu bosses bien », m’avait  dit François Margolin, le producteur qui finançait cette expédition et que j’avais rencontré seulement un an auparavant dans les ruines des services secrets de l’ancien « Guide » libyen Mouammar Kadhafi, à Tripoli. Finalement ce serait un épuisant, mais passionnant voyage de plusieurs semaines. Il allait durer d’août à fin octobre. C’est qu’entre-temps, François et moi n’étions plus seuls à être embarqués dans ce projet. Le documentaire envisagé s’est transformé en projet de fiction après qu’une troisième personne s’est jointe à nous : mon compatriote et « grand-frère », le cinéaste Abderrahmane Sissako. L’auteur de « Bamako » qui vit depuis quelques années à Nouakchott, où il occupe une fonction de conseiller à la présidence de la République, était choqué par ces images d’amputations et de flagellations que les jihadistes se glorifiaient de diffuser à travers les médias. Sissako ne voulait pas rester silencieux devant ce que subissaient des populations qui sont avant tout le prolongement humain de son propre pays. Le cinéaste tenait à faire quelque chose et le projet de documentaire planifié initialement par François et moi était donc pour lui une occasion à saisir. Il signera finalement Timbuktu, le chagrin des oiseaux, auréolé d’une sélection en compétition officielle à la Palme d’Or au festival de Cannes 2014.

 

 

 

 

 

 

Le Ben Laden du Sahara: Sur les traces du jihadiste Mokhtar Belmokhtar

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Par Lemine Ould M. Salem

Une enquête inédite sur le plus célèbre, mais aussi le moins connu, des chefs jihadistes du monde : Mokhtar Belmokhtar
Le livre
Le 24 décembre 2007, quatre Français sont assassinés près de la ville d’Aleg, dans le sud-est de la Mauritanie. Cette attaque est le premier attentat anti-français commis dans la région du Sahel et sera à l’origine de l’annulation du "Paris-Dakar" en 2008 et de sa délocalisation en Amérique Latine à partir de l’édition 2009. Le commanditaire de cette opération, présentée comme "un acte jihadiste", est Mokhtar Belmokhtar.
Qui est-il ? Comment cet homme, au départ un obscur combattant islamiste algérien parmi d’autres, est-il devenu au fil des années le plus célèbre chef jihadiste d'Afrique du Nord et de l’ouest ? Comment a-t-il réussi à s’implanter au Sahara ? Comment est-il parvenu à mener les plus spectaculaires opérations terroristes ?
Grâce à des documents exceptionnels, comme les procès-verbaux d’enquêtes de police et d’auditions devant des juges, des témoignages inédits recueillis auprès de personnes ayant "fréquenté" Mokhtar Belmokhtar, ce livre est le premier qui dresse le portrait de cet homme qui se rêve comme le "Ben Laden du Sahara".
L'auteur
Ancien correspondant à Paris du service français de la BBC et collaborateur de plusieurs médias français dont Libération, Lemine Ould M. Salem est actuellement correspondant pour le Sahel de La Tribune de Genève et de Sud-Ouest. Ce natif de Mauritanie suit particulièrement l’actualité de sa région d’origine, le Sahara, où il passe de longs mois tous les ans. À plusieurs reprises, ces dernières années, il a rencontré de nombreux chefs locaux d’Al Qaida. En 2012, il a passé un long séjour dans le nord du Mali, alors occupé par des organisations jihadistes, dont le groupe dirigé par Mokhtar Belmokhtar.

 

Mise en vente : 16 octobre 2014
Prix : 19 €
Nombre de pages : 208 p.

 

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