
La conduite arrogante des États-Unis sous l’ère Trump illustre une fois de plus, s’il en était besoin, que les superpuissances ne connaissent ni limites ni scrupules lorsqu’il s’agit d’assouvir leurs ambitions hégémoniques, leurs convoitises et leurs désirs insatiables de domination. En fait, la différence avec Trump c'est que ce potentat ne s'affuble pas de gants pour s'y mettre.
L’histoire récente montre comment ces puissances, sous couvert de justifications variées, ont forgé et déployé des doctrines contestables pour justifier leurs abus. Ainsi les avons-nous vues inventer sous divers prétextes et mettre en œuvre tour à tour des concepts saugrenus tels que les frappes préventives, les guerres préemptives, la logique de guerre, le droit d’ingérence, America first, etc pour occuper, détruire, sanctionner des pays souverains et s’ingérer dans leurs affaires intérieures sans vergogne.
Force est de constater que ces géants économiques et militaires, guidés par une soif de pouvoir sans borne, n’hésiteront pas à bafouer normes internationales et principes éthiques, quitte à inventer de nouveaux concepts tels que la contrainte stratégique par exemple pour donner un semblant de légitimité à leurs abus, si tant est qu’il leur resterait le moindre souci de bienséance ou d’entretien de l’illusion d’un ordre mondial juste.
Dans cette course effrénée vers l’hégémonie, le monde se transforme en un champ de bataille où les puissants se disputent zones d’influence et ressources. Les peuples des pays néocolonisés, réduits à de simples pions sur l’échiquier international, paient le prix fort lors des confrontations entre géants. A l'allure où va l'humanité, le monde sera régi sans fard par la loi du plus fort, celle de la jungle, encore que celle-ci soit atténuée par un écosystème naturel garantissant la survie des espèces. Le monde où nous allons sera dépourvu d'un tel garde-fou.
Face à ce jeu sans règles, le Sud global n’a d’autres choix que de rompre avec sa léthargie, de sortir de sa torpeur, de surmonter son inertie en vue d’une prise en charge de son sort, ne serait-ce que partiellement. L’union et la résistance collective deviennent une urgence absolue, avant que l’équilibre des rapports de force ne soit irrémédiablement perdu. Si ce n’est pas déjà trop tard. Le temps n’est plus aux divisions, mais à la solidarité stratégique contre un système qui perpétue l’exploitation et le mépris des plus faibles de façon de plus en plus ostentatoire et démesurée.
Dahane Taleb Ethmane