Réactions de plusieurs cadres de l’UPR après l’arrestation de Biram

12 November, 2014 - 09:22

Plusieurs responsables et  cadres de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité en Mauritanie, ont  désapprouvé le comportement et le combat   de l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA)-une ONG antiesclavagiste, dont les militants qui menaient « une campagne contre l’esclavage foncier » dans le Sud/Ouest du pays, ont été arrêtés mardi en début d’après midi, dans différentes déclarations.

 

Parmi les individus arrêtés, le  leader du mouvement, Birame Ould Dah Ould Abeid, prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013.

Omar Ould Maatala, Secrétaire Général de l’UPR, ancien ministre estime que "les militants de l’IRA ont commis un trouble à l’ordre public et perturbé la vie des citoyens dans les localités traversées par leur caravane.

 Leur discours porte également atteinte à l’unité nationale et à la cohésion du pays.

 Par conséquent ils doivent répondre de leurs actes devant la loi.

Mais cet aspect est du ressort des autorités sécuritaires et judiciaires".

Pour Cheikh Ould Maata, maître de la commune de Riad  (banlieue de Nouakchott) « l’esclavage sous sa forme traditionnelle n’existe plus, même s’il subsiste encore des séquelles à tous les niveaux. Les anciens esclaves sont en retard dans tous les domaines.

Mais ce fait, les autorités l’ont reconnu et ont entrepris plusieurs actions allant dans le sens du règlement de ce problème. Elles  ont notamment créé une agence chargée de la lutte contre les séquelles de l’esclavage. Donc le  pays a besoin d’un  large débat  en vue d’une solution dans le cadre de l’unité nationale ».

Maître Mohamed Ould Laghdaf, avocat et responsable de l’UPR, insiste sur le concept de la légalité pour condamner les agissements des militants de l’IRA. « L’arrestation du frère Biram Ould Dah Ould Abeid ne doit surprendre personne, car il dirige une organisation non reconnue.

La constitution protège les libertés. Mais elle prévoit des garde-fous dans le cadre de leur exercice.

Toute action d’une organisation non reconnue est illégale et son auteur tombe sous le coup de la loi pénale. Biram Ould Dah Ould Abeid tente de s’approprier exclusivement et d’instrumentaliser ce combat. Nous invitons notre compatriote à inscrire son action dans le cadre de la légalité».

Ces personnalités, signale-t-on, sont généralement issues de la région qui a accueilli la caravane de l’IRA.

Malgré l’adoption de plusieurs lois l’interdisant, la question de l’esclavage reste un sujet très polémique en Mauritanie.

Les autorités admettent l’existence de séquelles, pendant que les ONG dénoncent une pratique continue dont les auteurs sont couverts par l’impunité.

 Le gouvernement a annoncé l’adoption d’une feuille de route en 29 points  pour l’éradication de l’esclavage avec l’appui de l’ONU (rapporteur spécial sur les formes contemporaines de l’esclavage) le 06 mars dernier.